« Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien… » (Ph 4,6)
Nous avons entendu cette parole de saint Paul lors du troisième dimanche de l’Avent. Oui, le Seigneur est proche ! Le temps de l’Avent touche à sa fin, nous sommes aux portes de Noël et nous allons célébrer la naissance de notre Sauveur. Dieu est venu parmi nous, il s’est fait homme et nous nous préparons à adorer l’Enfant Dieu dans la crèche. Jésus, sous les traits d’un nouveau-né dans une étable, entouré de Marie et de Joseph, a choisi de se faire petit et nous rappelle que, au-delà de l’attendrissement que toute personne ressent devant un petit enfant, nous sommes appelés nous aussi à être enfant devant Dieu, et des enfants tout-petits, pleins de confiance. Un bébé dans les bras de sa mère ou de son père s’inquiète-t-il de quelque chose ? On le voit plutôt dormir paisiblement, quoi qu’il arrive, avec un sentiment de sécurité absolue…
« Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien… »
Le contexte qui est le nôtre depuis plusieurs mois – la pandémie et toutes ses conséquences, des inquiétudes quant à l’avenir de la société, la situation difficile de l’Église –, auquel on peut ajouter les malades parmi nos proches, les difficultés diverses dans la famille ou le travail… ce contexte pourrait nous affecter, voire nous faire perdre l’espérance. La proximité du Seigneur nous aidera à prendre du recul et à considérer les choses dans la perspective qui est la sienne. Les motifs d’espérance sont nombreux, ne cédons pas à la morosité ambiante ! Pensons en particulier aux jeunes – et aux moins jeunes – attirés par le Christ, qui veulent le faire connaître autour d’eux et ressentent pour cela le besoin de se former, de mieux connaître l’Évangile. Parmi eux, beaucoup manifestent une grande générosité de cœur en consacrant du temps à leurs aînés, aux malades ou aux personnes qui n’ont pas reçu autant qu’eux. En cela, ils répondent au désir de saint Josémaria qui, dès les débuts de l’Opus Dei, a encouragé les jeunes à réaliser ces Visites aux pauvres de la Vierge, dans les faubourgs de Madrid au milieu du XXème siècle, et cette tradition reste bien ancrée dans les résidences et les clubs de jeunes dans la France du XXIème siècle !
« Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien… »
Cette annonce n’est pas seulement eschatologique – celle de la venue future du Christ, son avènement à la fin des temps –, ni seulement historique – celle de sa naissance à Bethléem il y a plus de vingt siècles, que nous célébrons chaque année à Noël – mais elle est aussi pratique et actuelle. Elle a une signification concrète dans le présent : le Seigneur est proche parce qu’il est toujours à nos côtés, totalement accessible dans sa Parole et par la prière ; il est proche tout particulièrement dans l’Eucharistie où il se rend présent sous l’apparence d’un morceau de pain et se donne à nous en nourriture. L’Enfant Jésus que nous adorons dans la crèche nous apparaît fragile, dépendant, vulnérable, humble : « Humilité de Jésus : à Bethléem, à Nazareth, au Calvaire… Mais plus d’humiliation et d’anéantissement encore dans l’Hostie sainte : plus que dans la crèche, qu’à Nazareth, ou sur la Croix » (Chemin n° 533).
Dans les jours qui viennent, en contemplant l’Enfant Jésus dans la crèche, nous sentirons cette proximité de Dieu qui nous a aimés le premier, qui reste proche de nous en toutes circonstances et qui attend que nous devenions nous aussi enfant comme lui l’a été. Que cette fête de Noël vous remplisse de cette paix qui vient du Christ – ne soyez inquiets de rien ! – et fasse grandir votre espérance : ce sont les vœux que je formule pour vous et vos familles pour l’année 2022 !
Abbé Marc Chatanay