Au seuil du jubilé de 2025, convoqué par le pape François, la préparation de Noël prend une tonalité renforcée. Les années saintes périodiques renvoient au trésor de la Rédemption ; Noël, chaque année, aussi. La venue visible du Fils de Dieu sur terre change le rythme de l’histoire, nous introduit dans l’épopée du salut ; l’Église reçoit et transmet cet élan.
De nombreux personnages nous guident : les patriarches, les rois, les prophètes et d’autres justes de l’Ancienne Alliance, plus les témoins plus rapprochés que le Nouveau Testament nous montre. Les uns et les autres, apportant chacun des nuances subtiles, brillent sans exception par leur espérance croyante.
Comme une aube joyeuse avant d’accueillir le « Soleil de Justice », les calendriers de l’Avent, qui réjouissent les petits, peuvent ouvrir des fenêtres d’espérance aux adultes. Cette vertu est le fil conducteur du futur jubilé : « L’espérance ne déçoit jamais », tel est le titre que le pape donne à son message ; son logo, illustré par une Croix, qui se prolonge dans une ancre de salut, montre « les pèlerins de l’espérance » qui se mettent en route. L’Avent 2024 peut relancer, selon les promesses du Cœur de Jésus, notre expectation et notre pèlerinage spirituel.
Le premier « avent » a commencé juste après le péché des origines. Adam et Eve, exilés de l’Eden, n’ont pas été exclus de la miséricorde qui promet le pardon : l’oracle divin assure que la descendance de la femme « écrasera la tête » du serpent (Genèse 3, 15) et réduira à néant son empire d’orgueil. Depuis cet « évangile » avant la lettre, les témoins de la sainte attente se sont succédés : ils regardaient vers le Messie, qui délivrerait son peuple de la complicité avec le péché.
Après le déluge, Noé, survivant avec les siens, offrit au Dieu bienveillant un sacrifice de juste reconnaissance ; la fumée monta au ciel comme un parfum capiteux ; le Seigneur répondit avec un signe d’alliance : l’arc-en-ciel, débordant de lumière au milieu des ténèbres de l’histoire. Devant les maux qui submergent notre temps, l’espérance de Noé peut conforter notre patience pour Noël. « L’espérance chrétienne est fondée sur la certitude que personne ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu » (pape François, ibid.).
Des siècles plus tard, Abraham reçoit un appel décisif pour adorer le Dieu unique et des instructions successives pour accomplir son pèlerinage. « Se mettre en marche est caractéristique de celui qui va à la recherche du sens de la vie » (pape François, ibid.). Dieu lui promet un cumul de bénédictions : une terre, une descendance nombreuse, un rayonnement universel. Après la naissance d’Isaac, le Seigneur commande le sacrifice suprême ; l’obéissance du patriarche ne faillit pas, certain que la fidélité de Dieu rendrait la vie à son fils (Hébreux 11, 19). Père des croyants, il est aussi modèle pour ceux « espèrent contre toute espérance » (Romains 4, 18).
Son petit-enfant, Jacob, après de longues années de travail, cherchait à se réconcilier avec son frère. L’ange lui demanda l’effort de lutter pour bénéficier de la force de Dieu. « Le pardon permet de changer l’avenir et de vivre différemment, sans rancune, sans ressentiment et sans vengeance » (pape François, ibid.).
Un Noël jubilaire nous attend, un rendez-vous avec le Christ vivant, notre espérance.