Un nouveau prêtre breton

Originaire de Fégréac, commune bretonne de 1800 habitants, Jean‑Philippe Huet a fait des études en informatique à Nantes puis à Paris. C’est là qu’il a rencontré l’Opus Dei. Il a été ordonné prêtre le dimanche 1er septembre 2002 à l’age de 35 ans par Mgr Echevarria. Nous vous proposons une interview du jeune prêtre.

Abbé Jean-Philippe Huet

Pourquoi entrer dans l’Opus Dei avant de devenir prêtre ?

L’Opus Dei propose de vivre pleinement la vocation chrétienne en demeurant dans son milieu social et professionnel, sans rien céder à l’exigence que suppose l’appel universel à la sainteté. Pour moi, cela était nouveau, inattendu et très attirant.

Lorsque j’ai demandé l’admission dans l’Œuvre, je n’avais pas l’idée de devenir prêtre puisque j’avais trouvé ma vocation — rechercher Dieu au milieu du monde. Quelques années plus tard, après avoir exercé ma profession d’informaticien dans deux entreprises différentes, j’ai discerné cet appel « spécifique » au sein de l’Opus Dei à servir les autres dans le sacerdoce. En fin de compte, c’est Dieu qui décide, c’est lui qui appelle, quand il veut et où il veut.

Comment devient‑on prêtre de l’Opus Dei ?

Les prêtres de l’Opus Dei représentent seulement 2 % des membres. Ils sont indispensables pour assurer aux fidèles les sacrements et la prédication dont ils ont besoin dans le cadre de leur vocation et que la prélature s’engage à leur assurer. Dieu assure cette proportion en suscitant, parmi les fidèles engagés au célibat, des vocations au sacerdoce.

Concrètement, ce sont le discernement personnel et l’action de Dieu dans les âmes qui déterminent les candidats. Ils font part de leur disponibilité à être ordonnés et suivent les études prévues par le Code de droit canonique en vue du sacerdoce. C’est ce qui s’est passé dans mon cas.

Que retenez‑vous de vos années de séminaire à Rome ?

C’est une expérience extraordinaire : pouvoir toucher l’universalité de l’Église mais aussi, dans le séminaire international de l’Opus Dei, l’universalité du message de l’Œuvre. Comme vous le savez, cet esprit est vécu sur tous les continents, dans des cultures extrêmement variées à travers le monde.

Le nombre de vocations diminue. Pensez‑vous que votre meilleure place soit dans l’Opus Dei ?

En étant ordonné prêtre j’ai précisément la conviction de contribuer à la nouvelle évangélisation. Je pense que, grâce à l’apostolat des fidèles de l’Opus Dei qui travaillent dans la société comme tout un chacun, les personnes éloignées de Dieu pourront se rapprocher de l’Église.

Les évêques qui connaissent bien l’Œuvre ont compris que les activités de formation qui y sont dispensées profitent d’abord au diocèse. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’évêques sont intéressés à ce que les fidèles de l’Opus Dei viennent dans leur diocèse ou dans leur pays.

Voilà pourquoi, consacrer mon activité pastorale dans le cadre des activités de la prélature c’est consacrer mon ministère au bénéfice direct des diocèses où je l’exercerai.

Vous n’aurez jamais de rapport avec les prêtres diocésains ?

Bien sûr, j’aurai nécessairement de nombreux contacts avec les prêtres diocésains. D’une part, les activités de l’Œuvre se déroulent dans les diocèses. D’autre part, certains prêtres diocésains vivent la spiritualité de l’Œuvre au sein de la Société Sacerdotale de la Sainte Croix. Cette société sacerdotale est une association liée à la prélature de l’Opus Dei. Des prêtres diocésains vivent selon l’esprit de l’Opus Dei tout en dépendant juridiquement et exclusivement de leur évêque ordinaire. Enfin, de par le sacrement de l’Ordre, la fraternité sacerdotale crée des liens forts qui font qu’aucun prêtre de l’Église catholique ne puisse se sentir exclu.

Comment a réagi votre famille en apprenant que vous alliez faire partie de l’Opus Dei puis que vous vouliez devenir prêtre ?

Ma famille a accueilli de façon très positive la nouvelle de mon ordination sacerdotale. Lorsque j’ai demandé l’admission à l’Opus Dei, c’était peu après la béatification de notre fondateur par le pape Jean‑Paul II, en 1992. Certains médias en ont donné un écho négatif et je dois dire que cela n’a pas favorisé la compréhension de ma famille ni celle de mes amis ! Cela n’a cependant pas eu de conséquences graves dans nos relations.

Malgré le voyage que cela représente, ma famille et quelques amis sont venus à l’ordination dans les Pyrénées. Ils seront beaucoup plus nombreux à assister à la célébration de la première messe solennelle dans ma commune natale de Fégréac, le 8 septembre prochain.