Presque tous les saints

Jésus a comparé la famille de Dieu à un arbre touffu, où « les oiseaux du ciel feront leurs nids ». Tous les saints réjouissent le Cœur du Christ et fortifient notre espérance. Il y a beaucoup de demeures dans cette maison, mais il reste encore de la place. Dès maintenant, nous pouvons nous joindre à cette foule immense, en servant Dieu dans et à partir des tâches civiles, matérielles, séculières de la vie humaine.

Comme colophon du temps pascal, les Églises orientales, y compris catholiques, commémorent l’ensemble des fidèles qui jouissent de la gloire définitive, le dimanche après la Pentecôte, suivant l’ancienne tradition antiochienne. C’est comme un fruit mûr de l’action de l’Esprit sur l’Église terrestre.

La solennité de la Toussaint nous rappelle que le Ciel attend notre arrivée.

La solennité de la Toussaint nous rappelle que le Ciel attend notre arrivée ; la Trinité veut ardemment notre sanctification : « À notre récidive dans le mal, Jésus répond par son obstination à nous racheter, par l’abondance de son pardon » (Saint Josémaria, Chemin de Croix VII). L’année sainte y apportera un élan décisif ; la dévotion au Sacré-Cœur, relancée par le pape, facilite déjà la démarche.

Jésus a comparé la famille de Dieu à un arbre touffu, où « les oiseaux du ciel feront leurs nids » (Matthieu 13, 32) ; dans cette maison il y a beaucoup de demeures, mais il reste encore de la place. La foule innombrable « de tout pays, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue » (Apocalypse 7, 9) proclame que le salut vient d’en haut, non pas de nous-mêmes. La Toussaint propose un triomphe humble, un désir résolu de ne pas baisser les bras devant la main tendue du Seigneur.

Les saints réjouissent le Cœur du Christ, qui est le Médiateur de notre héritage éternel (Pape François)

La prière magnifie le Dieu Saint, source de toute sainteté : « Gloire à celui qui vous a couronnés ! » (Liturgie byzantine, Tropaire du dimanche de tous les saints). Les saints chantent la gloire du Seul Saint, réjouissent le Cœur du Christ, qui est le Médiateur de notre héritage éternel (pape François, encyclique Il nous a aimés §102).

Les mémoires des apôtres et des martyrs étaient célébrées depuis la plus haute antiquité. La crise iconoclaste, déclenchée brutalement par l’empereur Léon III, à partir de 731, provoqua la réaction immédiate du saint pape Grégoire III ; en plus de condamner ces abus liturgiques, il fit installer, dans l’ancienne basilique Saint-Pierre du Vatican, une riche chapelle avec profusion de reliques, en l’honneur de tous les saints, ainsi qu’une célébration annuelle.

Par la suite, les églises dédiées à l’ensemble des saints (connus ou anonymes) sont présentes dans le monde entier. Le maître véronais Marco Moro peignit (en 1570) avec faste la famille céleste, resserrée autour de la Trinité, pour le maître autel de l’église homonyme de Venise ; Notre Dame, Reine de tous les saints, élève son regard maternel au milieu de la foule de ses enfants.

Nous honorons les saints, qui sont nos frères aînés, nos amis et nos guides affectueux. La communion des saints conforte l’espérance et pousse à la vigilance. La prière eucharistique inclut une demande de persévérance finale : « Arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus ». Le Christ vivant dans l’Eucharistie est la clé de la sanctification.

La pêche miraculeuse est toujours d’actualité, même dans les pénombres du quotidien.

La pêche miraculeuse est toujours d’actualité, même dans les pénombres du quotidien. Les mers agitées ne peuvent pas empêcher la fécondité du Cœur divin. Ses battements galvanisent. Ses appels à la sainteté résonne au fond des consciences dans les quatre points cardinaux. « Dieu vous appelle à le servir dans et à partir des tâches civiles, matérielles, séculières de la vie humaine : c’est dans un laboratoire, dans la salle d’opération d’un hôpital, à la caserne, dans une chaire d’université, à l’usine, à l’atelier, aux champs, dans le foyer familial et au sein de l’immense panorama du travail, c’est là que Dieu nous attend chaque jour » (Saint Josémaria, Entretiens §114).

Abbé Fernandez