Paroles d’évêques à l’occasion de la sortie du film « Da Vinci Code »

Interrogés par les médias, des évêques français ont clairement répondu à propos des erreurs historiques et théologiques du Da Vinci Code, mais aussi à propos de l’image grotesque qu’il donne de l’Opus Dei. Extraits.

Mgr Albert Rouet, évêque de Poitiers. Extrait de l’émission « Parole à notre évêque », du 12 mai 2006.

« Toute cette affaire n’est-elle pas d’abord une affaire commerciale ? » Effectivement, on a investi dans ce film des millions pour récolter beaucoup d’argent. C’est une entreprise financière, qui joue sur l’ignorance, sur la crédulité, et sur une adaptation moderne des cow-boys et des indiens, avec les bons et les méchants. Il faut toujours qu’il y ait un affreux. Ce qui est raconté sur l’Opus Dei est faux. Cette société religieuse n’est pas cela du tout. Il suffit de la connaître et de la rencontrer pour savoir que la présentation tombe dans des chimères.(…)

Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap, le 15 mai 2006

Interrogé souvent par les journalistes ces jours-ci, une même question revient souvent : « pensez-vous que le Da Vinci Code remet en cause l’enseignement de l’Église ? ». Cette prétendue histoire d’amour entre Jésus et Marie-Madeleine, c’est du réchauffé. Un secret gardé pendant 20 siècles ? Allons donc ! je ne pense pas que cela puisse troubler la foi des croyants qui ont une culture religieuse qui va plus loin que leurs souvenirs du catéchisme. C’est plus préoccupant pour les autres, eux qui sont en recherche net risquent de faire la confusion entre le réel et la fiction. Ce que je trouve particulièrement choquant c’est qu’une communauté catholique, l’Opus Dei, soit présentée, sous son nom, comme une officine du crime, une mafia chargée d’exécuter de basses œuvres. Je connais les préventions que suscite l’Opus Dei, il n’empêche qu’elle fait partie de l’Église catholique. Ce qu’en dit Da Vinci Code est évidemment faux et insultant.

Mgr François Saint-Macary, archevêque de Rennes, le 15 mai 2006, à l’occasion de la sortie en salle du film.

(…) « Enfin, l’Opus Dei n’est pas une société secrète. Son fondateur, ses membres, son organisation sont connus et agissent ostensiblement sans réserve pour se désigner. Le but de son apostolat est d’aider les chrétiens y compris parmi les responsables de notre société à vivre leur foi pleinement et en respectant l’autonomie des institutions sociales. »(…)

Cardinal Jean-Louis Tauran, extrait d’une interview à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles (19 mai 2006).

« Que pensez-vous de l’Opus Dei et de son rôle dans l’Église ? » Je n’en pense que du bien ! Les contacts qu’il m’a été donné d’avoir avec les supérieurs, les prêtres et les laïcs de la prélature m’ont fait découvrir des chrétiens passionnés pour la transmission de la foi dans son intégralité dans la société actuelle, et soucieux d’être exemplaires dans l’exercice de leurs engagements. Je n’ai jamais eu l’impression d’approcher une secte, n’en déplaise à certains ! Il me semble que ce que l’Opus Dei offre aux chrétiens (et pas seulement à eux), c’est de découvrir la grandeur du « quotidien », cette possibilité que tout chrétien a de se sanctifier à travers sa vie familiale et son travail. Ce qui suppose que le chrétien soit pleinement engagé dans la société mais qu’il soit irréprochable : s’il est avocat, il faut qu’il soit le meilleur avocat ; s’il est boulanger, il doit aussi être le meilleur. Ce souci de la perfection, je l’ai rencontré, par exemple, chez mes collaborateurs qui appartenaient à l’Opus Dei. Et j’en suis resté édifié.