Notre série JMJ se poursuit avec des jeunes de Rennes

Laetitia est l’une des responsables de Guerledan, un centre culturel pour la femme dont l’aumônerie est confiée à l’Opus Dei. Elle anime le club des jeunes et prépare activement les JMJ de Madrid avec les lycéennes et les étudiantes.

Comment préparez vous ces journées ?

Nous essayons de préparer les JMJ à l’unisson avec les jeunes du monde entier, c’est-à-dire en suivant la préparation prévue par le diocèse de Madrid et qui est très riche et très bien faite. Cette préparation se décline selon trois axes : spirituel bien sûr, mais aussi culturel et solidaire.

Concrètement les jeunes qui désirent partir avec nous aux JMJ participent depuis octobre dernier à une « soirée JMJ » mensuelle, le vendredi. Nous avons un cours sur un aspect des JMJ par groupe d’âges (lycéennes et étudiantes) puis un moment d’Adoration du saint Sacrement, et enfin un dîner culturel, avec un thème préparé par une étudiante. C’est l’occasion de travailler le contenu des JMJ, de se mettre dans une ambiance de prière, et évidemment (c’est très important pour nous) de faire connaissance.

Les jeunes font également une retraite de préparation pendant l’année et des « actions solidaires » en petit groupe.

Incitez-vous les jeunes à lire les messages que le pape leur adresse ? Comment les aidez-vous à être plus proches du saint Père ?

Le message du Pape pour les JMJ est décortiqué par les jeunes lors de la retraite. Elles lisent d’abord le texte en entier (ce qu’elles ne feraient pas forcément chez elles !) puis réfléchissent ensemble sur ce que le Pape veut dire à chacune d’elle. Tout le monde en retire des choses bien précises et elles sont impressionnées par la proximité, la simplicité et l’affection du Pape pour les jeunes. Après un de ces moments, une étudiante s’est décidée à venir aux JMJ. Elle hésitait parce qu’elle voulait partir cet été faire un stage de 3 mois en Asie. Mais après avoir lu le texte, elle a dit « je ne peux pas ne pas venir, le Pape dit dans sa lettre qu’il nous attend chacun personnellement ! » ça l’a beaucoup frappée et elle va décaler ses dates de stage. Maintenant elle est dans le staff de préparation et propose les textes pour les moments d’Adoration.

Nous avons aussi consacré la partie culturelle des soirées JMJ d’octobre et de novembre aux villes de St-Jacques de Compostelle et Barcelone, puisque le Pape y allait tout de suite après. Cela a permis aux jeunes de se sentir proches de lui et de mieux suivre son voyage.

Quel est le programme que vous avez mis en place, combien de jours partez-vous ?

Nous partons du 14 au 22 août, en car. Nous concentrons notre voyage sur Madrid. Le programme des JMJ est déjà bien rempli et nous voulons en profiter à fond. Nous serons accueillies par des volontaires d’un club de Madrid avec qui nous sommes en contact. Les jeunes madrilènes ont prévu de nous faire faire de belles visites. En plus, Madrid est la ville où l’Opus Dei a vu le jour, et les volontaires nous préparent aussi des circuits dans ce sens. Nous avons la chance d’être logées dans un stade dans Madrid même avec des clubs d’autres pays, ce qui augure de belles rencontres. Et puis il y a le programme officiel, les catéchèses par groupe linguistique, les festivals de jeunesse, les célébrations etc… On ne risque pas de s’ennuyer. Mais je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant, je pourrais vous raconter à notre retour !

Comment vont-elles financer leur voyage ?

Cela dépend, la plupart font des baby-sittings. Pour certaines les JMJ étaient leur cadeau de Noël. Nous avons aussi vendu du miel, des chocolats, des cartes de Noël, toutes sortes de choses… (merci à tous nos généreux acheteurs !). La maison d’édition « Le Laurier » aussi nous sponsorise.

Mais en fait, nous essayons de faire en sorte que les filles ne trouvent pas de l’argent que pour leur voyage à elles. Cela fait partie de l’axe « solidaire » si on veut. Un moment (suite aux attentats du 31 octobre), nous avions décidé de faire venir des jeunes Irakiennes avec nous aux JMJ ; mais après un certain nombre de démarches, nous nous sommes rendus compte que cela était administrativement trop compliqué et humainement très complexe. Nous allons donc dans un premier temps faire un jumelage avec des jeunes Irakiennes, en échangeant avec elles et en cherchant de l’argent pour des projets concrets (matériel scolaire, etc..). Cela sera notre « Carême 2011 » et entre directement dans la préparation des JMJ.

Les jeunes ont une grande hâte d’être à Madrid. Elles ont très envie de voir le Pape, de voir d’autres jeunes chrétiens. Elles savent que c’est un moment festif et important pour leur foi. Elles sont conscientes en même temps qu’une semaine passe vite et que la préparation sur l’année les aidera à rendre cette semaine inoubliable. Certains critiquent parfois les JMJ en disant que c’est « juste une parenthèse » et que la foi retombe après. Personnellement, je sais que ces « parenthèses » m’ont permis de m’approcher réellement de Dieu, je me souviens de chaque JMJ et de ce que j’en ai tiré; certainement parce que j’ai été bien préparée et que sur place on m’a aidée à vivre à fond chaque instant. Donc… nous voudrions essayer de faire la même chose avec les jeunes qui nous sont confiés…