Merci, saint-père

Paroles de salutation adressées par Mgr Xavier Echevarria à Jean‑Paul II, au cours de l’audience qu’il a accordée, à l’occasion de la canonisation de Josémaria Escriva, le 7 octobre, place Saint-Pierre.

Très saint-père,

Il y a dix ans, sur cette même place, mon inoubliable prédécesseur comme prélat de l’Opus Dei, Monseigneur Alvaro del Portillo, adressait à votre sainteté des paroles émues de reconnaissance après la béatification de Josémaria Escriva. Aujourd’hui, l’honneur immérité de manifester la joie et la gratitude des milliers de fidèles et coopérateurs de la prélature, ainsi que des innombrables dévots de saint Josémaria Escriva me revient, eux qui, à Rome et hors de Rome, ont participé avec un immense bonheur à la cérémonie de canonisation. Merci, saint-père.

La reconnaissance solennelle de la sainteté de ce serviteur bon et fidèle, que Dieu notre Seigneur a constitué en héraut de l’appel universel à la sainteté et à l’apostolat dans les circonstances ordinaires de la vie, invite tous les catholiques à sortir à la rencontre de Dieu dans l’accomplissement de leurs devoirs familiaux, professionnels et sociaux.

La canonisation de Josémaria Escriva est, sans aucun doute, un don pour le monde entier, car nous aurons toujours besoin d’intercesseurs devant le trône de Dieu. Elle renferme un nouveau motif de confiance spécialement pour les fidèles laïcs, qui voient réaffirmer une fois de plus leur éminente vocation d’enfants de Dieu en Jésus-Christ, appelés à être parfaits, comme le Père céleste, dans les circonstances ordinaires de la vie. Comme votre sainteté l’a écrit dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, « il est temps de proposer de nouveau à tous, avec conviction, ce « haut degré » de la vie chrétienne ordinaire » (n° 31). Je crois que saint Josémaria Escriva est un de ceux qui ont été en avance sur leur temps, en proclamant l’appel universel à la sainteté et à l’apostolat, que le concile Vatican II a annoncé avec tant de force. En effet, non seulement il a répandu de par le monde cette doctrine, confirmée par l’exemple de sa lutte ascétique joyeuse et constante, mais il a également ouvert dans l’Église, par volonté divine, un chemin de sanctification « vieux comme l’Évangile, et comme l’Évangile nouveau », signe supplémentaire et éloquent de la miséricorde divine envers les hommes, et instrument efficace au service de l’Église pour l’accomplissement de la mission de salut.

Des millions de personnes, saint-père, sont aujourd’hui en fête dans le monde entier, à l’intérieur et en dehors des limites visibles de l’Église. De nombreux non-catholiques, et même non-chrétiens, admirent la figure de Josémaria Escriva, et ont recours à ses enseignements comme source d'inspiration de leur propre conduite et de leur activité professionnelle et sociale. Eux aussi ont reçu un élan plein d’espoir dans leur effort pour améliorer notre monde, affligé par les injustices et, en même temps, désirant compréhension et paix.

Pendant les dix années qui se sont écoulées depuis la béatification de Josémaria Escriva, l’action apostolique des fidèles et des coopérateurs de la prélature de l’Opus Dei s’est étendue en intensité et en amplitude dans de nombreux pays. Soutenus par la grâce de Dieu, ils ont multiplié leurs initiatives en faveur de tout type de personnes, spécialement des plus nécessiteux. À l’occasion du centenaire de la naissance de saint Josémaria Escriva, des dizaines d’initiatives de formation humaine et professionnelle ont été promues dans des pays en voie de développement et dans les quartiers pauvres de diverses grandes villes. On a voulu témoigner de la sorte que la recherche de la sainteté personnelle — l’union avec Dieu — est inséparable de la sollicitude — traduite en des faits concrets — pour le bien-être matériel et spirituel de nos frères.

Avant de terminer, je désire assurer votre Sainteté de la prière assidue et fervente pour sa personne et ses intentions, que les fidèles et les coopérateurs de l’Opus Dei dans le monde entier élèvent constamment vers le ciel. Je confie ces prières à la très Sainte Vierge, dont aujourd’hui nous faisons spécialement mémoire, sous l’invocation de Notre-Dame du Rosaire : enrichies par sa médiation maternelle devant Jésus, elles aideront votre Sainteté à accomplir avec joie sa mission de pasteur suprême.

Saint-père, permettez-moi de vous remercier, une fois encore, de tout cœur. En nous disposant à accueillir et à méditer vos paroles, et en vous présentant tous mes vœux, au nom de tous, pour le prochain anniversaire de votre élection comme successeur de Pierre, je vous demande, pour les fidèles et les coopérateurs de la prélature de l’Opus Dei, pour les innombrables dévots de saint Josémaria Escriva, la force de votre bénédiction apostolique.