Le commandement nouveau du Seigneur

Audio du Prélat de l’opus Dei sur la Passion du Seigneur, publié en 2020, dont le thème central est le "commandement nouveau du Seigneur", que nous pouvons vivre "dans nos foyers, chaque jour, dans de nombreux petits actes d'amour".

Traduction des réflexions de Mgr Fernando Ocariz, prélat de l’Opus Dei, en préparation de la Semaine Sainte

Lors de la Dernière Cène, Jésus nous a donné le commandement nouveau: « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). Et pour que cela reste bien gravé dans la mémoire de ses disciples et dans celle de chacun de nous, il a lavé les pieds des apôtres.

Saint Jean, dans sa première épître, écrit : « Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous ; nous aussi nous devons aussi donner notre vie pour nos frères » (1 Jn 3,16).

Il y a plusieurs façons de donner sa vie. Les parents, avec leurs efforts pour prendre soin de chacun de leurs enfants ; les professionnels qui travaillent dans un esprit de service, en essayant d'améliorer leur environnement, sans se laisser emporter par la cupidité du profit. Les prêtres donnent leur vie lorsqu'ils s'occupent avec abnégation de tous les hommes et femmes qui viennent à eux pour rencontrer le Christ.

Aujourd'hui, nous voyons d'une manière spéciale comment beaucoup de gens donnent leur vie pour les autres. À commencer par les personnels soignants qui risquent leur vie pour tant de personnes souffrant de la pandémie. Ils portent la souffrance de chaque patient et celle de leurs proches, qui dans bien des cas ne peuvent les accompagner. Ils ne se limitent pas à accomplir leur devoir, ils sont conscients que beaucoup ne résistent que grâce à leur travail généreux. Et il en va de même pour beaucoup d'autres personnes qui, avec leur travail tellement indispensable et peut-être inaperçu, collaborent pour que le monde ne s'arrête pas : les transporteurs, ceux qui sont aux caisses des supermarchés, le personnel des pharmacies, les policiers...

Ceux qui ont le contact le plus direct avec la douleur : médecins, infirmières, personnels soignants de toutes spécialités et bien sûr les prêtres ... rendent proche de diverses manières la compagnie du Christ à ceux qui souffrent de la maladie, de la peur ou de l'isolement. Prions pour eux tous, afin que, lorsqu'ils sont fatigués ou dépassés par la situation, ils se souviennent que Jésus les réconforte.

Nous pouvons tous collaborer d'une manière ou d'une autre, parfois aussi avec de petits détails, comme écrire des messages à des malades ou à des amis ou à des connaissances qui peuvent ressentir la solitude. Nous pouvons tous faire preuve d'initiative et de créativité pour aider les personnes âgées et les plus vulnérables, selon ce que permettent les autorités.

Il faut dire que nous vivons déjà le commandement nouveau du Seigneur dans notre foyer, dans de nombreux petits actes d'amour, qui apportent la paix et la joie à nos familles et aux gens qui nous entourent. Saint Josémaria nous donne ce conseil : « Plus qu'à donner, la charité consiste à comprendre.[1] »

Il y a d'autres moyens de rendre ce commandement vivant et d'en faire notre vie : le pardon, les excuses, l'intérêt sincère pour les autres, les détails de service dans la vie quotidienne, la patience dans la famille, qui se traduit maintenant pour beaucoup dans le fait de vivre avec sérénité le confinement à domicile ...

Aujourd'hui, il est très clair que le travail est avant tout un service et que la charité peut lui donner tout son sens.

Aujourd'hui, il est très clair que le travail est avant tout un service et que la charité peut lui donner tout son sens. Une société se maintient debout grâce à ceux qui mettent leurs talents, leurs efforts, leur travail au profit des autres, même si cela demande des sacrifices.

Pendant la dernière Cène, Jésus a également demandé au Père l'unité de tous ceux qui seraient ses disciples à travers les siècles. « Que tous soient un, Père, comme tu es en moi et moi en toi, qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé » (Jn 17, 21).

« Ut omnes unum sint », qu'ils soient tous un. Il ne s'agit pas seulement de l'unité d'une organisation humainement bien structurée, mais de l'unité que donne l'Amour avec une majuscule : « Comme toi, Père, en moi et moi en toi ». En ce sens, les premiers chrétiens sont un exemple clair : c'est ainsi que cela est relaté dans les Actes des Apôtres : « La multitude des croyants avait un seul cœur et une seule âme » (Actes 4 :32).

Parce qu’elle est une conséquence de l'amour, l'unité que Jésus nous demande n'est pas l'uniformité, mais la communion. Il s'agit de l'unité dans la diversité, qui se manifeste dans la joie de vivre avec des différences, d'apprendre à s'enrichir des autres, de favoriser un environnement d'affection autour de nous, sans mettre de conditions, d'aimer les autres tels qu'ils sont.

Jésus a souligné que cette unité est une condition de fécondité dans la transmission de l’Évangile, dans l’apostolat : « Pour que le monde croie ». Unité qui ne constitue pas un groupe fermé, mais nous pousse plutôt à offrir notre amitié à tous dans cette magnifique mission évangélisatrice. La vocation du chrétien, pleinement vécue, rapprochera de Jésus nos amis, nos collègues, qu'ils soient déjà près du Seigneur ou pas encore.

« Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi » (Jn 17,21). Que le Seigneur nous accorde le don de l'unité et nous aide à le rendre vivant dans les œuvres de service des uns pour les autres.

Ecouter le prélat (langue espagnole)

[1] Chemin, n°463

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