"Loin du Code Da Vinci, le Dr Joseph Ayoub incarne le nouveau visage de l'Opus Dei."

Article écrit par Marco Fortier et publié dans Le Journal de Montréal, le 18 mai 2006.

Le docteur Joseph Ayoub, spécialiste du cancer au Québec, auteur du livre 'Guérir parfois, soulager souvent, réconforter toujours '

Loin du Code Da Vinci, le Dr Joseph Ayoub incarne le nouveau visage de l'Opus Dei.

Oubliez le méchant moine qui se mutile la cuisse deux heures par jour et qui est prêt à tuer pour l'Église catholique. L'Opus Dei, cette organisation décrite comme un nid de magouilleurs dans Le Code Da Vinci, prend plutôt le visage d'un homme souriant, généreux et qui a pour métier de sauver des vies depuis 30 ans.

Voici le Dr Joseph Ayoub. Il est reconnu comme un des plus grands spécialistes du cancer au Québec. C'est lui qui a traité le défunt premier ministre Robert Bourassa.

En plus de pratiquer le métier d'oncologue et de diriger le programme d'enseignement médical au CHUM, le Dr Ayoub est membre de l'Opus Dei. Il a décidé de sortir de l'ombre pour dissiper les «mythes» véhiculés par le film Le Code Da Vinci lancé hier à Cannes.

«Si je suis fâché par la sortie du film ? Non ! C'est quasiment salutaire : malgré tous ces discours de complots et d'assassinats, ça nous permet de faire connaître l'oeuvre et de répandre un message de paix», dit Joseph Ayoub, attablé dans un café près de l'Hôpital Saint-Luc.

La prière d'abord

Les membres de l'Opus Dei ne se sont jamais cachés, insiste le Dr Ayoub. Cet engagement religieux relève tout simplement de la vie privée.

«Ce n'est pas quelque chose qu'on met dans un CV, explique-t-il. Ça ne m'a pas empêché d'en parler en direct à la télé avec Bernard Derome quand le pape Jean-Paul II est décédé !»

Joseph Ayoub décrit l'Opus Dei comme un groupe de gens de tous les milieux, hommes, femmes, riches, pauvres, mariés ou célibataires, en grande majorité laïcs, qui veulent implanter la foi dans leur vie de tous les jours. Au travail, à la maison. Pas juste à l'église pour la messe de minuit.

Les membres prient beaucoup. Souvent. Le Dr Ayoub traîne toujours un chapelet dans sa poche. Il commence toutes ses journées par une petite prière en sortant du lit. Puis il va à la messe de 7 h à l'Oratoire Saint-Joseph.

En conduisant pour aller à l'hôpital, il récite un rosaire. Le midi, il prend une minute pour l'angélus. Il participe à une réunion de réflexion par semaine de «l'oeuvre». Et à une fin de semaine de retraite fermée par année.

Des gros sous

Comme tous les membres, il fait un don chaque mois à l'Opus Dei. Il n'y a pas de montant fixe et obligatoire, assure-t-il.

Les dons ont été assez élevés, en tout cas, pour que l'Opus Dei rénove son domaine de Coteau-du-Lac au coût de 10 millions de dollars. Le lieutenant-gouverneur Lise Thibault, sympathique au groupe, a inauguré les lieux.

Au fait, Dr Ayoub, portez-vous à la cuisse le cilice, cette lanière cloutée censée rappeler la souffrance du Christ ?

«Non, absolument pas ! Moi, je n'ai rien de ça !» répond le médecin en se palpant la jambe avec un grand sourire. 

Marco Fortier // Le Journal de Montréal