Silvestre, vous vous occupez depuis une vingtaine d’années des activités du Club Fennecs. De quoi s’agit-il ?
Ce sont des activités de loisirs et de formation qui ont lieu le mercredi après-midi, le samedi et certains dimanches, et qui s’adressent à des garçons de 10 à 18 ans. Le Club est divisé en trois niveaux, selon les tranches d’âge. En ce qui me concerne, j’anime le mercredi les activités destinées aux plus jeunes; je suis également professeur de lettres, ce qui me permet de m’occuper, le samedi, d’une préparation à l’oral du Bac de Français.
Quelles sont les activités que vous proposez aux jeunes le mercredi après-midi ?
Etant donné la tranche d’âge, elles sont des plus variées. Cela va du sport aux activités artistiques, en passant par la découverte : football, street-hockey, modelage sur argile, personnages en plomb, théâtre... Néanmoins, l’ensemble des activités s’insère dans un cadre imaginaire qui le soutient. Cette année, c’est « Le Monde de Narnia », et le projet est de construire un jeu de stratégie de grande taille sur ce thème. Chaque séance comporte également un moment de formation chrétienne, suivi d’un goûter. Ensuite, ceux qui le veulent peuvent rester pour leur travail scolaire.
Quelle est, selon vous, la marque spécifique du Club ? Plus précisément, qu’est-ce que les jeunes – et leurs parents – viennent y rechercher ?
Dans un premier temps, les parents et les jeunes viennent chercher au Club un cadre de loisir et d’étude associé à une formation humaine et chrétienne solide et respectueuse de chacun. De fait, nous essayons d’inculquer aux jeunes l’unité de vie – fais ce que tu dis – et la responsabilité – chaque action a une conséquence que tu dois assumer.
Ceux qui nous connaissent mieux aiment y trouver la joie et l’ambiance de famille, résultat de l’affection, l’exigence et la liberté qui règnent au Club.
Comment se traduit l’esprit de l’Opus Dei dans ces activités ?
L’esprit de l’Opus Dei est d’abord celui de la sanctification dans les petites choses de la vie quotidienne, faites avec amour. Je cherche à donner à cette activité éducative un véritable caractère professionnel, au milieu de l’apparent désordre qui y règne : respect des horaires, respect du programme donné en début d’année, préparation de l’activité dans ses détails, rangement et nettoyage du local. C’est aussi l’ambiance de joie et de bonne humeur que l’on peut mettre au compte de l’esprit de l’Opus Dei, ainsi que la disponibilité des animateurs.
Les jeunes, acceptent-ils cette formation ?
Apparemment, cela leur convient, puisqu’ils reviennent ! La plupart viennent au Club pendant plusieurs années de suite, parfois pendant toute leur scolarité. Certains d’entre eux restent ensuite un an ou deux pour être animateurs et donner à leur tour un peu de ce qu’ils ont reçu. En fait, la formation est adaptée à leur âge. Nous proposons des choses ordinaires, qu’ils peuvent faire, de petits efforts qui donnent du sens à leur vie de tous les jours et qui l’illuminent : mettre la table, se mettre au travail rapidement après le goûter, sourire même quand ils ont perdu, faire leur petite prière chaque soir... Il s’agit d’abord de petits efforts personnels, que tout le monde peut faire.
Quelle est votre relation aux parents ?
Les parents sont nos premiers interlocuteurs : les enfants ne s’inscrivent pas au Club tout seuls ! Nous faisons donc des courriers aux parents, nous avons des réunions dans l’année, et nous maintenons avec eux des relations très cordiales, puisque nous nous considérons comme leurs collaborateurs dans leur tâche éducative. En fonction de ce qu’ils nous demandent, nous essayons d’orienter les objectifs que nous proposons à l’enfant dans le cadre du préceptorat, qui est un suivi personnalisé de chaque enfant.
Comment les parents découvrent-ils l’existence de votre Club ?
Le Club a pignon sur rue. Il a aussi son site Internet ( https://www.fennecs.org/ ). Mais les parents nous connaissent souvent par relation, ou à travers des annonces que nous faisons dans l’hebdomadaire Famille Chrétienne. En ce qui me concerne, j’en parle aux parents du collège où j’enseigne. Le Club a sa propre notoriété, puisqu’il existe depuis 1962.
Finalement, vous... Qu’est-ce que cela vous apporte ?
Je suis bénévole, comme beaucoup d’animateurs en France : votre question est donc bien légitime ! On pourrait penser que je leur apporte plus qu’ils ne m’apportent eux-mêmes. En réalité, comme dans toute relation éducative, chacune des deux parties y gagne. Dans chacun des garçons du Club, je vois un enfant de Dieu. Leur présence, leur enthousiasme me servent d’inspirateurs. Je m’efforce aussi d’être cohérent avec ce que je leur propose dans la formation.
