« Laissons-nous transformer par Dieu », Mgr de Rochebrune

Telle est l’invitation que nous adresse Mgr Antoine de Rochebrune, vicaire de l’Opus Dei en France, en cette fête de Noël, au seuil d’une nouvelle année.

Sommes-nous capables de nous émerveiller devant la crèche ? Sommes-nous désireux de vivre, comme les enfants, l’innocence de Noël ? Je me pose parfois la question en considérant la pesanteur de ces crises qui traversent le monde entier et en particulier notre pays. La souffrance et la violence nous priveraient-elles de la grâce de Noël ? Surtout pas !

Ouvrons notre cœur, disposons-le pour que Dieu agisse en nous. Saint Josémaria suggérait de parcourir la voie de l’enfance spirituelle qu’il illustrait par de belles considérations comme celle que je vous confie :

« Va à Bethléem, approche-toi de l'Enfant, berce-le, danse devant lui, dis-lui beaucoup de choses ardentes ; et serre-le contre ton cœur…

— Non, ce n'est pas d'enfantillage que je te parle : je parle d'amour ! Et l'amour se manifeste dans les faits : dans l'intimité de ton âme, cet enfant, tu peux l'embrasser bien fort ! » (Forge, 345)

A propos d'enfance spirituelle. Il me vient à l'esprit un trait de la vie de sainte Thérèse de Lisieux. Savez-vous ce qu’il advint la nuit de Noël de l’année 1886 ? Dans la maison de famille eut lieu un miracle. Laissons la Sainte nous le raconter :

« Il fallut que le Bon Dieu fasse un petit miracle pour me faire grandir en un moment et ce miracle Il le fit au jour inoubliable de Noël ; en cette nuit lumineuse qui éclaire les délices de la Trinité Sainte, Jésus, le doux petit Enfant d'une heure, changea la nuit de mon âme en torrents de lumière... En cette nuit où Il se fit faible et souffrant pour mon amour, Il me rendit forte et courageuse, Il me revêtit de ses armes et depuis cette nuit bénie, je ne fus vaincue en aucun combat, mais au contraire je marchai de victoires en victoires et commençai pour ainsi dire, « une course de géant ! » (Manuscrit A).

La petite fille trop sensible et fragile devint, à partir de ce jour là, courageuse et forte. Un miracle invisible, pas vraiment spectaculaire, mais profond en même temps. Car c’est à l’intérieur de l’homme que Dieu fait aussi des miracles.

Ce que je souhaite à tous en ces fêtes de Noël et en l'année qui s'annonce, c'est de se laisser transformer par Dieu. C'est ainsi que nous donnerons au monde la paix et la joie.