Jean-Paul II, un authentique serviteur de Dieu

Benoît XVI a présidé lundi 2 avril, dans l’après-midi place Saint-Pierre, avec les cardinaux, la messe de suffrage pour Jean-Paul II. Plus de 30.000 personnes y ont participé, venant principalement de Pologne.

Le Pape Benoît XVI au cours de la messe du 2 avril (Photo Osservatore Romano)

A l'homélie le Pape a déclaré « qu'avec la présente messe nous voulons nouvellement remercier Dieu de nous avoir donné Jean-Paul II pendant 27 ans comme père et guide sûr dans la foi, pasteur zélé et courageux prophète d'espérance, infatigable témoin et passionné serviteur de l'amour de Dieu ».

Après avoir salué tout particulièrement le Cardinal Dziwisz, qui a été le secrétaire du défunt Pape pendant plus de 40 ans, le Saint-Père a commenté l'Evangile du jour sur l'onction de Béthanie qui raconte le moment où Marie, sœur de Lazare, « a pris une livre d'un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux».

« Le geste de l'onction de Marie de Béthanie est riche d'échos et de suggestions spirituelles. Il évoque le témoignage lumineux offert par Jean-Paul II d'un amour pour le Christ sans réserve et sans économie. Le 'parfum' de son amour 'a envahit toute la maison', c'est à dire toute l'Eglise... L'estime, le respect et l'affection que les croyants et non croyants lui ont exprimé à sa mort, n'en sont-ils pas le témoignage éloquent ? »

Le Pape a précisé que « l'intense et fructueux ministère pastoral, et plus encore le calvaire de l'agonie et la mort sereine de notre aimé Pape, ont fait connaître aux hommes de notre temps que Jésus Christ était  vraiment son 'tout' ».

« La fécondité de ce témoignage...dépend de la Croix. Dans la vie de Karol Wojtyla, la 'croix' n'a pas été qu'un mot. Dès son enfance et pendant sa jeunesse, il a connu la douleur de la mort » et « puis avec la lente mais inexorable progression de la maladie, qui l'a peu à peu dépouillé de tout, son existence s'est entièrement faite don au Christ ».

Vue de la place Saint-Pierre au cours de la messe du 2 avril, célébrée par Benoît XVI pour le repos de l'âme du Serviteur de Dieu Jean-Paul II. (Photo Osservatore Romano)

« Son pontificat s'est déroulé sous le signe de la 'prodigalité', du don généreux et sans réserve. Qu'est-ce qui le motivait si non l'amour mystique du Christ ?...'Le Maître est là et t'appelle'. Le 2 avril 2005, le Maître est revenu...l'appeler pour l'accompagner dans la maison du Père. Et de nouveau, il a répondu promptement avec son cœur intrépide, 'Laissez-moi aller dans la maison du Seigneur' ».

« Il s'est longuement préparé à cette dernière rencontre avec Jésus, comme le documentent les différentes versions de son testament... Il est mort en priant. Il s'est vraiment endormi dans le Seigneur » et « le parfum de la foi, de l'espérance et de la charité du Pape a envahi sa maison, a rempli la Place Saint Pierre, a rempli l'Eglise et s'est répandu dans le monde entier ».

« Serviteur de Dieu – s'est exclamé Benoît XVI – tel il a été et tel nous l'appelons maintenant dans l'Eglise, alors que le procès de béatification se poursuit rapidement... Serviteur de Dieu, un titre qui lui est particulièrement bien approprié. Le Seigneur l'a appelé à son service sur la route du sacerdoce et lui a peu à peu fait découvrir des horizons plus grands: de son diocèse jusqu'à l'Eglise universelle. Cette dimension d'universalité a atteint la plus grande expansion au moment de sa mort, événement que le monde entier a vécu avec une participation jamais vue dans l'histoire ».

« Que le Totus Tuus de l'aimé Pape nous encourage à le suivre sur la route du don de soi-même au Christ par l'intercession de Marie...alors que nous confions à ses mains maternelles ce père, ce frère et notre ami pour qu'il repose en Dieu et jouisse dans la paix ».

Fin de l’enquête diocésaine sur la vie du Serviteur de Dieu Jean-Paul II

Photo de la page d'accueil de l'Osservatore Romano du 3 avril.

Ce même jour, 2 avril, s'est conclu en la Basilique Saint Jean du Latran l'enquête diocésaine sur la vie, les vertus et la renommée de sainteté du Serviteur de Dieu Jean-Paul II, première étape du procès de béatification du souverain pontife décédé le 2 avril 2005.

Le Cardinal Camillo Ruini, Vicaire général de Benoît XVI pour le diocèse de Rome, a clôturé la session avec un discours sur la figure spirituelle de Jean-Paul II, soulignant que « au début, au centre et au sommet de ce portrait il y a le rapport personnel de Karol Wojtyla avec Dieu: un rapport qui apparaît déjà fort, intime et profond dès sa jeunesse et qui n'a cessé de se développer pour porter des fruits dans toutes les dimensions de sa vie ».

« Nous sommes ici en présence du Mystère, le mystère de l'amour de prédilection par lequel Dieu le Père a aimé cet enfant polonais, l'a unit à lui et a maintenu cette union, sans lui épargner les épreuves de la vie, mais plutôt en l'associant toujours à la croix de son propre Fils, mais en lui donnant également le courage d'aimer cette croix et l'intelligence spirituelle pour découvrir à travers elle le visage du Père ».

« Avec la certitude d'être aimé de Dieu et avec la joie de répondre à cet amour, Karol Wojtyla a trouvé le sens, l'unité et le but de sa vie. Tous ceux qui l'ont connu, de près ou de loin, ont été frappé par la richesse de son humanité, par la plénitude de sa réalisation en tant qu'homme. Mais le fait encore plus frappant et significatif est qu'une telle plénitude d'humanité coïncide, à la fin, avec ce rapport avec Dieu, en d'autres mots avec sa sainteté ».

La session d'ouverture du procès diocésain a eu lieu dans la même basilique le 28 juin 2005, moins de trois mois après la mort de Jean-Paul II, grâce à la dispense concédée par Benoît XVI de ne pas attendre les cinq années après la mort de la

Achevée l'enquête diocésaine, les actes et toute la documentation seront passés à la Congrégation pour les Causes des Saints.

Vis, 2 et 3 avril 2004