Fioretti mai 2019

Le Saint Père illustre avec vivacité l'action du Saint Esprit dans l'Église et dans les âmes et il encourage spécialement les jeunes à le seconder.

Si nous regardions la charité comme une prestation, l’Église deviendrait une agence humanitaire et le service de la charité un de ses “départements de logistique”

Discours aux membres de Caritas Internationalis, 27 mai 2019 :

« La charité n’est pas une prestation stérile ou une simple obole à offrir pour faire taire notre conscience. Ce que nous ne devons jamais oublier, c’est que la charité a son origine et son essence en Dieu (cf. Jn 4, 8) ; la charité est l’étreinte de Dieu notre Père à tout homme, de manière particulière aux plus petits et aux personnes qui souffrent, qui occupent dans son cœur une place préférentielle. Si nous regardions la charité comme une prestation, l’Église deviendrait une agence humanitaire et le service de la charité un de ses “départements de logistique”. Mais l’Église n’est rien de tout cela, c’est quelque chose de différent et de beaucoup plus grand : c’est, dans le Christ, le signe et l’instrument de l’amour de Dieu pour l’humanité et pour toute la création, notre maison commune. »

L’Esprit Saint ne vient pas avec l’ordre du jour

Homélie de la messe pour Caritas Internationalis, 23 mai 2019 :

« Pourquoi Jésus n’avait-il pas donné des règles toujours claires et irréfutables ? Et voilà la tentation de l’efficacité, de penser que l’Église va bien si elle a tout sous son contrôle, si elle vit sans secousses, avec un agenda toujours en ordre. Mais le Seigneur ne procède pas ainsi ; en effet, il n’envoie pas de réponse du ciel à ses apôtres, il envoie l’Esprit Saint. Et l’Esprit ne vient pas en apportant l’ordre du jour, il vient comme un feu. Jésus ne veut pas que l’Église soit un modèle parfait, qui se satisfait de son organisation et qui est capable de défendre sa bonne réputation. Jésus n’a pas vécu ainsi, mais en chemin, sans craindre les secousses de la vie. L’Évangile est notre programme de vie. Il nous enseigne qu’on n’aborde pas les questions avec une recette toute prête et que la foi n’est pas une feuille de route, mais un “Chemin”

(Ac 9,2) à parcourir ensemble, toujours ensemble, dans un esprit de confiance. À partir des Actes, nous apprenons trois éléments essentiels pour l’Église en chemin : l’humilité de l’écoute, le charisme d’être ensemble et le courage du renoncement. »

La vie n’est pas un festival

À Sainte-Marthe, le 28 mai 2019 :

« Dans la vie, il y aura des douleurs. Paul et Silas ont été bastonnés et ils ont souffert, mais pleins de joie, ils chantaient. C’est cela la jeunesse […] Mais pour avoir cette jeunesse il faut dialoguer quotidiennement avec l’Esprit Saint, qui est toujours près de nous. C’est un grand don que nous a laissé Jésus, que cette aide qui te fait aller de l’avant. Même si nous sommes pécheurs, l’Esprit nous aide à nous repentir et nous fait regarder en avant. […] Je ne dis pas que la vie est un festival. Nous avons nos croix, des moments compliqués. Mais en des temps difficiles, nous sentons que l’Esprit Saint nous aide à avancer et à surmonter nos difficultés. Jusqu’au martyr. »

La mémoire de Dieu n’est pas un “disque dur” qui enregistre et archive toutes nos données

Lettre aux jeunes du monde (exhortation Christus vivit), 2 avril 2019, n° 115 :

« Tu as vraiment de la valeur pour lui, tu n’es pas insignifiant, tu lui importes, parce que tu es une œuvre de ses mains. Il te prête donc attention et se souvient de toi avec affection. Tu dois avoir confiance dans le souvenir de Dieu: sa mémoire n’est pas un “disque dur” qui enregistre et archive toutes nos données, sa mémoire est un cœur tendre de compassion, qui se plaît à effacer définitivement toutes nos traces de mal».[Il ne veut pas tenir le compte de tes erreurs et, en toute situation, il t’aidera à tirer quelque chose, même de tes chutes. Parce qu’il t’aime. Essaye de rester un moment en silence en te laissant aimer par lui. Essaye de faire taire toutes les voix et les cris intérieurs, et reste un moment dans les bras de son amour. »

La psychologie du sépulcre ronge toute espérance, comme une mite.

Homélie d’une messe à Sofia, le 5 mai 2019 :

« Le Seigneur sait combien est forte pour nous la tentation de retourner aux choses d’avant. Les filets de Pierre, comme les oignons d’Égypte, sont dans la Bible un symbole de la tentation de la nostalgie du passé, de vouloir revenir à quelque chose que l’on avait voulu abandonner. Devant l’expérience de l’échec, de la douleur, voire du fait que les choses ne se déroulent pas comme on l’espérait, apparaît toujours une subtile et dangereuse tentation qui invite au découragement et à baisser les bras. C’est la psychologie du sépulcre qui colore tout de résignation, nous faisant nous attacher à une tristesse doucereuse qui, comme une mite, ronge toute espérance. Ainsi se développe la plus grande menace qui peut s’enraciner au sein d’une communauté: le pragmatisme gris de la vie dans lequel tout se passe apparemment bien dans la normalité, mais, en réalité, la foi s’épuise et dégénère en mesquinerie (cf. Exhort. Ap. Evangelii Gaudium, n. 83). »

Jeunes : Vous n’êtes pas une marchandise aux enchères!

Lettre aux jeunes du monde (exhortation Christus vivit), 2 avril 2019, n° 122 :

« Jeunes aimés par le Seigneur, vous valez tellement que vous avez été rachetés par le sang précieux du Christ! Jeunes bien aimés, «vous n’avez pas de prix! Vous n’êtes pas une marchandise aux enchères! S’il vous plaît, ne vous laissez pas acheter, ne vous laissez pas séduire, ne vous laissez pas asservir par les colonisations idéologiques qui nous mettent des idées dans la tête et, à la fin, nous font devenir esclaves, dépendants, des ratés dans la vie. Vous n’avez pas de prix : vous devez toujours vous le répéter : je ne suis pas aux enchères, je n’ai pas de prix. Je suis libre, je suis libre! Eprenez-vous de cette liberté, qui est celle que Jésus offre »

Jeunes, ne regardez pas la vie “du balcon”, immergez-vous en elle comme l’a fait Jésus

Lettre aux jeunes du monde (exhortation Christus vivit), 2 avril 2019, n° 174 :

« S’il vous plaît, ne laissez pas les autres être protagonistes du changement! Vous, vous êtes ceux qui ont l’avenir! Par vous l’avenir entre dans le monde. Je vous demande aussi d’être protagonistes de ce changement. Continuez à vaincre l’apathie, en donnant une réponse chrétienne aux inquiétudes sociales et politiques, présentes dans diverses parties du monde. Je vous demande d’être constructeurs du monde, de vous mettre au travail pour un monde meilleur. Chers jeunes, s’il vous plaît, ne regardez pas la vie “du balcon”, mettez-vous en elle, Jésus n’est pas resté au balcon, il s’est immergé; ne regardez pas la vie“du balcon”, immergez-vous en elle comme l’a fait Jésus».

Écrire notre vie en lettres anglaises ?

À Sainte-Marthe, le 30 avril 2019 :

« Nous ne pouvons rien faire sans l’Esprit. La vie chrétienne ne consiste pas seulement dans le fait de bien se comporter […]. Nous pouvons écrire notre vie en lettres anglaises. Mais la vie chrétienne renaît de l’Esprit, en lui laissant de la place. C’est l’Esprit qui nous fait ressusciter de nos limites, de nos morts, parce que nous avons tellement de nécroses dans notre vie, dans l’âme. Le message de la Résurrection est celui de Jésus à Nicodème : il faut renaître. Mais comment laisse-t-on de la place à l’Esprit ? Une vie qui se dit chrétienne, mais qui ne laisse pas de place à l’Esprit et ne se laisse pas porter en avant par l’Esprit est une vie païenne, déguisée en chrétienne.

L’Esprit est le protagoniste de la vie chrétienne, l’Esprit Saint, qui est avec nous, nous accompagne, nous transforme, vainc avec nous. […] Demandons au Seigneur qu’il nous donne cette conscience que l’on ne peut pas être chrétiens sans cheminer avec l’Esprit Saint, sans agir avec l’Esprit Saint, sans laisser l’Esprit Saint être le protagoniste de notre vie »