Fioretti juillet 2020

Le Pape François nous entraîne vers la vérité, et nous prévient contre l'illusion de la superficialité

La lumière du Royaume n’est pas un feu d’artifice

Angelus du 26 juillet 2020 :

« De nos jours, […] la vie de certains peut être médiocre et terne, car ils ne sont probablement pas partis à la recherche d’un vrai trésor: ils se sont contentés de choses attrayantes mais éphémères, de flashs chatoyants mais illusoires, qui laissent ensuite dans le noir. Au contraire, la lumière du Royaume n’est pas un feu d’artifice, c’est la lumière : le feu d’artifice ne dure qu’un instant, la lumière du Royaume nous accompagne tout au long de notre vie.

Le Royaume des Cieux c’est l’opposé des choses superflues qu’offre le monde, c’est le contraire d’une vie banale: c’est un trésor qui renouvelle la vie chaque jour et la dilate vers des horizons plus larges. En effet, ceux qui ont trouvé ce trésor ont un cœur créatif et chercheur, qui ne répète pas mais invente, en traçant et en suivant de nouveaux chemins, qui nous amènent à aimer Dieu, à aimer les autres, à nous aimer vraiment nous-mêmes.

Le signe de ceux qui marchent sur cette voie du Royaume c’est la créativité, toujours en cherchant davantage. Et la créativité prend la vie et donne la vie, et donne, et donne et donne … Elle cherche toujours de nombreuses façons différentes de donner la vie.

Jésus, qui est le trésor caché et la perle de grande valeur, ne peut que susciter la joie, toute la joie du monde : la joie de découvrir un sens à sa vie, la joie de la sentir engagée dans l’aventure de la sainteté. »

“Quelqu’un est venu là pour semer l’ivraie”

Angelus du 19 juillet 2020 :

« À côté de Dieu – le propriétaire du domaine – qui répond toujours et uniquement la bonne semence, il y a un adversaire, qui répand l’ivraie pour empêcher la croissance du bon grain. Le maître agit ouvertement, à la lumière du soleil, et son but est une bonne récolte ; l’autre, l’adversaire, au contraire, profite de l’obscurité de la nuit et agit par envie, par hostilité, pour tout gâcher. L’adversaire auquel Jésus se réfère a un nom ; c’est le diable, l’opposant de Dieu par antonomase. Son intention est d’entraver l’œuvre du salut, afin que le Royaume de Dieu soit empêché par des ouvriers iniques, semeurs de scandales. En effet, le bon grain et l’ivraie représentent non pas le bien et le mal dans l’abstrait, mais nous les êtres humains, qui pouvons suivre Dieu ou bien le diable. Si souvent, nous avons entendu qu’une famille était en paix, puis des guerres, des envies ont commencé. […] Et nous avons l’habitude de dire: “Quelqu’un est venu là pour semer l’ivraie”, ou “cette personne de la famille sème l’ivraie par les médisances”. C’est toujours semer le mal qui détruit. Le diable le fait, ou notre tentation : quand nous tombons dans la tentation de médire pour détruire les autres. »

La culture du bien-être nous fait vivre dans des bulles de savon

À Sainte-Marthe, le 8 juillet 2020 :

« Le peuple d’Israël, décrit par le prophète Osée dans la première lecture (cf. Os10, 1-3.7-8.12), était à l’époque un peuple égaré, qui avait perdu de vue la Terre Promise et qui errait dans le désert de l’iniquité. La prospérité et l’abondante richesse avaient éloigné du Seigneur le cœur des Israélites et l’avaient rempli de fausseté et d’injustice. Il s’agit d’un péché dont, nous chrétiens d’aujourd’hui, ne sommes pas immunisés. “La culture du bien-être, qui nous amène à penser à nous-même, nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon, qui sont belles, mais ne sont rien ; elles sont l’illusion du futile, du provisoire, illusion qui porte à l’indifférence envers les autres, et même à la mondialisation de l’indifférence“ (Homélie à Lampedusa, 8 juillet 2013).

L’appel d’Osée nous rejoint aujourd’hui comme une invitation renouvelée à la conversion, à tourner nos regards vers le Seigneur pour apercevoir sa face. Le prophète dit : ”Faites des semailles de justice, récoltez une moisson de fidélité, défrichez vos terres en friche. Il est temps de chercher le Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne répandre sur vous une pluie de justice“ (Os 10, 12).

La recherche du visage de Dieu est motivée par un désir de rencontre personnelle avec le Seigneur, une rencontre avec son immense amour et sa puissance salvifique. Les douze Apôtres, dont nous parle l’Évangile de ce jour (cf. Mt 10 1-7), ont eu la grâce de le rencontrer physiquement en Jésus Christ, Fils de Dieu incarné. Il les a appelés par leur nom, un à un –nous l’avons entendu– en les regardant dans les yeux ; et eux, ils ont fixé son visage, ils ont écouté sa voix, ils ont vu ses prodiges. La rencontre personnelle avec le Seigneur, temps de grâce et de salut, comporte la mission : “Sur votre route,–les exhorte Jésus– proclamez que le royaume des Cieux est tout proche” (v.7). Rencontre et mission ne doivent pas être séparés. »