Les parents ont naturellement un projet pour leurs enfants : ils aiment imaginer ce qu’ils deviendront, comment ils vont grandir. Cela dit, beaucoup sont surpris de constater que chaque enfant est différent et que l'idée qu'ils se faisaient d'eux ne correspond pas tout à fait à la réalité.
Plus les parents réaliseront que c'est à eux de s'adapter et de réagir, plutôt que de dicter à leurs enfants la voie à suivre, moins ils auront de complications dans leur éducation.
Dans ce sens, les parents ont tout intérêt à aborder leur tâche avec un esprit ouvert : bien qu’ils soient tenus parfois de montrer la voie, ils doivent aussi être prêts à apprendre de chaque enfant. Parfois, le choix le plus simple n'est pas le meilleur pour un enfant en particulier. C’est pourquoi il est important de répondre aux besoins personnels de chaque enfant, qui n’a pas nécessairement les mêmes besoins que les autres.
Voici quelques questions qui peuvent vous aider à tirer profit de cette vidéo à regarder avec des amis à l'école ou dans la paroisse.
Questions pour le dialogue :
- Pourquoi les parents ont-ils des idées préconçues sur leurs enfants?
- Dialoguez-vous, entre époux, sur l'éducation de vos enfants?
- Quels sont les moments clés de l'éducation des enfants où les parents doivent apprendre à les écouter ?
- Le système éducatif de notre pays favorise-t-il l'épanouissement de chaque enfant en tant que personne ? Quelles initiatives les parents peuvent-ils envisager pour stimuler cette croissance ?
- Est-il précieux pour vous de connaître le type de personnalité de chaque enfant pour l'encourager à aller au bout de ses possibilités?
- Comment les parents peuvent-ils aider leurs enfants à grandir dans la connaissance et l'estime de soi ?
- Comment trouver un équilibre entre votre exigence parentale et la liberté à accorder à votre enfant pour qu'il choisisse lui-même?
- Qu'est-ce qui peut aider les parents à devenir plus amis de leurs enfants et à devenir des modèles pour eux ?
Méditer avec l'Écriture Sainte et le Catéchisme de l'Église catholique
“Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, le bétail, sur toute la terre, et sur tout ce qui rampe sur la terre. Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il l'a créé ; homme et femme, il les créa. ” (Genèse 1, 26-27)
“La parole de Yahweh me fut adressée en ces termes : ‘Avant de te former dans le ventre de ta mère, je t’ai connu, et avant que tu sortisses de son sein, je t’ai consacré ; je t’ai établi prophète pour les nations.’ » (Jérémie 1, 4-5)
“Approchez-vous de lui, pierre vivante (…) choisie et précieuse devant Dieu ; et, vous-mêmes comme des pierres vivantes, entrez dans la structure de l’édifice, pour former un temple spirituel, un sacerdoce saint, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ. » (1 Pierre 2, 4-5).
"C’est ici que s’exerce de façon privilégiée le sacerdoce baptismal du père de famille, de la mère, des enfants, de tous les membres de la famille, " par la réception des sacrements, la prière et l’action de grâce, le témoignage d’une vie sainte, et par leur renoncement et leur charité effective " (LG 10). Le foyer est ainsi la première école de vie chrétienne et " une école d’enrichissement humain " (GS 52, § 1). C’est ici que l’on apprend l’endurance et la joie du travail, l’amour fraternel, le pardon généreux, même réitéré, et surtout le culte divin par la prière et l’offrande de sa vie. ” (Catéchisme de l'Église catholique, 1657).
Méditer avec le Pape François
"Les enfants connaissent nos joies, nos peines et nos soucis. Ils parviennent à tout saisir, ils réalisent tout et, comme ils sont très, très intuitifs, ils tirent leurs conclusions et leurs enseignements. Ils savent quand on triche et quand on ne triche pas. Ils le savent. Ils sont très intelligents. Par conséquent, voilà ce que je dirais en premier : prenez soin d'eux, prenez soin de leur cœur, de leur joie et de leur espérance." Visite pastorale à Milan, 25 mars 2017.
Quand les parents me disent qu'ils perdent patience avec leurs enfants, je leur demande toujours : Combien sont-ils ? - Trois, quatre, dites-moi. Puis je leur pose une deuxième question : Jouez-vous avec vos enfants ? Tu joues ? Et ils ne savent pas quoi dire. Aujourd’hui, les parents ne peuvent pas, ou ont perdu l'habitude de jouer avec leurs enfants, de "perdre du temps " avec leurs enfants. Un père m'a dit un jour : "Père, quand je vais travailler, ils sont encore au lit, et quand je reviens tard le soir, ils sont déjà au lit. Je ne les vois que pendant les vacances." C'est très mauvais. Cette vie nous éloigne de l'humanité. Mais rappelez-vous ceci : jouer avec les enfants, "perdre du temps" avec les enfants, c'est aussi transmettre la foi. C'est la gratuité, la gratuité de Dieu." (Visite pastorale à Milan, 25 mars 2017).
"Les enfants sont un don, ils sont un don, comprenez-vous ? Les enfants sont un cadeau. Chacun est unique et irremplaçable et, en même temps, indissolublement lié à ses racines. En effet, être fils et fille, selon le plan de Dieu, signifie porter en soi la mémoire et l'espérance d'un amour qui s'est réalisé précisément en donnant vie à un autre être humain, original et nouveau. Et pour les parents, chaque enfant est lui-même, il est différent, il est divers." (Audience générale, 11 février 2015.)
"J'aime vraiment que vous rêviez d'une famille.Tous les parents ont rêvé de leur fils pendant neuf mois. C'est vrai ou pas ? Rêver à quoi ressemblera le fils. On ne peut pas avoir une famille sans rêver. Quand une famille perd la capacité de rêver, les enfants ne grandissent pas, l'amour ne grandit pas, la vie s'affaiblit et s'éteint. C'est pourquoi je vous recommande de vous poser la question, le soir au moment de votre examen de conscience : ai-je rêvé aujourd'hui de l'avenir de mes enfants, de l'amour de mon mari/de ma femme, ai-je rêvé aujourd'hui de mes parents, de mes grands-parents qui m'ont fait parvenir toute mon histoire? Il est si important de rêver ! Tout d'abord, rêvez d'une famille. Ne perdez pas cette capacité de rêver." (Rencontre avec les familles, Philippines, 16 janvier 2015.)
Méditer avec saint Josémaria
«Les parents sont les principaux éducateurs de leurs enfants, tant sur le plan humain que sur le plan surnaturel. Ils doivent ressentir la responsabilité de cette mission, qui exige d’eux compréhension et prudence, don d’enseigner, et surtout d’aimer, et désir de donner le bon exemple. Le commandement autoritaire et brutal n’est pas une bonne méthode d’éducation. Les parents doivent plutôt chercher à devenir les amis de leurs enfants ; des amis auxquels ceux-ci confient leurs inquiétudes, qu’ils consultent sur leurs problèmes et dont ils attendent une aide efficace et aimable.
Il est nécessaire que les parents trouvent du temps pour être avec leurs enfants et parler avec eux. Les enfants sont ce qu’il y a de plus important : ils sont plus importants que les affaires, que le travail, que le repos. Dans ces conversations, il faut les écouter avec attention, s’efforcer de les comprendre, savoir reconnaître la part de vérité –ou l’entière vérité- qu’il peut y avoir dans certaines de leurs révoltes. Il faut, en même temps, les aider à canaliser correctement leurs préoccupations et leurs idéaux, leur apprendre à observer et à raisonner ; il ne faut pas leur imposer une conduite mais leur montrer les motifs, surnaturels et humains, qui l’inspirent. En un mot, il faut respecter leur liberté, puisqu’il n’est pas de véritable éducation sans responsabilité personnelle, ni de responsabilité sans liberté. » (Quand le Christ passe, 27)
« (…) tous, au cours des années, nous avons également compris que nos parents avaient raison en bien des points qui étaient le fruit de leur expérience et de leur amour. Il appartient donc en premier lieu aux parents –qui ont fait cette expérience- de faciliter la compréhension avec souplesse, dans un esprit joyeux, et d’éviter par un amour intelligent ces conflits possibles. » (Entretiens, 100)
« Je conseille toujours aux parents de s’efforcer de devenir les amis de leurs enfants. On peut parfaitement harmoniser l’autorité paternelle, que l’éducation même requiert, avec un sentiment d’amitié qui exige de se mettre, d’une façon ou d’une autre, au niveau des enfants. Les jeunes –y compris ceux qui semblent les plus rebelles et les plus insociables- désirent toujours ce rapprochement, cette fraternité avec leurs parents. Le secret réside en général dans la confiance : que les parents sachent élever les enfants dans un climat de familiarité, qu’ils ne leur donnent jamais l’impression de se méfier, qu’ils leur accordent des libertés et qu’ils leur apprennent à en user sous leur responsabilité personnelle. » (Entretiens, 100).
« Pour moi, l’attitude des mères est l’exemple le plus clair de cette union pratique entre la justice et la charité. Elles aiment tous leurs enfants d’une tendresse identique, et cet amour les pousse précisément à les traiter différemment, avec une justice inégale, puisque chacun d’entre eux est différent des autres. Eh bien, la charité perfectionne et complète également la justice envers nos semblables. En effet, elle nous pousse à nous conduire de façon inégale à l’égard de ceux qui ne sont pas égaux, en nous adaptant à leurs situations concrètes, pour mieux communiquer notre joie à celui qui est triste, la science à celui qui manque de formation, l’affection à celui qui se sent seul... La justice implique de donner à chacun ce qui lui revient, ce qui ne veut pas dire à tous la même chose. L’égalitarisme utopique est la source des injustices les plus grandes.
Pour agir toujours ainsi, comme ces bonnes mères, nous devons pratiquer l’oubli de nous-mêmes, n’aspirer à d’autre seigneurie que celle de servir les autres, comme Jésus-Christ qui prêchait que le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. Pour cela, il faut avoir la fermeté de soumettre sa propre volonté au modèle divin, de travailler pour tous, de lutter pour le bonheur éternel et pour le bien-être des autres. Je ne connais pas de meilleur chemin pour être juste qu’une vie de don de soi et de service. » (Amis de Dieu, 173)