Y-a-t-il une loi dans le cœur de l’homme

200 experts, issus de 15 pays, se sont retrouvés à l’Université de Navarre (Espagne) afin de débattre sur la loi naturelle. La différence entre ce qui est bon ou mauvais ne serait pas le produit d’un consensus mais tirerait son origine d‘une loi, gravée dans le cœur de chaque homme.

« Nous portons la loi naturelle en nous du simple fait d’être des humains »

« Nous portons la loi naturelle en nous du simple fait d’être des humains ».

« Toutes les lois ne sont pas inscrites dans de lourds ouvrages aux pages jaunissantes. Elles ne s’expriment pas toujours dans les articles parus au J.O ou dans le code pénal. La loi naturelle est la loi dont nous nous servons le plus fréquemment, la plus démocratique de toutes. »

Voilà ce qu’affirmait Ana Marta Gonzalez, Professeur d’Éthique à l’Université de Navarre, qui a organisé les XLIV Réunions Philosophiques, un Congrès International sur « La loi naturelle » qui s’est tenu du 27 au 29 mars.

« La loi naturelle n’est pas inscrite dans un code, bien qu’elle soit en elle-même appelée à inspirer les législations positives. Il s’agit plutôt d’un esprit formé à partir de quelques intuitions morales de base dont nous tirons des conclusions pour nous orienter dans la vie. Souvent nos conclusions sont justes, mais parfois elles ne le sont pas tellement », explique-t-elle.

« Tout au long de l’histoire, la conviction que l’humanité commune offre des arguments publics de poids à l’éthique et au droit, a été exprimée de manières très diverses. De nos jours, elle se manifeste souvent dans le langage des droits de l’homme ».

« Aussi bien la référence à une loi naturelle que la référence aux droits de l’homme, poursuit le Professeur Gonzalez, tiennent à une idée fondamentale : il y a des critères moraux qui précédent nos accords conventionnels , qui sont même antérieurs à nos différences de credo, de culture, de nation ou de parti. »

« Parler d’une loi naturelle revient à parler de quelques principes moraux de base dont la vigueur ne dépend d’aucune autorité politique ou ecclésiastique, puisqu’elle les précède toutes les deux. Nous pourrions avancer que nous portons la loi naturelle en nous du simple fait d’être des humains. C’est la raison pour laquelle la loi naturelle est plus démocratique que la démocratie elle-même et se trouve à la base d’un authentique dialogue des civilisations. »

Lors de la séance d’ouverture, Angel José Gomez Montoro, recteur, a proposé de « chercher des chemins de dialogue et de convergence permettant d’approfondir les valeurs communes sur lesquelles on renouvellerait nos sociétés pluralistes ».

Ce congrès a rassemblé des chercheurs des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Italie, de Russie, d’Allemagne, d’Argentine, du Chili, du Mexique et de la Hongrie