Un témoignage vécu au Centre Culturel Fontneuve

Le Centre Culturel Fontneuve, dont les activités de formation chrétienne sont confiées à la prélature de l’Opus Dei, a invité une protagoniste d’une période tragique de l’histoire contemporaine française.

Genviève de Galard dédicace le livre d'or du Centre Culturel Fontneuve

Devant un public composé pour une grande partie de jeunes, une nouvelle fois, Geneviève de Galard a accompli ce qu'elle appelle son « devoir de mémoire ». Cinquante après la bataille de Dien Bien Phu, celle qui fut la dernière femme présente dans le camp retranché se souvient, le jeudi 25 mars, devant l'auditoire de Fontneuve, au 46, rue Scheffer Paris 16ème – un lieu qu'elle connaît bien pour être venue naguère à des « cercles littéraires ».

En 1953, cette jeune femme d'alors vingt neuf ans, intègre le corps des convoyeuses de l'air basé à Hanoï au Tonkin. Une dernière fois, elle reçoit mission le 28 mars 1954 de se poser à Dien Bien Phu afin d'évacuer les blessés vers l'arrière. Mais cette fois, son avion ne repartira pas. Pendant 58 jours qui ont marqué sa vie entière, Geneviève de Galard partage les souffrances, les détresses et l'espoir des 15000 soldats de l'armée française. Sous le feu de l'artillerie du vietminh, les avions ne parviennent plus à atterrir pour évacuer les blessés. Geneviève joue aux côtes des deux médecins présents, un rôle actif, incarnant, à son insu peut-être, une certaine façon de supporter l'adversité et d'encourager les autres.

« A suscité l'admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant » précisait la citation accompagnant la Légion d'Honneur et la Croix de guerre qui lui furent remises fin avril 1954 par le général de Castries.

Mais comment fait-on face à la peur, à l'angoisse et parfois au dégoût dans cet enfer de mitraille? A Fontneuve revient sans cesse cette question sous diverses formes. Loin de tirer la couverture à elle, Geneviève de Galard fait revivre le courage, les détresses mais aussi l'espérance et l'humour des soldats qui sont passés par ses soins et souligne à plusieurs reprises combien la foi l'a soutenue tout au long de sa vie et particulièrement pendant ces moments. C'est pour eux qu'elle a accepté de faire ce qu'elle n'avait pas voulu au lendemain de ces événements tragiques, refusant alors une forte somme d'argent : écrire un livre qui leur serait dédié « Une femme à Dien Bien Phu » (Éditions Les Arènes) afin que revive à jamais la mémoire de ceux de Dien Bien Phu.