Le prélat de l’Opus Dei ordonnera 42 prêtres samedi 21 mai

Mgr Xavier Echevarria ordonnera 42 nouveaux prêtres de 13 nationalités, en l’église Saint Eugène, à Rome, samedi 21 mai. Ils sont tous membres de l’Opus Dei. Parmi eux, un Français : Pierre Jourdan, que le Service Information-Communication de l’Opus Dei en France a interrogé.

Pierre Jourdan, quel a été votre parcours jusqu’au sacerdoce ?

J’ai grandi entre la Lorraine et les Landes, à Labatut. Ma mère a été très attentive à ma formation chrétienne au catéchisme, qu’elle voulait prioritaire sur toute activité extra-scolaire ! Mon père, qui avait longtemps abandonné toute pratique religieuse, est revenu à la foi en assistant à une représentation de la Nativité. Je n’oublierai jamais sa conversion radicale, elle nous a fait comprendre la joie que procure le retour à la foi catholique.

J’ai fait mes études à l’Ecole Polytechnique, puis à l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications. Après avoir travaillé huit ans à France Télécom, dans les domaines de la télévision numérique et d’Internet, j’ai décidé, en octobre 2000, de partir à Rome pour suivre des études ecclésiastiques à l’Université de la Sainte-Croix.

Où allez-vous prendre vos fonctions ?

Je resterai à Rome une année de plus pour terminer ma thèse doctorale en théologie. Le sujet en est « La spiritualité du travail dans la "jeunesse ouvrière chrétienne", des origines à 1939 ». Après quoi, le Prélat de l’Opus Dei, qui est mon Ordinaire, m’enverra là où l’apostolat le requiert.

Vous sentez-vous prêt à tous les égards à exercer votre ministère ?

« Prêts à tous les égards » est une expression un peu intimidante. Un prêtre peut toujours améliorer sa formation, sur les plans humain, spirituel, doctrinal et pastoral.

Cela dit, la formation préparatoire au sacerdoce que j’ai reçue à Rome, et à l’Université de la Sainte-Croix pour ce qui concerne les études ecclésiastiques, m’a parue remarquablement complète et donne confiance. Nous recevons ici une formation dans toutes les branches théologiques : l’étude des dogmes, la morale chrétienne, la liturgie sacramentelle, la spiritualité, l’exégèse biblique, l’histoire de l’Église, etc.. C’est aussi un grand plaisir de suivre des cours avec des professeurs qui ont une exigence personnelle de rigueur et de pédagogie et qui vous font saisir également la profondeur du Mystère divin, si proche de nous et en même temps inaccessible sous bien des aspects.

Quant à la pratique pastorale proprement dite, nous commencerons notre ministère avec l’aide “professionnelle”, si vous me permettez cette expression, d’un prêtre expérimenté.

Comme prêtre, qu’est ce qui vous semble être à imiter chez Jean Paul II ?

Il y aurait tant de choses à dire que je crains de réduire la réponse à quelques éléments seulement. Un aspect de la personnalité sacerdotale de Jean-Paul II qui m’a sans doute plus particulièrement frappé, je parle en tant que prêtre et étudiant en théologie, est sa capacité de mettre sa profonde science théologique et philosophique au service de sa mission pastorale.

Si vous lisez par exemple ses homélies, ses discours, ses lettres, vous vous rendrez compte que son message est accessible aux personnes à qui il s’adresse et en même temps possède un grand contenu doctrinal. C’est une qualité précieuse pour un prêtre de savoir s’adresser à des personnes d’horizons divers, en s’intéressant à leurs conditions et leurs problèmes, tout en transmettant fidèlement la doctrine de l’Église.

Quel est l’aspect le plus marquant chez Jean Paul II pour vous ?

L’authenticité de son message et de sa personne. De son message, car il est resté en tout point fidèle à la tradition de l’Église, y compris sur des sujets considérés « sensibles ». Il a cherché à proclamer la vérité, non à cultiver sa popularité. Peut-être, d’ailleurs, son énorme popularité vient-elle précisément de ce qu’il n’ait pas cherché autre chose que d’enseigner la vérité chrétienne. De sa personne aussi, car il s’est dépensé jusqu’aux limites de ses forces pour réaliser sa mission. L’influence qu’il a eue sur les jeunes est à ce propos surprenante. Il était pour eux un père qui est venu à leur rencontre à de multiples occasions, pour leur faire découvrir la joie et la beauté de la vie chrétienne.

Qu’attendez-vous du nouveau pape pour la promotion du sacerdoce ?

Une grande attention à la formation des prêtres. Si les prêtres sont saints et doctes, ce sera en grande partie en raison de leur formation, et l’Église avancera. On attend d’eux qu’ils parlent de Dieu en accord avec les enseignements de l’Église. Et qu’ils en parlent aussi comme des témoins du Christ, c’est-à-dire des personnes qui ont une forte vie intérieure, et qui veulent Le faire connaître parce qu’ils Le fréquentent.

Avez-vous un souvenir des funérailles de Jean Paul II ?

J’ai vu des foules de gens pleurer, des groupes de polonais visiblement émus répéter dans leur langue le mot « Merci » (cela m’a été traduit plus tard). J’ai vu des gens de pratiquement toutes les religions, les uns à côté des autres, des personnes qui ont une influence mondiale, comme des chefs d’état, et même des rois, et des personnes beaucoup plus humbles, qui ont passé la nuit dans les abords de la Place saint Pierre. J’ai croisé des religieux, des prêtres, des laïcs, beaucoup de jeunes, appartenant à divers mouvements de l’Église. C’est un peu cette image que je garde comme souvenir de ces funérailles : celle d’un Pape qui a œuvré de façon évidente en faveur de l’unité de l’Église et de tous les hommes en général.

Des prêtres du monde entier

Parmi les 42 nouveaux prêtres, 28 sont européens, 11 sont originaires du continent américain, 2 viennent d’Asie et 1 d’Afrique. Le Catalan Pau Agulles, le Guatémaltèque Antonio Porras et le Colombien Pablo Quintero sont les plus jeunes (27 ans), tandis que l’Espagnol Fernando Aramburu, 48 ans, est le plus agé de la promotion. Les autres ordinants sont : Enrique Arce, Juan Marcos Arroyo, Enriq Bonet, José Gabriel Buzzo, Enrique Cadelo, Juan Casas, Javier del Castillo, Enrique del Castillo, Jesús Conceglieri, Massimo Del Pozzo, Eduardo Diez-Caballero, José Juan Eres, Emmanuel Tiambeng Esguerra, Alejandro Espinós, José A. Fernández, Sergio Fumagalli, José María Guirao, Joan Miquel Guixà, Juan Carlos Ibarra – qui a longtemps travaillé comme responsable international de ce site web - Ignacio Izco, Jorge Llop, Javier Marín, José Francisco Nolla, Anthony Babafemi Ogunsanya, Juan Carlos Ossandon, José Manuel Padilla, Cristóbal Peña, Antonio Porras, Felipe Quintana, Pablo Quintero, Marcelo Rojo, Giorgio Romani, Javier Sánchez, Teodorico Andan Santiago, Joaquín Sedano, Stéphane Seminckx (Belge) , Javier Vega, Diego Zalbidea et Nicolás Zelaya.