Je m’en suis sorti parce qu'on m’a tendu la main

Pour la deuxième année consécutive une quinzaine d’étudiants participait cet été à Marseille, au séjour Jeunes Plus.

Cette initiative étudiante a permis à des jeunes des quartiers défavorisés de participer pendant deux semaines à un programme de soutien scolaire et de formation humaine.

Les motivations de ces étudiants sont variées : « J’ai connu moi aussi des difficultés scolaires raconte Guillaume. Je m’en suis sorti parce qu’à un moment on m’a tendu la main. Quand j’ai vu ce séjour je me suis dit que c’était l’occasion de la tendre à mon tour». « Toute l’année j’ai suivi des activités de formation chrétienne dans un centre de l’Opus Dei. On insiste beaucoup sur la nécessité de s’engager dans le monde au service des autres. Avec ce séjour c’était l’occasion de passer aux travaux pratiques, témoigne Bertrand, élève en école supérieure de commerce »

Le succès du séjour se remarque avant tout dans la relation qui se noue entre les étudiants et leurs jeunes élèves : «On a pas la prétention de refaire en deux semaines le programmes scolaire d’une année prévient Arnaud, le directeur du séjour. Une évaluation au début de la quinzaine nous permet de cibler les faiblesses les plus importantes. Mais plus que le résultat scolaire, c’est la confiance en soi que nous cherchons à redonner, à des jeunes qui vivent souvent des situations familiales difficiles dans un environnement social dégradé. On applique donc la méthode du « one to one ». Un étudiant pour un élève. Ça permet de mieux suivre l’élève et de créer rapidement une relation de confiance, qui dépasse le cadre restreint de la problématique scolaire ».

En plus d’un soutien éducatif fort, ce séjour s’enrichit d’une dimension d’intégration sociale dans des quartiers où cohabitent de fortes identités culturelles : « Pendant ces deux semaines, explique Xavier, élève ingénieur à Centrale Lille, et l’un des promoteurs du séjour, chrétiens et musulmans se côtoient sans difficulté. Nous donnons une formation par des causeries sur des vertus humaines : la patience, le respect, la générosité. Ça permet de fixer quelques idées claires de civisme de base, chez des jeunes qui trouvent généralement leurs valeurs devant la télévision ou les jeux vidéo ».

Le bilan est très positif : « Ce qui est vraiment génial, s’enthousiasme Mathieu, c’est qu’à la fin de ces deux semaines on a un sentiment d’enrichissement mutuel. Ça m’a beaucoup coûté de donner de la formation, d’animer les activités ou bien de garder mon calme quand quinze jeunes surexcités crient et courent de partout. Mais de l’autre côté j’ai fait une expérience profonde, en découvrant des réalités sociales et humaines complexes, et en apprenant à transmettre des connaissances. Et puis je repars quand même avec une belle amitié ».

En effet, quel cadeau plus authentique qu’un tee-shirt de l’OM aurait pu faire un petit marseillais a son tuteur parisien, supporter du PSG, après 2 semaines passées ensemble ?