Éthique et rigueur scientifique, partie intégrante du message de saint Josémaria.

Interview du Docteur Clotilde Mircher, médecin clinicienne publié dans ‘Tous les Chemins’, revue de "Les Amis de Josémaria" J’ai appris de saint Josémaria à faire confiance à l’Église, parce que les conseils et les avertissements qu’elle donne sont une lumière que Dieu donne pour être vraiment heureux. Avec l’expérience, on constate qu’en demandant de ne pas utiliser certaines techniques, ce qui peut paraître dur à première vue, non seulement l'Église nous garde de commettre des injustices, mais

Docteur Clotilde Mircher, médecin clinicienne, France

TLC : Dr Mircher, quels sont les enjeux de la bioéthique ?

Clotilde Mircher : L’enjeu fondamental est la dignité inconditionnelle de chaque personne humaine, au-delà de toutes les catégories : âge, sexe, santé, niveau intellectuel, etc… C’est ce que montre très clairement l’instruction sur les droits de la personne que l’Eglise a publié fin 2008 : Certaines des techniques actuelles sont dangereuses, et même mortelles pour certains êtres humains, et elles banalisent une forme de discrimination et de domination injuste de certains hommes sur d’autres.

La stérilité et les maladies héréditaires sont de grandes souffrances ; l’enseignement de l’Église est toujours à la fois un appel à reconnaître la valeur de chaque personne, et donc à ne pas lui nuire, et en même temps un appel à s’engager concrètement au service de ceux qui sont touchés par ces souffrances.

TLC : Mères porteuses, recherche sur l’embryon, ouverture des droits à l’AMP*, clonage,… Où en est le débat ?

Clotilde Mircher : Ce débat porte sur les nouvelles questions éthiques qui se posent avec le développement des technologies touchant la procréation et les cellules souches en particulier. Ces techniques offrent des possibilités inimaginables et de vrais espoirs thérapeutiques, mais avec des risques, aussi importants, de commettre des injustices envers certaines catégories d’êtres humains. Ce que dit l’Église est crucial, car on sait que son avis est totalement désintéressé, qu’elle cherche le bien de toutes les personnes, surtout de celles qui ne peuvent pas faire entendre leur voix, comme des enfants à naître, les personnes handicapées mentales, les vieillards, etc…

TLC : Vous avez dit trouver une aide dans l’enseignement de saint Josémaria pour comprendre les enseignements de l’Église, est-ce à dire qu’un médecin catholique peut avoir des doutes lorsque son domaine professionnel est en cause ?

Clotilde Mircher : On ne comprend pas toujours tout d’un coup, car certaines situations médicales sont si douloureuses qu’on peut être tenté de baisser le niveau d’exigence. Mais c’est vrai que j’ai appris de saint Josémaria à faire confiance à l’Église, parce que les conseils et les avertissements qu’elle donne ne sont pas l’avis d’une personne, ou d’un groupe d’intérêt, mais une lumière que Dieu donne pour être vraiment heureux. Avec l’expérience, on constate aussi qu’en demandant de ne pas utiliser certaines techniques, ce qui peut paraître dur à première vue, non seulement l'Église nous garde de commettre des injustices, mais elle nous protège de désillusions et de souffrances plus grandes parfois que celles qu’on veut combattre.

On présente assez souvent l’enseignement de l’Église de façon négative, caricaturale et rétrograde ; l’esprit de saint Josémaria m’aide aussi à comprendre le caractère toujours positif et réaliste de cet enseignement : “il ne s’agit pas d’être contre quoi que ce soit, disait-il, il s’agit de trouver des solutions positives…”. Il a lui-même donné l’impulsion à de nombreuses initiatives médicales et scientifiques en faveur des malades dans de nombreux pays.

Publié dans Tous les Chemins, revue de "Les Amis de Josémaria"

*Aide Médicale à la Procréation