Il reste peu de mois avant que le saint‑père ne proclame saint le bienheureux Josémaria Escriva. Personne ne doute que la cérémonie de béatification a ouvert une nouvelle étape, avec plus de 300 000 pèlerins assistant à la cérémonie. Voici comment s'exprimait il y a quelques semaines un expert italien du Vatican David Murgia dans Il Tempo : « À la béatification de Mgr Escriva, en 1992, ont participé 300 000 personnes. Je n'avais jamais vu avant une telle foule Place Saint‑Pierre. Une authentique fête populaire que Jean‑Paul II lui‑même avait définie comme une rencontre hors normes. Des pèlerins sont venus du monde entier et par tous types de moyens : en bateau, à bicyclette, en avion… Une foule variée et multiforme de pèlerins qui souhaitaient honorer celui que les membres de la prélature appellent affectueusement Père. »

Prévisions pour octobre

« Il est difficile de faire des prévisions sur le nombre de pèlerins qui assisteront à un événement de ce type, mais nous avons l'intuition qu'un nombre de personnes similaire à la béatification ou, peut‑être un peu plus élevé, voyageront à Rome. Le 17 mai 1992, d'après L'Osservatore Romano, 300 000 personnes remplissaient la Place Saint‑Pierre. Et une chose est sûre, bien des gens que je connais veulent renouveler cette expérience. Ce n'est pas un chiffre exorbitant. Pendant le Jubilé, Rome a prouvé sa capacité d'accueillir une affluence plus nombreuse », dit récemment Marta Manzi, porte‑parole du Comité organisateur de la canonisation de Josémaria Escriva.

À la question est‑il compliqué d'organiser un événement de telles dimensions, Manzi répond « pas autant qu'il semblerait. Peut‑être ailleurs ce serait le cas, mais à Rome, surtout ces dernières années, il y a beaucoup d'expérience accumulée. Le Comité est en train de travailler, en premier lieu pour les participants à la cérémonie. Mais sans oublier bien d'autres personnes qui souhaiteraient venir, mais ne peuvent pas pour des motifs de maladie, des raisons économiques, à cause d'obligations familiales ou professionnelles. En réalité, nous considérons que les participants à la canonisation sont ceux qui vont venir aussi bien que ces autres personnes bien qu'elles ne viennent pas. C'est pourquoi, nous aimerions rendre facile au maximum qu'elles puissent s'unir aux actes de ces jours‑ci, à l'aide des retransmissions par télévision et des services qu'offrent d'autres moyens de communication. »

Rome ouvre ses portes

« Benvenuti a casa mia » (Bienvenue dans ma maison) est le nom du projet promu par le Comité organisateur de la canonisation du bienheureux Josémaria en faveur des pèlerins qui accourront à Rome pour assister à la cérémonie.

« À l'occasion de la canonisation de Josémaria Escriva, signale Federica Paolini, collaboratrice du projet, de nombreuses familles romaines ouvriront les portes de leurs maisons aux pèlerins des cinq continents qui viendront participer à la cérémonie. Pour beaucoup d'entre nous, le fondateur de l'Opus Dei est simplement le Père. Grâce à lui, nous avons découvert que l'Église est une famille, et l'hospitalité est un geste spontané envers des personnes que nous considérons très proches de nous. Il y a tant à dire, tellement de sujets à commenter, tant d'impressions à partager. Je suis sûre que ce sera une magnifique expérience pour les hôtes et pour les pèlerins. »

Les jeunes aussi

De nombreux jeunes romains sont en train de se préparer pour accueillir les pèlerins qui participeront à la canonisation du bienheureux Josémaria. « Les volontaires veulent offrir à tous ceux qui viendront à Rome ces jours‑là le cadeau de l'hospitalité », explique Elizabeth Heil, collaboratrice du projet « Volontari per la Canonizzazione » (Volontaires pour la canonisation). « Le projet consiste à rassembler un bon groupe de jeunes qui voudront aider à accueillir les pèlerins durant les journées de la canonisation. Les volontaires seront placés en des points stratégiques de la ville et réaliseront divers services selon leurs possibilités : en orientant les personnes qui arrivent aux aéroports ou à la gare Termini ; en facilitant l'accès à la basilique Saint‑Eugène où sera vénérée la sainte dépouille de Josémaria Escriva, et aux messes d’action de grâces qui auront lieu dans diverses églises romaines ; en accompagnant les personnes handicapées le jour de la cérémonie de canonisation et à d'autres moments. Au groupe de volontaires romains s'uniront les jours de la célébration des volontaires d'autres pays qui viendront à Rome pour participer à la canonisation. »

Trois bonnes raisons

« Quel est le but d'une canonisation ? Nous trouvons la réponse adéquate dans la formule employée par le pape pour proclamer un saint ; « Pour honorer la Très Sainte Trinité, pour l'exaltation de la foi catholique et la croissance de la vie chrétienne » (…) En proclamant bienheureux, et plus tard saints, l'Église manifeste son action de grâces et en même temps elle honore ses enfants qui ont su correspondre généreusement à la grâce divine et les propose comme intercesseurs et comme modèles de la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés. » Ces paroles, prononcées par le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, lors du symposium « Témoins du XXème siècle, modèles du XXIème siècle », le dernier mois d'avril à Séville, expliquent avec profondeur cet acte pontifical.

Trois raisons justifient ce pèlerinage. En premier lieu, le fait de participer à un acte de canonisation signifie prendre partie à un acte du magistère du saint‑père de grande valeur surnaturelle et historique. D'un autre côté, pouvoir voir le saint‑père et lui manifester sa vénération est un bon motif pour faire un pèlerinage à Rome. En dernier lieu, Rome possède une valeur historique et artistique singulière. La ville éternelle est le berceau de la civilisation occidentale et le centre de la chrétienté ; c'est une destination obligée des catholiques pour prier dans ses basiliques et admirer ses monuments.

Pour participer à cette cérémonie et aux messes d’action e grâces des jours suivants, il faut se procurer les entrées correspondantes qui sont gratuites dans tous les cas. Les comités organisateurs locaux, qui se trouvent dans beaucoup de pays du monde, se chargeront de distribuer toutes les entrées nécessaires. En outre, à Rome, les 5, 6 et 7 octobre, seront installés des points d'information, où il sera possible aussi de les obtenir.

Projet « Harambee 2002 »

Harambee signifie en kiswahili « tous ensemble ». C'est la parole qui est dans toutes les bouches quand il faut entreprendre une tâche d'utilité collective. Avec cette idée de fond, a surgi le projet « Harambee 2002 », en relation étroite avec la canonisation. Il est courant que, à l'occasion des grandes rencontres convoquées par le pape, soit rassemblé un fonds financier pour un besoin concret. Tel a été le vœu du pape en de nombreuses occasions. « Toute canonisation est un don, un cadeau qui invite à la gratitude. Comme expression concrète de reconnaissance, le Comité organisateur de la canonisation a voulu promouvoir le projet « Harambee 2002 ». En outre, Josémaria Escriva était un saint concret qui encourageait toujours à tirer des résolutions pratiques, à servir par des œuvres », explique Linda Corbi, responsable du projet. « Haramabee 2002 » consiste essentiellement à créer un fonds d'aide pour des programmes éducatifs en Afrique. On rassemblera les dons des personnes qui voyagent à Rome pour assister à la canonisation et aussi d'autres personnes qui ne peuvent pas venir mais qui souhaitent collaborer. « Il est suggéré de contribuer en donnant 5 euros, une quantité accessible, mais logiquement le montant dépend des possibilités de chacun », affirme Corbi.

Les fonds recueillis seront distribués en fonction des quantités obtenues. Ils seront affectés à des projets éducatifs suite à un appel d'offres. Les bases de l'appel d'offres, ouvert à tous les organismes qui développent des tâches éducatives en Afrique, sont accessibles avec toutes les données techniques, sur la page web de la canonisation : https://www.escriva‑canonization.org.