CHARITÉ

1. Le mandatum novum. 2. Universalité de l’amour chrétien. 3. Charité, affectivité et affection. 4. Charité, compréhension, pardon et justice.

1. Le mandatum novum.
2. Universalité de l’amour chrétien.

3. Charité, affectivité et affection.

4. Charité, compréhension, pardon et justice.

Saint Josémaria, reprenant la tradition biblique, explique de plusieurs manières comment l'amour des hommes se fonde sur l'amour de Dieu. L'unité avec laquelle saint Josémaria présente ces deux aspects de l'amour est telle qu'il est possible de parler « d'un Amour unique, originel, omniprésent, simple, intelligent, fort et tendre à la fois » (CARDONA, 1988, p. 175). Dans ce Dictionnaire, un thème propre est dédié à son enseignement sur l'Amour de Dieu. Pour cette raison, le présent thème se concentre sur la doctrine de saint Josémaria sur la vertu de charité lorsqu'elle s'adresse aux hommes.

La pratique de la charité, caractéristique essentielle de la vie de saint Josémaria, constitue un élément central de son enseignement. C'était un prêtre qui savait aimer totalement, sans bornes, et qui enseignait à aimer « avec le désir de diffuser la chaleur divine et humaine, noyant le mal dans une abondance du bien » (ECHEVARRÍA, 1994, p. 251).

Sa doctrine sur la charité se concentre sur une perspective trinitaire et christocentrique. L'amour du Christ en constitue le noyau clé. « (…) L'amour de Jésus pour les hommes, est un aspect insondable du mystère divin, de l'amour du Fils pour le Père et pour l'Esprit Saint » (QCP 169). L'homme a ainsi accès dans la grâce au « courant d'amour instauré dans le monde par l'Incarnation, la Rédemption et la Pentecôte » (QCP 163). Saint Josémaria contemple le débordement de la charité depuis sa source en Dieu, qui est Amour (cf. AD 228), à travers Jésus-Christ (cf. QCP 163 ; AD 224, AD 230), comme le fruit de l'Esprit Saint (cf. AD 236), pour transformer le chrétien à l'image du Christ (cf. AD 236) et le rendre ainsi capable d'aimer tous les hommes comme le Seigneur l'a fait (cf. AD 225). Dans ce courant surnaturel, l'amour des autres s'inscrit comme partie intégrante de l'approche de l'homme vers Dieu : « la charité envers le prochain est une manifestation de l'amour de Dieu » (AD 232).

Bref, à la lumière de la charité du Christ, l'amour chrétien « croît à partir d’une racine surnaturelle, puisqu'il n'est pas guidé par des sympathies ou des antipathies, mais vient de Dieu lui-même, qui se révèle à nous - par son passage sur la terre - profondément humain ; il met en pratique les ressorts de l'affectivité qui accompagnent toujours la charité authentique » (ECHEVARRÍA, 2001, p. 203). D'autre part, comme les autres vertus, la charité est aussi appelée à croître. Le progrès dans la vie chrétienne ne se termine jamais (cf. AD 232). Ainsi, saint Josémaria soutient qu'il serait naïf de penser que les exigences de la charité sont facilement satisfaites. L'engagement personnel est toujours nécessaire (cf. AD 234).

1. Le mandatum novum

Saint Josémaria puise son enseignement sur la charité dans l'Évangile lui-même. Parmi les textes du Nouveau Testament les plus présents à son esprit, outre celui se référant au double commandement de l'amour de Dieu et du prochain (Mt 22, 37-40), celui relatif au mandatum novum de la charité doit être souligné en raison de à son importance particulière (Jn 13, 34-35).

Par le mystère de l'Incarnation, le Verbe a assumé une nature humaine parfaite. Le Christ est ainsi devenu le vrai modèle de tout ce qui est humain (cf. AD 74). Le mandatum novum se présente comme un pont parfait entre l'œuvre de Jésus et sa doctrine : le Seigneur montre dans sa manière tout à fait unique d'aimer le modèle que les disciples doivent imiter. « Ce n’est qu’ainsi, en imitant les manières divines avec la maladresse qui nous est propre, que nous réussirons à ouvrir notre cœur à tous les hommes, à aimer d’une façon plus haute, entièrement nouvelle » (AD 225). Dans les paroles du Christ, il est clair que la charité mutuelle est le trait qui permet aux chrétiens d'être reconnus comme ses vrais disciples. Jésus enseigne comment vivre toutes les vertus, mais précise clairement que l'amour mutuel est « le trait qui distinguera les apôtres et les chrétiens authentiques de tous les temps » (AD 224). Ainsi, « la charité est le sel dans l’apostolat des chrétiens ; s’il perd sa saveur, comment pourrions-nous affronter le monde et dire la tête haute : ici se trouve le Christ ? » (AD 234).

La charité est un élément essentiel et indispensable dans la vie du chrétien. Ceux qui se joignent au Christ ont été transformés par l'amour de Dieu : « [posons] avec générosité notre cœur par terre, comme un tapis moelleux que les autres fouleront (...). Nous devons nous conduire ainsi parce que nous sommes devenus fils d’un même Père, ce Père qui n’hésita pas à nous livrer son Fils Bien-Aimé » (AD 228). Dans ce sens, il établit une relation étroite entre le texte johannique du mandatum novum et celui de saint Paul, dans lequel l'apôtre exhorte : « Portez les fardeaux les uns des autres : ainsi vous accomplirez la loi du Christ » (Ga 6, 2). En 1933, lors du commencement de la Résidence universitaire Ferraz (DYA), saint Josémaria voulut que cette pétition préside la salle d'étude de la Résidence, sur un parchemin encadré sur lequel était écrit : « Mandatum novum do vobis: ut diligatis invicem, sicut dilexi vos, ut et vos diligatis invicem. In hoc cognoscent omnes quia discipuli mei estis, si dilectionem habueritis ad invicem » (Jn 23, 34-36). « Dans cette parole de Jésus, il voyait la synthèse de l'esprit qu'il voulait inculquer aux étudiants : amour, fraternité, servir les autres, porter le fardeau des autres. Le « mandatum novum », dans sa double forme johannique et paulinienne, était quelque chose qu'il avait au fond de son âme » (CECH, p. 556).

2. Universalité de l'amour chrétien

Saint Josémaria souligne la portée universelle de la charité chrétienne, qui s'étend à tous les hommes (PERO-SANZ, 1988, pp. 67-72), créés à l'image de Dieu et appelés à participer à la vie divine. « Voilà la grande audace de la vie chrétienne : proclamer la valeur et la dignité de la nature humaine, et affirmer que, par la grâce qui nous élève à l'ordre surnaturel, nous avons été créés pour atteindre la dignité des enfants de Dieu » (QCP 133). Chacun est bénéficiaire de la charité en vertu de sa dignité d'homme et d'enfant de Dieu : « aimer l'homme pour sa dignité intrinsèque – et par conséquent le respecter et le comprendre - c'est le lien évident entre la dignité humaine et la raison de l'amour pour les autres » (HERVADA, 1992, p. 19). En effet, la dignité de chaque personne est perçue avec une clarté particulière à la lumière de la foi, car « chaque homme est unique, irremplaçable. Chacun d'eux vaut tout le Sang du Christ » (QCP 80). La charité doit donc surmonter toutes les barrières : « Il n'y a qu'une seule race sur la terre : la race des enfants de Dieu » (QCP 13). La vie chrétienne doit être un témoignage de sainteté et de charité, une semence de paix et de joie dans tous les milieux, pour atteindre tous les hommes, quel que soit leur statut social, leur profession ou leur niveau culturel (cf. AD 130).

L'amour chrétien n'a pas de limites dans sa portée, car il doit procéder comme par une série de cercles toujours plus larges. Il doit s'adresser d'une manière particulière aux autres chrétiens. « Le premier apostolat que nous devons réaliser dans le monde en tant que chrétiens, le meilleur témoignage de foi, est de contribuer à ce que l’on respire dans l’Église le climat d’une charité authentique » (AD 226). Sans ce témoignage, « qui pourra se sentir attiré par ceux qui affirment prêcher la Bonne Nouvelle de l’Évangile ? » (Ibid.). La charité, étant une vertu d'horizon universel, est une vertu ordonnée. Elle doit s'adresser, en premier lieu, aux plus proches : je ne crois pas à ta charité – écrivait saint Josémaria – « si tu martyrises les tiens, si tu restes indifférent à leurs joies, à leurs peines et à leurs chagrins (…) » (AD 227). Mais il faut l'étendre généreusement à tout le monde, même aux « ennemis ». Saint Josémaria, glosant ce dicton évangélique, a commenté qu'il utilisait ce mot pour désigner ceux qui se considèrent comme tels : « car je ne me sens l’ennemi de rien ni de personne » (AD 230). Bien qu'il puisse ne pas ressentir d'attirance humaine pour ceux qui le rejettent, le chrétien doit rendre le bien pour le mal. « Jésus nous demande de ne pas leur (Ndt : les personnes qui nous rejettent) rendre le mal pour le mal, de ne pas laisser échapper les occasions de les servir de tout notre cœur, quoiqu’il nous en coûte ; de les avoir toujours présentes dans nos prières » (AD 231).

La diffusion de la doctrine chrétienne sur l'amour de la charité présuppose que tous, chrétiens ou non, connaissent mieux Jésus-Christ et se rapprochent de Lui (cf. AD 226-227). Chaque homme est l'image de Dieu et mérite d'être aimé. Dès lors, il est propre à la charité chrétienne « [de] vénérer (...) l’image de Dieu qui se trouve en chaque homme, l’aidant à la contempler lui-même, pour qu’à son tour il sache s’adresser au Christ » (AD 230). La charité, qui conduit à désirer et à rechercher le vrai bien de toutes les âmes, aspire à obtenir pour elles « par-dessus tout, le plus grand bien : qu’elles connaissent le Christ et s’en éprennent » (AD 231).

L'axe de l'enseignement de saint Josémaria réside dans la vocation universelle à la sainteté de tout chrétien au milieu de sa vie ordinaire et de son travail, en plaçant le Christ au sommet de toutes les activités humaines. « Un secret. Un secret à crier sur les toits : ces crises mondiales sont des crises de saints. Dieu veut une poignée d’hommes “ à lui ” dans chaque activité humaine. Après quoi… pax Christi in regno Christi : la paix du Christ dans le règne du Christ » (C 301). De ce point de vue, les semailles de charité que les chrétiens doivent réaliser sont une contribution essentielle à la construction d'une société à la mesure de l'amour du Cœur du Christ (cf. QCP 167). Cette idée de saint Josémaria, très éloignée des approches du confessionnalisme ou d’une quelconque restauration (cf. ILLANES, 1994, pp. 589-592), est le fruit de sa conviction que la société humaine aura atteint une qualité d'autant plus élevée que ceux qui vivent selon l'esprit de l'Évangile seront plus nombreux et que leur identification avec le Christ sera plus poussée (cf. DEL PORTILLO, 1995, pp. 221-223).

3. Charité, affectivité et affection

Un point clé de l'enseignement de saint Josémaria sur la charité est « que l'amour surnaturel, la charité, a en nous une dimension humaine irrépressible ; il s'agit de l'amour d'une créature qui n'est pas seulement esprit, mais corps et âme dans une unité substantielle » (YANGUAS, 1998, p. 145). Saint Josémaria établit une intégration adéquate du surnaturel et du naturel, du spirituel et de l'affectif (cf. YANGUAS, 1998, pp. 151-152). Il trouve dans le cœur du Christ le modèle de charité à la fois humaine et divine : « Merci, ô Jésus, d'avoir voulu devenir un Homme parfait, au Cœur aimant et très aimable, et qui aime jusqu'à la mort et qui souffre; qui se remplit de joie et de douleur ; qui s'enthousiasme pour les chemins des hommes, et nous montre celui qui mène au Ciel; qui se soumet, héroïque, à son devoir, et agit avec miséricorde; qui veille sur les pauvres et sur les riches ; qui prend soin des pécheurs et des justes... — Merci! Merci ! mon Jésus, et donne-nous un cœur à la mesure du Tien ! » (S 813).

Reprenant un enseignement de saint Thomas (cf. S.Th. I-II, q. 26, a. 3), il rappelle que la charité est plus qu'une simple affection sensible : la charité (dilectio) exprime « plutôt une ferme détermination de la volonté. Dilectio vient de electio, élire. J’ajouterai qu’aimer en chrétien signifie vouloir aimer, se décider dans le Christ à chercher le bien des âmes, sans discrimination d’aucun genre » (AD 231). Que dans son essence la charité soit un « choix » de la volonté explique, entre autres, la possibilité que le chrétien aime celui ou ceux qui ne l'attirent pas ou qui lui nuisent. L'affectivité n'est pas toujours un critère valable, et elle peut même ne pas suivre l'évaluation objective du bien que fait l'intelligence, ni le libre choix de ce bien qui vient de la volonté.

Ce sont l'intelligence et la volonté - dans une foi et une charité chrétiennes infusées par l'Esprit Saint - qui doivent guider l'action. Sans oublier que l'amour chrétien est une vertu surnaturelle qui se déploie et grandit par des actes de la volonté élevée par la grâce. C’est aussi cet amour qui accueille et informe tout le monde de l'affectivité, afin qu'en le guérissant, le perfectionnant et l'élevant, elle puisse contribuer, à sa place, à l'agir humain intégralement bon. « En effet, la grâce divine est appelée à imprégner tout l'homme, et non seulement l'intelligence et la volonté, mais aussi l'affectivité. Ce monde vaste et varié qui définit et caractérise en grande partie chaque personne, ne doit pas être étouffé ou supprimé, mais ordonné, réarrangé et intégré dans le processus de « christification » » (YANGUAS, 1998, p. 145).

Saint Josémaria garde toujours à l'esprit le principe que pour être divin il faut être très humain (cf. BERNAL, 2002, p. 33). Il insiste sur le fait que l'homme n'a pas un cœur pour l'amour surnaturel et un autre pour l'amour humain (cf. QCP 166 ; cf. AD 229). « Il ne voulait pas d'une charité qui ne fut pas aussi affection, chaleur humaine ; ilne voulait pas « d’enfants sans cœur » » (TORELLÓ, 1993, p. 426). L'amour surnaturel, tout en accueillant l'affectivité humaine, la purifie. Cette purification du cœur est nécessaire pour que l'amour ne soit pas corrompu : il faut s'éloigner de l'insensibilité, mais aussi des excès de sentimentalisme, ou des tromperies de la sensualité. « Si l'on place l'amour de Dieu au centre de l'amitié, cette affection s'épure, elle grandit, se spiritualise ; en effet, on brûle les scories, les points de vue égoïstes, les considérations excessivement charnelles. Ne l'oublie pas : l'amour de Dieu ordonne mieux nos affections, il les rend plus pures, sans pour autant les diminuer » (S 828).

La vraie charité ne se réduit pas au simple sentiment, mais le sentiment est aussi appelé à intervenir, de façon ordonnée, en faisant s'exprimer la charité dans l'affection, la tendresse, l'attention, l'intérêt, le soin. Il ne s'agit pas d'une assistance purement extérieure ou d'une simple bienfaisance. « Si nous pensions (...) que garder un cœur pur et digne de Dieu, consiste à le préserver, à ne pas le contaminer au contact de sentiments intensément humains, il en résulterait logiquement que nous serions insensibles à la douleur des autres. Nous ne serions plus capables que d'une charité officielle, sèche, sans âme, et non de la véritable charité de Jésus-Christ, qui est tendresse et chaleur humaine » (QCP 167).

Dans l'enseignement de saint Josémaria, « cette dimension humaine de la vertu théologale – divine d'une certaine manière – de la charité est fortement soulignée. L'exemple peut-être le plus fréquent, d'une part, et le plus réussi et le plus beau, d'autre part, en est la présentation de la charité comme « affection » : la charité est l'affection humaine, « l'affection » élevée à l'ordre surnaturel (...). L'affection humaine, si elle est unie à l'amour du Christ, est aussi surnaturelle » (YANGUAS, 1998, p. 154). Donc, dépouiller la charité de l'affection, ce serait lui enlever sa chaleur humaine et, au fond, la falsifier. Saint Josémaria utilise une anecdote éloquente pour illustrer sa doctrine : « Le regret résigné d’une malade exprimait bien cette aberration : ici on me traite avec charité, mais ma mère me soignait avec affection ! L’amour qui naît du Cœur du Christ ne saurait donner lieu à cette sorte de distinction » (AD 229).

4. Charité, compréhension, pardon et justice

Saint Josémaria considérait également que la miséricorde, le pardon et la compréhension font partie intégrante de la charité surnaturelle. « J’aurais envie de me mettre à genoux, — et ce n’est pas là de la comédie car c’est mon cœur qui me le crie — pour vous demander que, pour l’amour de Dieu, vous vous aimiez, vous vous aidiez, vous vous donniez la main, vous sachiez vous pardonner » (F 454). Il enseigne que la miséricorde est plus que de la compassion. « La miséricorde s’identifie avec la surabondance de la charité, qui amène avec elle la surabondance de la justice. Être miséricordieux c’est garder le cœur sensible, c’est entretenir la blessure humaine et divine d’un amour ferme, sacrifié, généreux » (AD 232). La capacité de pardonner naît aussi comme une part intégrante de sa propre charité. « Ce bon ami disait (et son humilité n'était pas feinte) : "je n'ai pas eu besoin d'apprendre à pardonner, car le Seigneur m'a appris à aimer" » (S 804). Saint Josémaria considère la compréhension comme l'une des premières manifestations de la charité. « Plus qu’à “ donner ”, la charité consiste à “ comprendre ” » (C 463). Il affirme que la meilleure façon de traiter les autres est de « comprendre tous les hommes, vivre en bonne entente avec tous, pardonner à tous, ne créer ni divisions ni barrières, nous comporter, toujours, comme des instruments d’unité » (AD 233). En même temps, saint Josémaria précise que la compréhension ne signifie pas abstentionnisme ou indifférence, mais activité (cf. F 282 ; S 864), car elle conduit aussi à agir pour le bien authentique de tous (cf. S 803). Il faut traiter ceux qui s'égarent avec affection, mais en sachant défendre la vérité et la foi (cf. F 863), car la vérité sauve, et la défendre est aussi le reflet de l'amour de Dieu (cf. S 764).

En résumé, la doctrine de la charité présente chez saint Josémaria, pour ainsi dire, un caractère symphonique, qui intègre dans une vision unitaire la réalité multiforme de l'amour humain avec l'amour que le Christ nous a manifesté et notre vocation à nous identifier à Lui.

Thèmes connexes : Amour de Dieu ; Fraternité : Service, esprit de.

Bibliographie : AD 222-237; C 440-469; Salvador BERNAL, “Un gran amigo” Nuestro Tiempo, 570 (2002), pp. 30-33; Carlos CARDONA, “Camino, una lección de amor”, en José MORALES (coord.) Estudios sobre Camino, Madrid, Rialp, 1988, pp. 173-179; Javier ECHEVARRÍA Itinerarios de vida cristiana, Madrid, Planeta, 2001 ID., “Mons. Escrivá de Balaguer, un corazón que sabía amar”, en AA.VV. La personalidad del Beato Josemaría Escrivá de Balaguer, Pamplona, EUNSA, 1994, pp. 243-261; Javier HERVADA, “El hombre y su dignidad en palabras de Mons. Escrivá de Balaguer” Fidelium Iura, 2 (1992), pp. 11-26; José Luis ILLANES, “Trabajo, caridad, justicia”, ScrTh, 26 (1994), pp. 571-607; José Miguel PERO-SANZ, “Acogida universal”, en José MORALES (coord.) Estudios sobre Camino, Madrid, Rialp, 1988, pp. 67-78; Álvaro DEL PORTILLO Rendere amabile la verità. Raccolta di scritti di Mons. Alvaro del Portillo, pastorali, teologici, canonistici, vari, Città del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 1995; Giambattista TORELLÓ, “« Pazzo d’amore ». La personalità del Beato Josemaría Escrivá” Studi Cattolici 389-390 (1993), pp. 420-428; José María YANGUAS, “Amar « con todo el corazón » (Dt 6, 5). Consideraciones sobre el amor del cristiano en las enseñanzas del Beato Josemaría Escrivá” Romana. Boletín de la Prelatura de la Santa Cruz y Opus Dei, 26 (1998), pp. 144-157.

Juan Ignacio RUIZ ALDAZ