Communiqué de l'Opus Dei à propos de la sortie du livre "Dans l'enfer de l'Opus Dei"

En réaction à un livre-témoignage d'une femme qui a passé 13 ans dans l'Opus Dei avant de le quitter, en 1996.

Un livre-témoignage de Véronique Duborgel est publié chez Albin Michel sous le titre Dans l’enfer de l’Opus Dei.

L’auteur a appartenu à l’Opus Dei durant treize ans, de 1983 à 1996, en tant que laïque mariée et mère de famille. Elle estime aujourd’hui s’être engagée sans l’avoir réellement voulu ; elle a vécu son engagement dans une tension et une insatisfaction croissantes, avant de décider de le rompre.

Dans l’enfer de l’Opus Dei, malgré son titre choc et la présentation quelque peu forcée de l’éditeur en quatrième de couverture, n’est pas un ouvrage à sensation. L’impression qui se dégage du livre est plutôt que le style de vie chrétienne proposé par l’Opus Dei a été vécu par l’auteur sur un mode oppressif. L’Opus Dei ne peut que prendre acte de cette expérience et exprimer à l’auteur ses profonds regrets si des maladresses ont effectivement été commises. Nous compatissons à la souffrance exprimée, par ce témoignage.

L’unique objectif de l’Opus Dei est d’aider les personnes qui le souhaitent à s’approcher de Dieu et à le fréquenter dans leur vie quotidienne. À cette fin, l’autonomie personnelle est une condition indispensable pour recevoir avec profit la formation proposée. La grande majorité des membres de l’Opus Dei ne se rend dans les centres de formation qu'une fois par semaine, s'ils le peuvent, passant l’essentiel de leur existence loin de ces centres. Chaque membre doit donc faire preuve d’initiative et de sens des responsabilités dans sa vie chrétienne.

L’accompagnement spirituel offert aux membres de l’Opus Dei est fondé sur la confiance, la compréhension mutuelle et le respect délicat de la liberté de chacun. C’est pourquoi il se limite à des conseils de vie chrétienne, et évite radicalement de se transformer en consultation thérapeutique, en médiation conjugale, en réseau professionnel, etc. Cet accompagnement spirituel peut aussi prendre la forme d'un conseil charitable, appelé souvent "correction fraternelle" dans l'Eglise (cf. l'Evangile de saint Matthieu, chap. 18, 15).

L’engagement dans l’Opus Dei constitue un idéal élevé et exigeant qui ne peut être bien vécu que dans une grande liberté intérieure. Une personne qui s’est engagée dans l’Opus Dei peut, sans en être responsable, se trouver privée de l’assise spirituelle et psychique qui lui permettrait de vivre cet idéal comme une source d’épanouissement personnel. Les formateurs de l’Opus Dei essaient d’être sensibles à ces situations, qui sont peut-être plus présentes aujourd’hui qu’en d’autres époques, et auxquels tous les formateurs catholiques sont confrontés, bien au-delà du seul Opus Dei.

Chaque année, des personnes qui se sont librement engagées choisissent de quitter l’Opus Dei, et le font sans ressentiment ni amertume, avec la même liberté qui avait présidé à leur engagement. La plupart entretiennent des relations cordiales avec leurs amis de l’Opus Dei.

Grâce à Dieu, des dizaines de milliers de femmes et d’hommes, heureuses de leur vocation chrétienne dans l’Opus Dei, peuvent témoigner que cette vocation est une dimension essentielle de leur bonheur et de leur joie de vivre.