Née en 1931, Catherine grandit dans une famille habituée à voyager entre la France, l’Espagne et les Antilles, au rythme des déplacements professionnels de son père. C’est à Bordeaux, alors qu’elle est encore adolescente, qu’elle entend pour la première fois parler de l’Opus Dei grâce à Lourdes Bandeira, venue d’Espagne pour un séjour d’échange. Leur amitié profonde permet à Catherine de découvrir peu à peu le message de saint Josémaria.
Chemin : la naissance d’une vocation
C’est en lisant Chemin, le livre de Saint Josémaria, que sa vie commence à prendre un nouveau tournant. Elle le lit d'une traite, en une nuit. Elle raconte que les premiers mots – « Que ta vie ne soit pas une vie stérile… » – l’ont profondément « ébranlée », tant ils révélaient un appel exigeant, concret et joyeux. En montrant que l’Amour de Dieu se traduit par des actes quotidiens, Chemin bouleversait tous les clichés. Un nouvel horizon qui l’amène, le 15 août 1949, à demander son admission dans l’Œuvre, convaincue que Dieu l’appelait à un don complet de sa vie, sans changer d’état, simplement en restant elle-même.
La rencontre avec Saint Josémaria
Catherine évoquait souvent sa première rencontre avec saint Josémaria comme un souvenir lumineux. Elle racontait combien la joie contagieuse avec laquelle il l’avait saluée l’avait profondément marquée. Ce jour-là, le fondateur lui rappela l’importance de sanctifier le travail ordinaire, de se rendre disponible pour les autres, et il lui donna sa bénédiction en l’encourageant à rester fidèle.
Entre Rome, Paris et Grenoble
En 1953, elle partit à Rome travailler avec saint Josémaria au Conseil central, dans des conditions de grande simplicité matérielle, qu’elle évoquait toujours avec un sourire, se souvenant de l’extrême pauvreté, mais aussi de la bonne humeur et de l’encouragement constant du Père. Puis, à partir de 1958, Catherine partagea son temps entre Paris et Rome, contribuant aux débuts des centres féminins de l’Opus Dei en France. En 1970, elle prit la route de Grenoble pour ouvrir, avec d’autres, le centre Lanfrey. Elle noua alors de très nombreuses amitiés dans cette ville à laquelle elle restera très attachée et où elle passera les dernières années de sa vie, très entourée.

Une femme d’amitié, proche de tous
Catherine a toujours incarné l’esprit de l’Opus Dei par sa capacité à se faire proche des autres. Elle savait créer des amitiés profondes avec des personnes d’âges, de milieux et de parcours très différents — une voisine de chambre d’hôpital, une jeune femme rencontrée lors d’une activité du centre, des paroissiens, son médecin, les infirmières, etc. Beaucoup évoquent aujourd’hui son écoute attentive, ses conseils paisibles, son humour simple et son regard bienveillant. Léna, une des premières numéraires venues en France, se souvient par exemple que Catherine l’avait aidée à retourner une situation qui aurait pu créer des tensions avec quelques jeunes filles, lors de leur séjour à Rouvray, la première résidence d’étudiantes. Ces jeunes allaient rester à la résidence pendant les vacances de Noël et Catherine encouragea Léna à se prodiguer en détails d’affection envers elles pour qu’elles passent un très bon Noël, plutôt que de rester sur la réserve. De fait, ce conseil a porté ses fruits car ces jeunes filles ont changé d’attitude et Noël fut vraiment Noël pour tout le monde.
Parmi ses attentions délicates, certaines sont devenues fameuses, à l’image de son “apostolat des chaussons”, qu’elle tricotait et offrait aux futures mamans !

On se souvient également de son souci constant pour maintenir le lien avec tous, y compris en s’adaptant avec ténacité aux moyens de communication modernes, et de sa manière de toujours se présenter avec soin, élégance et simplicité, fidèle à cette dignité chrétienne qu’elle vivait naturellement. Elle rayonnait d’une affection discrète mais fidèle, profondément enracinée dans la prière.
Un exemple de courage et d’abandon
Bien qu’affaiblie par la maladie les derniers mois de sa vie, Catherine a marqué son entourage par son impressionnante force d’âme. Médecins, infirmières, aides-soignants, tous se souviennent de son intérêt pour chacun, de sa joie, de sa patience. Même dans la souffrance, elle conservait cette pointe d’humour qui lui était propre : « Il y a la journée de la femme, la journée de la pauvreté, etc. Moi, j’ai demandé à Dieu une journée de confort », disait-elle en évoquant avec légèreté ses épreuves.
Catherine avait aussi une grande dévotion à saint Joseph. Dans sa chambre, une statue du saint portait les intentions que ses amies lui confiaient, accrochées à son bâton de marche : un signe de sa prière fidèle et confiante pour tous ceux qu’elle aimait.
La vie de Catherine a été celle d’une femme simple et forte, profondément unie à Dieu, fidèle à son appel et aux personnes que la Providence mettait sur sa route. Elle a incarné, avec naturel, l’esprit de l’Opus Dei : sanctifier la vie ordinaire, servir avec joie, se donner sans bruit.

