Revêtu d’un tee-shirt orange, une pile de “Il est vivant” dans les bras (c’est le journal de l’Emmanuel), Olivier aborde les visiteurs avec la même question : « vous avez lu le Da Vinci Code ? »
Ensuite, ça se complique, explique-t-il en souriant. Quelle que soit la réponse, il faut réussir à établir une conversation avec des gens qui n’en ont pas toujours envie… et qui souvent ne parlent pas français. Cela dit, ils ont plutôt l’air contents de voir qu’il y a des jeunes souriants dans l’Eglise.
Beaucoup avouent qu’ils sont bien convaincus que le roman de Dan Brown tient plus de la fable que du roman historique mais ils sont quand même venus voir, par curiosité. Certains viennent avec des questions très pointues : « le tétragramme de Dieu, YHWH, inscrit dans un triangle, se trouve-t-il dans toutes les églises catholique ? Que signifie-t-il ? »
D’autres, comme ce couple américain s’émerveillent devant l’explication du gnomon quand ils découvrent qu’il s’agit en réalité d’une horloge astronomique très précise utilisée au XVIIIème siècle pour calculer la date de Pâques :c’est cool ! s’exclame la dame. Un étudiant japonais ne comprend pas qu’il y ait une telle polémique en Europe pour discuter si un homme qui a vécu il y a 2000 ans, aurait été marié ou non… au fil de la conversation, Olivier réalise combien la personne même de Dieu reste un mystère pour les cultures de l’Extrême-Orient.« Ces conversations sont presque comme des travaux pratiques d’évangélisation où défilerait devant nous un échantillon de toutes les cultures du globe ! » reconnaît Olivier.
Pour Henri, étudiant en dentaire membre de l’Opus Dei, quand on leur dit qu’on est de l’Opus Dei, cela fait un effet. Ils posent des questions pour savoir s’il y a des moines Silas dans l’Opus Dei, etc. Car, on le sait, certains lecteurs du roman croient plus que les autres à tout ce qu’ils ont lu. Un groupe d’étudiants en sciences politique multiplie les questions polémiques pour débattre de questions bien éloignées du point de départ initial : quel est le statut du Magistère de l’Eglise, qu’apporte-t-il par rapport aux évangiles ? comment l’Eglise peut-elle prétendre détenir la vérité ?
Pour chacun des accueillants, un guide de formation a été prévu. Il contient essentiellement une description de l’église Saint-Sulpice, avec ses éléments les plus significatifs (peintures de Delacroix, mais aussi chapelle au Saint-Sacrement). Une façon de montrer qu’une église, ce n’est pas uniquement un gnomon, mais d’abord un endroit où les hommes expriment leur louange et rendent un culte au Créateur.