Annoncer la force de la Résurrection
Cette institution pour jeunes victimes de l'alcool et de la drogue est née en 1979 à l'initiative du Frère Hans Stapel, OFM, et s'inspire du Mouvement des Focolari et du modèle franciscain. Actuellement, il y a 32 communautés de la Famille de l'Espérance dans le monde, et son action s'étend également aux mères seules, aux familles pauvres, aux sans-abris et aux malades du SIDA en phase terminale.
Dans la nouvelle église de la Fazenda, le Pape a salué les Filles de Sainte Claire, religieuses contemplatives qui vivent à Guaratinguetá, et leur a rappelé que "là où la société ne voit ni avenir ni espérance, les chrétiens sont appelés à annoncer la force de la Résurrection".
"Ici précisément, où vivent tant de personnes, surtout des jeunes, qui veulent faire face au problème de la drogue, de l'alcool et de la dépendance des substances chimiques, on témoigne de l'Evangile du Christ... C'est le Christ ressuscité qui soigne les blessures et qui sauve les fils et filles de Dieu, qui sauve l'humanité de la mort, du pêché et de l'esclavage des passions. La Pâque du Christ unit ciel et terre. Dans cette Fazenda da Esperança, s'unissent les prières des Clarisses au travail de la médecine et de l'ergothérapie afin d'ouvrir les prisons et rompre les chaînes de la drogue qui font souffrir les aimés fils de Dieu".
"Dans cet amour, le Frère Hans -a poursuivi le Pape- a invité les Clarisses à se faire garantes de tout le travail réalisé à la Fazenda...dans le geste suprême d'aimer jusqu'à la fin. Cela signifie qu'il ne faut jamais perdre espoir, d'où le nom de cette institution... Il faut construire l'espérance, en tissant la toile d'une société qui, en tendant les fils de la vie perd le vrai sens de l'espérance".
"Chères sœurs -a conclu le Saint-Père- soyez celles qui proclament que l'espérance ne déçoit pas. Que la douleur du Crucifié, qui a rempli l'âme de Marie au pied de la Croix, console tant de cœurs maternels et paternels qui pleurent pour leurs enfants encore toxicomanes. Annoncez par le silence contemplatif de la prière...que le Père écoute: annoncez le message d'amour qui est plus fort que la douleur, la drogue et la mort. Annoncez Jésus-Christ, une personne comme nous, qui a souffert comme nous, et a pris sur lui nos pêchés pour nous libérer du mal".
AMBASSADEURS D'ESPERANCE
A 10 h 45', le Pape a rencontré les membres de la communauté Fazenda da Esperanza de Guaratinguetà, un centre de réinsertion de toxicomanes.
Après un bref discours d'accueil de Frère Hans Stapel, fondateur de l'Oeuvre sociale Nossa Senhora da Gloria, le Saint-Père a salué les volontaires, les bienfaiteurs des 'fazendas' des différents pays et les familles des toxicomanes.
Benoît XVI a rappelé que grâce à cette institution, le Seigneur leur a procuré "cette expérience de rééducation physique et spirituelle d'importance vitale pour vous et vos familles. Par conséquence, la société espère que vous saurez communiquer aux amis et aux membres de toute la communauté que la santé est un bien précieux ".
"Vous devez être -s'est exclamé le Pape à l'adresse de ses hôtes- les ambassadeurs de l'espérance! Les statistiques sur la dépendance des drogues au Brésil sont préoccupantes. Et l'Amérique latine ne doit pas se décourager. C'est pour cela que je demande aux trafiquants de drogue de réfléchir sur le mal qu'ils font à une multitude de jeunes et d'adultes de tout niveau social. Dieu leur demandera de rendre compte de ce qu'ils ont fait. La dignité des personnes ne peut être piétinée ainsi".
Le Pape a précisé que grâce à "une thérapie qui comprend l'assistance médicale, psychologique et pédagogique, mais également beaucoup de prière, de travail manuel et de discipline, de nombreuses personnes, en majorité des jeunes, ont réussi à se libérer de la dépendance chimique et de l'alcool pour redonner un sens à la vie".
Après avoir exprimé son soutient pour cette Oeuvre, "qui a comme fondement spirituel le charisme de saint François et la spiritualité des Focolari, le Saint-Père a affirmé que "la réinsertion dans la société constitue, sans aucun doute possible, la preuve de l'efficacité de votre initiative. Cependant, ce qui attire l'attention et qui confirme la validité de votre travail, sont les conversions, la nouvelle rencontre avec Dieu et la participation active à la vie de l'Eglise. Soigner le corps n'est pas suffisant, il faut également embellir l'âme avec les dons divins les plus précieux acquis par le Baptême".
Benoît XVI a enfin remercié tous ceux qui collaborent matériellement et spirituellement pour "offrir une certaine continuité à l'Oeuvre sociale Nossa Senhora da Gloria, sans oublier toutes les autres institutions fort nombreuses de part le monde qui travaillent pour redonner vie, une nouvelle vie, à nos frères présents dans la société et que Dieu aime plus particulièrement. Je pense également -a t-il conclu- aux nombreux groupes des Alcooliques anonymes, des Toxicomanes anonymes et de la Pastorale de la sobriété qui travaillent déjà dans de nombreuses communautés, offrant leur généreux service en faveur de la vie".
De retour au séminaire Bom Jesús, le Pape a déjeuné avec les membres de la présidence de la V Conférence générale de l'Episcopat latino-américain et caraïbe.
L'EGLISE EST NOTRE MAISON
Benoît XVI est arrivé au sanctuaire d'Aparecida à 18 h locales pour réciter le chapelet avec les prêtres, religieux et religieuses, diacres et séminaristes du Brésil, les représentants de la V Conférence épiscopale latino-américaine et caraïbe ainsi que les dizaines de milliers de pèlerins.
Après avoir récité les mystères glorieux et chanté le Salve Regina, Mgr.Raymundo Damasceno Assis a accueilli le Pape. Celui-ci a ensuite prononcé l'homélie expliquant que "par la prière du Rosaire, le Consolateur divin veut nous faire connaître le Christ qui jaillit de la source limpide des Evangiles".
De même, "l'Eglise du troisième millénaire offre aux chrétiens la possibilité de connaître le mystère de Dieu, c'est à dire le Christ, où se cachent tous les trésors de la sagesse et de la science" et "la Sainte Vierge...est pour nous école de foi" dans la réalisation de cette tâche.
Puis, Benoît XVI a salué les prêtres. "Que de défis, que de situations difficiles vous devez affronter...et que de générosité" vous devez montrer. Le témoignage d'un "sacerdoce bien vécu ennoblit l'Eglise, suscite l'admiration des fidèles. Car est source de bénédiction pour la communauté, il est la meilleure promotion pour les vocations. C'est également une authentique collaboration à la construction du Royaume de Dieu". Le Saint-Père s'est aussi adressé aux prêtres malades et vieux, soulignant que "la ressemblance avec le Christ qui souffre et ressuscite constitue l'apostolat le plus fécond".
"La gaieté, l'enthousiasme, l'idéalisme, la valeur pour affronter avec audace les nouveaux défis -a ensuite dit le Pape aux diacres et séminaristes- renouvellent la disponibilité du Peuple de Dieu, rendent plus dynamiques les fidèles et permettent à la communauté de grandir et progresser, d'être plus confiante et optimiste... Souvenez vous toujours de l'exemple de Jésus, Bon Pasteur, qui n'est pas venu pour être servi mais pour servir... Soyez comme les premiers diacres de l'Eglise, des hommes de bonne réputation, remplis de l'Esprit Saint, de confiance et de foi".
S'adressant plus spécialement aux séminaristes, le Saint-Père leur a demandé de se rappeler que "le séminaire est le berceau de la vocation et l'école de la première expérience de communion".
Il a assuré aux consacrés et consacrées "qu'ils sont un cadeau, un don divin que l'Eglise a reçu de son Seigneur" et il les a remercié pour l'amour "sans réserve, total, définitif...et passionné" qu'ils manifestent dans le "silence, la contemplation, la prière, les différentes activités qu'ils mènent à bien...pour l'humanité et principalement pour les plus pauvres et les délaissés pour compte".
"Tout cela suscite dans le cœur des jeunes le désir de suivre de plus près et plus radicalement le Christ et d'offrir la propre vie pour témoigner aux hommes et aux femmes de notre temps que Dieu est amour et que ça vaut la peine de se laisser conquérir et fasciner pour se dédier exclusivement à lui".
Benoît XVI a alors rappelé que "la vie religieuse a toujours été significative et a toujours tenu un rôle important pour l'évangélisation de ce pays, et ce depuis les débuts de la colonisation", citant l'exemple de saint Antoine de Santa Ana Galvao, le premier saint brésilien, sainte Pauline, la fondatrice des Petites Sœurs de l'Immaculée Conception.
"Que grandisse notre sens d'appartenir à l'Eglise, qu'il porte les chrétiens à grandir et mûrir comme des frères, fils du même Dieu Père! S'est exclamé le Saint-Père. "Le Pape vous dit: l'Eglise est notre maison!...Que ceux qui acceptent le Christ...aient la paix et la félicité, en cette vie et dans l'autre...! Ça vaut la peine d'être fidèles, de préserver sa propre foi!".