Benoît XVI est arrivé peu avant 18 h (23 h à Rome) le 10 mai au stade municipal Paulo Machado de Carvalho de Pacaembu où il était attendu par plus de 40.000 jeunes. Le Pape a présidé la liturgie de la Parole, au cours de laquelle le Cantique des Créatures a été lu alors qu'étaient projetées des photos du paysage brésilien. Plusieurs autres dizaines de milliers de jeunes ont dû suivre la rencontre sur des écrans géants à l'extérieur.
Le Pape s'est adressé aux participants en citant les phrases prononcées par Jean-Paul II lors de sa visite au Mato Grosso en 1991 : «Les jeunes sont les premiers protagonistes du troisième millénaire...ils marqueront le destin de cette nouvelle étape de l'humanité». Puis il a précisé : «La charité de Dieu est infinie et le Seigneur nous demande, ou mieux encore, il exige que nous ouvrions nos cœurs afin qu'ils contiennent toujours plus d'amour pour nos semblables et pour les problèmes liés non seulement à la cohabitation des hommes mais aussi à la défense et à la sauvegarde de l'environnement naturel dont nous faisons partie».
«Nos forêts sont remplies de vie, ne permettez pas que s'éteigne cet appel à l'espérance de l'hymne national que vous chantez», s'est exclamé le Saint-Père. La dévastation environnementale de l'Amazonie et les menaces à la dignité de ses populations exigent un engagement plus convaincu de tous les milieux sociaux».
Mais le thème principal de l'homélie du Pape a été le dialogue entre Jésus et le jeune riche raconté dans l'Evangile de Matthieu et dont le point central est «Que faire pour gagner la vie éternelle ?».
«La question de l'Evangile – a expliqué Benoît XVI – ne concerne pas seulement l'avenir, ni ce qui se passera après la mort. Au contraire, elle demande un engagement présent, ici et maintenant, qui doit garantir l'authenticité et par conséquent l'avenir... Elle remet en question le sens de la vie. Et l'on pourrait la reformuler ainsi : Que dois-je faire pour que ma vie ait un sens ?».
Le Christ est «un maître qui ne trompe pas..., il nous invite à voir Dieu en toute chose...y compris là où la majorité ne voit que l'absence de Dieu». Il encourage le jeune riche à «suivre les commandements...qui ont à leur base la grâce et le naturel qui...poussent à faire quelque chose pour nous réaliser» et «se réaliser par l'action est...se faire authentiques».
«Nous entendons parler des peurs de la jeunesse d'aujourd'hui, qui révèlent une énorme absence d'espérance, la peur de mourir..., la peur d'échouer pour ne pas avoir su donner un sens à la vie, celle d'être marginalisé par rapport à la rapidité déconcertante des évènements et des communications... Mais quand je vous regarde, vous les jeunes ici présents...je vois le regard du Christ, un regard d'amour et de confiance dans la certitude que vous avez trouvé le vrai chemin. Vous êtes les jeunes de l'Eglise !... Vous êtes les apôtres des jeunes ! «.
«En analysant un peu mieux, il y a un immense éventail d'action – a fait observer le Pape – où les problèmes d'ordre social, économique et politique acquièrent une importance particulière, à condition que l'Evangile et la doctrine sociale de l'Eglise en soient les sources d'inspiration. La construction d'une société plus juste et plus solidaire, réconciliée et pacifiée, l'engagement pour freiner la violence, les initiatives en faveur de la vie, de l'ordre démocratique et du bien commun et plus particulièrement les initiatives visant à l'élimination de certaines discriminations existantes dans les sociétés latino-américaines...ne sont pas motifs d'exclusion mais d'enrichissement réciproque».
Le Saint-Père a également invité les jeunes à avoir «un grand respect pour l'institution et le sacrement du mariage», mais aussi «au respect mutuel pendant les fiançailles», tout en rappelant que «certains sont appelés à un don total et définitif pour se consacrer à Dieu dans la vie religieuse...témoignant ainsi de l'espérance pour le royaume céleste entre les hommes».
«La jeunesse est une richesse – a ajouté Benoît XVI en reprenant le dialogue entre Jésus et le jeune riche – car elle porte à la découverte de la vie comme don et comme objectif» mais le jeune de l'Evangile «au moment de choisir, n'a pas eu le courage de tout parier sur Jésus..., il a compris qu'il lui manquait la générosité et n'a par conséquent, pu arriver à la plénitude».
«Ne gaspillez pas votre jeunesse, ne la fuyez pas... Consacrez votre jeunesse aux justes idéaux de la foi et de la solidarité humaine. Jeunes, vous n'êtes pas seulement l'avenir de l'Eglise et de l'humanité, comme s'il s'agissait d'une fuite du présent. Au contraire, vous êtes le jeune présent de l'Eglise et de l'humanité. Vous êtes son jeune visage...sans lequel l'Eglise serait défigurée».