Saint Pierre et Saint Paul

La solennité des apôtres Pierre et Paul marque, avec leur sang, un sommet de témoignage. Deux exemples de conversion et persévérance.

Le passé de Paul

Laurent de La Hyre, (offert à la cathédrale Notre-Dame pour le 1er mai de 1637)

La solennité des apôtres Pierre et Paul marque, avec leur sang, un sommet de témoignage. Associés de bonne heure dans le martyre, à Rome, ils soutiennent, comme des colonnes inébranlables, l’Église de tous les temps. Deux vies qui, malgré leurs différences, s’accordent dans la grâce. Deux exemples de conversion et persévérance. « Courage ! Tu en es capable. — Ne vois-tu pas ce que la grâce de Dieu a fait de ce Pierre somnolent, renégat et lâche…, de ce Paul persécuteur, haineux et obstiné? » (saint Josémaria, Chemin §483).

La Conversion de Saint Paul, toile du Parisien Laurent de La Hyre, fut offerte à la cathédrale Notre-Dame pour le 1er mai de 1637. La gestuelle baroque montre le vif dialogue entre le Rédempteur et le persécuteur surpris.

« C’est vrai qu’il fut pécheur. — Mais ne porte pas sur lui ce jugement irrévocable. — Aie le cœur miséricordieux, et n’oublie pas qu’il peut encore devenir un saint Augustin, alors que toi tu restes un médiocre » (saint Josémaria, Chemin §675).

Paul a médité souvent son passé, plus qu’imparfait. « Le premier des pécheurs » (1 Timothée 1, 15) est enfin guéri par la miséricorde divine. Dans plusieurs lettres il évoquera, ému, ses égarements : « Autrefois je persécutais à outrance l'Église de Dieu et je m'acharnais contre elle » (Galates 1, 13). Paul n’oubliera jamais le contraste entre son passé misérable et la révélation de Jésus vivant : « Il m'est aussi apparu, à moi l'avorton » (1 Corinthiens 15, 8). À la lumière de ces faits, il peut mieux cerner la générosité inattendue du Sauveur.

Le don de la conversion modèle son existence. Il livre sa confusion aux disciples : « Je suis le plus petit des apôtres, moi qui ne suis pas digne d'être appelé apôtre » (1 Corinthiens 15, 9). Sans se justifier, il avoue : « Moi, qui étais auparavant blasphémateur, persécuteur et violent » (1 Timothée 1, 13). Mais l’Apôtre s’admire toujours de la fécondité de l’amour du Christ : « Ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu » (1 Corinthiens 15, 10). Sa fierté est de servir le seul Maître : « Notre Seigneur m'a jugé digne de confiance en me prenant à son service » (1 Timothée 1, 12). En pensant à ses frères, il se reconnaît privilégié par la surabondance de la grâce en vue de la gloire éternelle : « S'il m'a été fait miséricorde, c'est afin qu'en moi, le premier, Christ Jésus démontrât toute sa générosité » (1 Timothée 1, 13).

Le chrétien admire ces aveux. Ils inspirent la compréhension à déployer dans la nouvelle évangélisation, quand nous rencontrons des âmes égarées. « C’est vrai qu’il fut pécheur. — Mais ne porte pas sur lui ce jugement irrévocable. — Aie le cœur miséricordieux, et n’oublie pas qu’il peut encore devenir un saint Augustin, alors que toi tu restes un médiocre » (saint Josémaria, Chemin §675).