Pour Netherhall House, cette année universitaire est très particulière, puisqu’on célèbre les 50 ans de cette résidence d’étudiants. Pour fêter cet évènement, on a organisé plusieurs activités académiques et culturelles, à côté d'initiatives humanitaires, comme la participation cet été à un camp de travail au Nicaragua d'un groupe de résidents de Netherhall.
Parmi les actes commémoratifs, on peut mettre en relief les rencontres avec des anciens résidents qui ont eu lieu en juin et en septembre, où l'on a projeté des vidéos avec des images de quelques uns des moments les plus importants de l'histoire de la résidence tel que la visite de la reine mère en 1966 et de la duchesse de Kent en 1995. Les anciens résidents, en retournant « chez eux » à Londres, ont échangé des histoires et des anecdotes des années universitaires, en créant avec leurs souvenirs un climat de fête et de reconnaissance pour les années passées à Netherhall. Les festivités comprenaient un barbecue sur la terrasse, animée par la musique interprétée par quelques résidents.
Une résidence internationale
Netherhall est née en 1962 comme résidence pour les étudiants de l'université de Londres et d'autres institutions universitaires de la capitale britannique. Au début, elle accueillit seulement 25 résidents, puis l'achat d'un bâtiment annexe permit d'en accroître la capacité. Cette résidence occupa une place spéciale dans le cœur du fondateur de l'Opus Dei, saint Josémaria Escriva, qui y habita lors de ses séjours à Londres entre 1958 et 1962. La maison dispose d'un oratoire et d'un aumônier catholique, qui est à la disposition des étudiants. L'orientation spirituelle et doctrinale des activités est confiée à la prélature de l'Opus Dei. L’atmosphère de famille chrétienne qui fait partie de l'ambiance particulière de Netherhall est ouvert à tous les résidents. Certaines années, les catholiques ont été une minorité et ils vivent en bonne entente avec des fidèles d'autres confessions chrétiennes, avec des étudiants d'autres religions : musulmans, juifs, bouddhistes, hindous et avec ceux qui ne professent aucune religion.
Netherhall a toujours été très internationale. Pour l'année universitaire 2001-2002 seul un quart des résidents étaient britanniques. Le reste venait de 30 pays différents. Au cours de ces 50 ans d'histoire, la moitié des 3.000 résidents qui sont passés par Netherhall sont des non-européens. Selon Jim Mirabal, directeur de Netherhall au milieu des années 70, c’est l’ambiance que laquelle on vit qui donne une touche singulière à cette résidence. « Nous étions une centaine de personnes à habiter ici. Dans cette résidence, nous comprenions facilement les paroles de saint Josémaria, qui dit qu'il n’y a qu’une seule race, la race des enfants de Dieu. Cet esprit est quelque chose que l'on apprécie plus tard dans la vie ».
Lors de la rencontre commémorative de juin, Kevin Datton, résident vers la fin des années 60, rappela qu'en 1968 « il n'y eut pas de troubles universitaires à Netherhall. C'est peut-être le seul endroit à Londres où il n'y en eut pas. Nous n'aurions pas fait certaines choses dans nos familles et Netherhall était une famille ». Il se rappelle avec une gratitude toute particulière les veillées du samedi dans la salle de séjour de la résidence où les gens se réunissaient pour parler. Parfois, Bob Farrell, qui était alors le directeur, jouait de la guitare et les résidents l'accompagnaient en chantant.
Au moment de son cinquantième anniversaire, Netherhall occupe, outre le bâtiment central, un édifice de quatre étages, inauguré en 1966 par la reine mère qui vient de décéder. En 1995, la duchesse de Kent inaugura la deuxième phase de la construction de Netherhall House. Ce jour-là la duchesse voulut rappeler à tous les résidents les mêmes paroles que prononça en 1966 la reine mère quand elle rendit visite à cette résidence. « Je ne puis imaginer un meilleur endroit que Netherhall pour promouvoir une formation de haut niveau, où le christianisme et l'esprit de service aux autres marquent un style de vie, une source d'inspiration et un guide pour tous ceux qui viendront ».
L'évêque de Nottingham, Mgr Malcolm Mc Mahon, visita la résidence à l'occasion de la réception pour le cinquantième anniversaire. Il célébra la messe dans l'oratoire de Netherhall et dans son homélie, il raconta aux nombreux participants comment il avait connu la résidence en 1965 : « J'ai connu Chemin, le livre de pensées de saint Josémaria, quand j'ai dû prêcher une retraite pour des résidentes du St Aloysius College de Highgate, ici à Netherhall. J'en ai gardé une phrase ainsi qu'un exemplaire qui disait : « Tu dois être un homme de Dieu, un homme de vie intérieure, un homme de prière et de sacrifice. Ton apostolat doit être la surabondance de ta vie au-dedans ».
Netherhall crée une ambiance « qui favorise l'étude et les amitiés », explique Denis Chang, ancien président de l'Ordre des Avocats de Hong-Kong et membre du gouvernement de la cité-état. Il raconte comment en 1968, il avait pris l'habitude de jouer aux échecs avec un autre résident plus jeune qui gagnait le plus souvent. Denis perdait toujours... jusqu'à la dernière partie avant les vacances d'été. « Je pense qu'il m'a laissé gagner », dit-il avec émotion.
Il y eut une deuxième réception pour le 50ème anniversaire de Netherhall, le 7 septembre dernier. La réponse de chacun fut encore exceptionnelle. Beaucoup de ceux qui avaient participé au premier rendez-vous se sont unis à ceux qui, pour diverses circonstances, n'avaient pu assister à la célébration de juin.
L'une des visites-surprise fut celle de l'archevêque de Westminster, le cardinal Cormac Murphy O'Connor. Avec l’ensemble des assistants, il put écouter un brillant récital de piano offert par le célèbre pianiste Stephen Hough, membre d comité de patronage de Netherhall. Le cardinal est lui aussi un bon pianiste même si, comme il l'a admis avec bonne humeur, il a maintenant moins de temps qu'avant pour pratiquer.
Un voyage de solidarité au Nicaragua
Tout le monde n'a pu accourir à Netherhall pour fêter l'anniversaire. Sir Bernard Audley, président du comité de patronage et sa femme Lady Audley ont envoyé une lettre : « Tous les deux nous pensons que Netherhall a enrichi nos vies et celle de bien d'autres personnes ». Augustine J. Chong, résident en 1960, et actuellement professeur de physique à l'Université de Singapour écrivit : « J'étais un étranger venant d'un petit pays éloigné et je sens maintenant que j'appartiens à la grande famille de Netherhall ». Les bâtiments changent, mais l'esprit demeure.
Pour concrétiser cette commémoration, certains résidents ont organisé un camp de travail au Nicaragua pendant l'été. « Nous avons travaillé dans une zone rurale assez pauvre en réaménageant des maisons et en construisant des toilettes », raconte l'un des participants, qui est retourné à Londres tout surpris de l'amabilité des gens sur place. « Quelque chose qui nous frappé puissamment c'est que les gens que nous avons connus ne perdaient jamais la joie. On les voyait toujours heureux, contents et très solidaires. Lorsque l’on travaillait, ils se souciaient de notre bien-être, du fait que nous risquions de trop travailler. Ils nous invitaient à déjeuner et ils nous offraient les choses qu'ils avaient et ils nous étaient reconnaissants au plus haut point ».