Le soin de la personne dans les enseignements de saint Josémaria

Une étude sur "La valeur du soin dans les enseignements de saint Josémaria sur le travail" a été publiée récemment dans le bulletin Romana. Nous vous proposons ici de découvrir quelques idées tirées de la réflexion menée par María Pía Chirinos.

L'étude du numéro 70 de la lettre d'information Romana contient un article de María Pía Chirinos (Pérou)[1], consacré aux "métiers du soin", porteurs de valeur humaine dans une société technicisée. En voici quelques extraits.

. « Notre place sur terre et le moment que nous vivons nous placent clairement devant une mission originale, explicite et difficile : retrouver la valeur du soin dans la vie quotidienne et surtout dans notre travail ».

. « Le travail et le soin apparaissent comme des activités profondément humaines et comme une participation à la puissance divine ».

« Les métiers du soin - exercées avec professionnalisme et sens du service - sont une condition sine qua non pour contrer le déficit d'humanité dont souffre notre monde »

. « L'invitation rationaliste à considérer l'être humain à partir de la res cogitans, au détriment de sa condition corporelle et vulnérable, reste un bastion presque imprenable ».

. « De nombreuses tâches autrefois exclusivement humaines peuvent aujourd'hui être réalisées par des machines grâce à la capacité que Dieu donne à l’homme de les fabriquer.. C'est pourquoi le texte de la Genèse doit être compris en profondeur : l'être humain doit apprendre à prendre soin de son environnement, des autres membres de son espèce et de l'ensemble de la nature. Et le soin est une activité strictement humaine qui va de pair avec le travail - mais pas exclusivement -, et qui naît pour répondre au mieux aux besoins, à la vulnérabilité, au bien-être de l'individu et aussi - pourquoi pas - des autres êtres ».

. « La culture moderne s'est progressivement éloignée de l'idéal, si profondément ancré dans l'Antiquité, de l'hospitalité comme accueil de l'étranger, du pauvre, du nécessiteux".

. « Dans le message de saint Josémaria la principale caractéristique du travail est précisément sa dimension sociale, sa contribution au bien commun, sa dimension de service ».

" C'est pourquoi l'homme ne doit pas se limiter à fabriquer des choses, à construire des objets. Le travail naît de l'amour, il manifeste l'amour, il est ordonné à l'amour ».

. « Pour Saint Josémaria, le travail, ne se réduit pas à une activité qui domine le travailleur, et dont le résultat est le produit de ses mains ou de ses machines. Au contraire, le sujet du travail - l'être humain, rationnel, corporel, vulnérable et dépendant - doit entrer en relation avec son travail, en évitant l'affirmation de soi ou le perfectionnisme ».

. « Prendre soin, c'est donc aimer, ce qui pour Saint Josémaria, est intrinsèquement lié au travail : " C'est pourquoi l'homme ne doit pas se limiter à fabriquer des choses, à construire des objets. Le travail naît de l'amour, il manifeste l'amour, il est ordonné à l'amour ».

. « Là où il y a incarnation, il y a vulnérabilité. Or la vulnérabilité implique des besoins que les autres découvrent avec empathie, pour nous aider à les satisfaire. Notre dépendance se révèle dans cette aide : nous avons besoin des soins des autres, de l'exemple des autres, du soutien des autres. Et d'autres ont besoin de nous. Les soins sont donc une réponse humaine à notre condition vulnérable ».

. « Nos besoins ne sont pas des défauts mécaniques mais les manifestations d'un corps vivant, avec une histoire, un but mais aussi des émotions et des sentiments, impossibles à corriger avec un mode d'emploi ».

. « L'immédiateté - ou, en d'autres termes, l'empathie et l'attention - de chaque infirmière avec la douleur des malades et parfois avec leur mort, peut être définie comme une œuvre sacerdotale inestimable, qui, dans un certain sens, rend réellement présente la consolation de Dieu et est capable de rapprocher de leur fin transcendante ceux qui vivent leurs derniers moments ».

. « Les métiers du soin - exercées avec professionnalisme et sens du service - sont une condition sine qua non pour contrer le déficit d'humanité dont souffre notre monde ».

[1] María Pía Chirinos (Pérou) est docteur en philosophie, spécialiste en anthropologie du travail et actuellement directrice des relations institutionnelles et des projets stratégiques à l'université de Piura

Maria Pia Chirinos