« Le médecin a la chance de pouvoir montrer la beauté de la vision chrétienne de la vie de tous les jours »

Luis Chiva est gynécologue et directeur du département de gynécologie de la Clinique de l’Université de Navarre (Espagne). Dans le cadre de l'"Année de la famille Amoris Laetitiae" proposée par le pape François, il s'est lancé dans l’organisation d’un symposium sur la reconnaissance de la fertilité naturelle, qui aura lieu la semaine prochaine : mercredi 22, jeudi 23 et vendredi 24 septembre (l'inscription au symposium permet de visionner les vidéos par la suite).

Luis Chiva avec sa petite fille

Je travaille habituellement à Madrid. Je suis très heureux de pouvoir vous parler de certaines de nos activités. La gynécologie est un domaine de la santé de la femme qui comprend des aspects très divers, comme le diagnostic précoce et le traitement du cancer, l'aide aux couples qui ne peuvent pas avoir d'enfants, le traitement de la fertilité, mais aussi le suivi de la grossesse et l'aide à la mère au moment de l'accouchement.

Naturellement, le département de la Clinique de l'Université de Navarre a une mission, car nous touchons des aspects liés à la vie, et nous voudrions être un phare éclairant la vision chrétienne du respect de la vie et de la sexualité.
Récemment, le prélat a demandé aux personnes de l'Opus Dei d’encourager les initiatives personnelles permettant de témoigner de la vision chrétienne qui doit imprégner la vie quotidienne. Et nous avons travaillé sur plusieurs initiatives portant sur des questions qui nous intéressent en ce moment.

Dans mon cas, en tant que professionnel de la santé, je collabore au projet "CUN (Clinique de l'Université de Navarre) vous accompagne" : il s'agit d'un programme d'aide aux femmes enceintes d'un bébé dont l'espérance de vie est faible. Il s'agit en fait d'une initiative de soins palliatifs pour la période périnatale.

Nous avons vécu de très belles expériences et nous essayons de trouver des solutions pour aider ces femmes, à qui l'on ne propose généralement qu'une interruption de grossesse. Ainsi, nous faisons en sorte que, même si leur vie est courte, ces enfants puissent mourir dans les bras de leur mère, dans le plus grand confort possible et entourés de l'affection de leurs proches. Nous accompagnons les familles, nous sommes à leurs côtés... et c'est quelque chose qui enrichit à la fois les personnes que nous aidons et nous-mêmes dans notre travail.

L’accompagnement des personnes qui n'arrivent pas à avoir d'enfants et qui cherchent des alternatives à la procréation assistée nous intéresse également beaucoup. Nous avons mis au point un protocole de diagnostic et de traitement approfondi, scientifique et fondé sur des constats évidents, qui peut aider ces couples, en respectant la nature de la relation conjugale, la dignité de l'embryon et le processus procréatif. Nous avons de bons résultats.

Symposium sur la reconnaissance de la fertilité naturelle

Enfin, nous sommes bien conscients que les couples qui souhaitent espacer leurs grossesses sans recourir à la contraception ont besoin d’aide. Depuis les années 1960, après la révolution sexuelle, il y a un débat sur la meilleure façon d'espacer les enfants. Dans la ligne tracée par Humanae Vitae, la théologie du corps et Amoris Laetitiae, en cette Année de la famille Amoris Laetitiae proposée par le Pape François, nous pensons qu’il serait très intéressant de mener une réflexion profonde et multidisciplinaire sur le thème de la Reconnaissance naturelle de la fertilité, ce qui revient à mettre en valeur la doctrine récente de l'Église sur ce point.

À cette fin, les 22, 23 et 24 septembre, nous organisons un symposium multidisciplinaire et international sur la reconnaissance naturelle de la fertilité, organisé par l'université de Navarre, en collaboration avec José Antonio Arraztoa, du département de gynécologie de l'université des Andes (Chili), et José Granados, du projet Veritas Amoris (Madrid).
Le symposium aura lieu à Pampelune, et on peut y assister en présentiel ou en ligne ; l'inscription est gratuite, et nous avons déjà près de 700 personnes inscrites de 40 pays différents (il y aura une traduction simultanée espagnol-anglais-espagnol)*

Nous allons parler de l'amour humain et de la sexualité dans une perspective chrétienne, tant d'un point de vue anthropologique que du point de vue de l'affectivité et, naturellement, du point de vue de la santé. Je pense que la réflexion sur ces thèmes peut nous aider tous à comprendre la vision chrétienne de la sexualité et la beauté profonde de l'amour humain.

*À ce jour, il est très probable qu’il y ait également une traduction en français (NDLR).

La partie plus académique se déroulera l'après-midi, afin de toucher également le continent américain, et le matin, il y aura des ateliers sur la manière de reconnaître la période de fertilité, d'accompagner les couples qui font une reconnaissance naturelle de la fertilité... Il y aura un atelier très spécial des docteurs Enrique et Marian Rojas intitulé "Aimer et tomber amoureux : 7 règles d'or pour vivre en couple". Un autre des ateliers, qui suscite beaucoup d'expectative, s'intitule "Sexualité sans barrières et amour sans limites ; apprendre à communiquer la beauté de l'amour humain", et bien d'autres interventions.

L'après-midi, le programme de chaque journée sera marqué par trois conférences très spéciales : l'une de Christopher West, probablement l'une des personnes qui a le plus approfondi la théologie du corps, ces dernières années ; une autre de Monseigneur Mario Iceta, archevêque de Burgos, ancien étudiant de l'Université de Navarre, docteur en médecine et en théologie, auteur d'une thèse doctorale sur la bioéthique. Il parlera de "L'amour qui devient fécond : de Saint Paul VI au Pape François" ; et enfin, María Calvo, de l'Université Carlos III, une femme qui s'est plongée dans un féminisme écologique... et parlera de "Féminité et bonheur, déchiffrer le code".

Nous avons travaillé avec beaucoup d'enthousiasme pour mettre ce projet sur pied et nous espérons qu'il sera utile à de nombreuses personnes. Nous voulons mettre tout le matériel sur le site web du congrès, et ainsi contribuer à suivre la suggestion du Pape et souligner qu'il y a de l'espoir.

Nous souhaitons toucher les gynécologues, les médecins généralistes et les spécialistes intéressés par les questions de fertilité, les infirmières, les sages-femmes, les professionnels de la santé, les enseignants du secondaire et du supérieur, les aumôniers et les formateurs de jeunes... et toute personne intéressée par une formation à la sexualité centrée sur la personne et à la sensibilisation à la fertilité naturelle.
Je pense que la réception de l'événement est un autre signe de l'intérêt général pour le sujet et aussi de la manière dont les invitations du Pape à approfondir les valeurs familiales sont bien acceptées.