Évangile (Lc 2, 22-40)
Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur.
Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
Commentaire
Plusieurs scènes de l'enfance de Jésus recueillies par Saint Luc constituent l'Évangile de la solennité de la Sainte Famille cette année. Dans ces textes, les souvenirs empreints d'amour de la Vierge Marie semblent ressurgir. Lorsque Jésus n'était qu'un nouveau-né et que les jours de la purification rituelle de la mère étaient accomplis, Marie et Joseph sont allés présenter l'Enfant au Temple. Ils devaient payer la rançon de Jésus en tant que fils premier-né et offrir le sacrifice rituel de purification pour sa mère. La Sainte Famille est pauvre et c'est pourquoi elle présente deux tourterelles.
L'histoire se situe dans le cadre du Temple de Jérusalem, où la Sainte Famille se rendait avec dévotion, comme Luc lui-même le mentionne un peu plus tard (cf. Lc 2, 41). Au moins deux de ces voyages à Jérusalem et au Temple doivent avoir été spécialement gravés dans la mémoire de la Sainte Famille : la scène de la présentation et le moment où Marie et Joseph ont perdu l'Enfant à l'âge de 12 ans.
Dans l'épisode d'aujourd'hui, on peut remarquer la présence de la prophétesse Anna qui, à ce moment précis, louait Dieu et parlait de lui aux personnes pieuses qui attendaient la rédemption. On souligne également le chant joyeux de Siméon et ses importantes prophéties sur l'Enfant, qui serait un signe de contradiction pour le monde, et sur la Vierge, dont l'âme pure serait transpercée par une épée.
Le jour de la présentation de Jésus a donc été baigné dans un clair-obscur de joie et de tristesse. Dans un certain sens, l'ombre de la future croix a été projetée à l'avance sur les cœurs de Marie et de Joseph ; bien que la lumière pascale du salut ait également été pressentie, chantée et propagée par des femmes et des hommes de Dieu.
Dans toute la scène, la Sainte Famille apparaît comme un modèle de vertu et de vie familiale ordinaire. D'une part, Luc souligne à trois reprises qu'ils ont tout fait "selon la loi du Seigneur". Cette expression souligne la pieuse docilité de la Sainte Famille aux dispositions de la loi Mosaïque. La Sainte Famille, elle aussi, s'est rendue à Bethléem pour se faire enregistrer, démontrant ainsi sa docilité à l'autorité civile. Ce sont des exemples d'humilité et d'obéissance pour que nous puissions accomplir nous aussi ce que l'autorité compétente et légitime, tant religieuse que civile, a décidé.
Puis Luc raconte, brièvement, ce qui semble être un souvenir très juste de parents qui observent avec joie et étonnement comment un enfant grandit et mûrit rapidement. Tout dans l'enfance de Jésus et dans la vie de la Sainte Famille allait s'écouler simplement et naturellement. Leur manière fidèle d'accomplir la loi de Dieu lorsqu'ils se rendaient au Temple se reflétait également dans toute leur vie ordinaire, dans leurs relations avec les autres, dans leur façon de travailler et de se reposer, et même dans leur conduite extérieure.
"En grandissant et en vivant comme l'un d'entre nous, disait Saint Josémaria. Jésus nous révèle que l'existence humaine, nos occupations courantes et ordinaires, ont un sens divin. Même si nous avons largement médité ces vérités, nous devons toujours admirer ces trente années de vie obscure qui constituent la plus grande partie de la vie de Jésus parmi ses frères les hommes. Années obscures, mais, pour nous, claires comme la lumière du soleil. Ou mieux, splendeur qui illumine nos journées et leur donne leur véritable dimension, puisque nous sommes des chrétiens courants, qui menons une vie ordinaire, semblable à celle de millions de gens dans les coins les plus divers du monde »[1].
Examen de conscience
1. Les souverains pontifes nous rappellent souvent que le Christ a voulu naître au sein d’une famille, soulignant par-là l’importance de la famille dans le dessein de Dieu. Ma famille occupe-t-elle la première place dans ma tête et dans mon cœur et, par conséquent, dans mon emploi du temps ?
2. Puisque la perfection n’est pas de ce monde, des frictions, des malentendus et d’autres troubles se produisent inéluctablement au sein de toutes les familles. Le moment venu, ai-je le bon réflexe d’invoquer la Sainte Famille de Nazareth, modèle de toutes les familles, sachant que son intercession auprès de Dieu le Père est toujours puissante et décisive ?
3. Selon une formule chère au cœur de saint Josémaria, est-ce que je fais en sorte que mon foyer soit un foyer plein de joie et de lumière ? Comment devrais-je m’y prendre pour qu’il en soit toujours ainsi, quoi qu’il puisse arriver ?
[1] Saint Josémaria, Quand le Christ passe, n. 14.