Visiter les malades et en prendre soin

Le commentaire du Prélat de l'Opus Dei de chaque oeuvre de miséricorde commence par la visite et le soin des malades. Comme ces jeunes qui accompagnaient saint Josémaria, nous pourrons découvrir Jésus chez les malades et les personnes démunies.

Janvier 2016. 2ème émission:

Voici l'enregistrement audio (en espagnol) du commentaire du Prélat :

La première œuvre de miséricorde corporelle que l’Église nous propose est celle de visiter les malades et d’en prendre soin : ce que le Christ fit continuellement durant sa vie sur terre. Nous le voyons guérir la belle-mère de Pierre, rendre la santé à la fille de Jaïre, s’occuper du paralytique à la piscine de Bethsaïde ou s’arrêter devant les aveugles qui l’attendaient à l’entrée de Jérusalem, parmi tant d’autres scènes racontées dans l’Evangile.

La souffrance de ces personnes nous montre que Dieu va à leur rencontre et leur annonce le salut qu’Il est venu apporter à tous les hommes.

Le Seigneur voyait dans les malades l’humanité qui a le plus besoin du salut. Lorsque nous sommes en bonne santé, nous pouvons être tentés d’oublier Dieu lui-même, mais dès que la souffrance ou la douleur réapparaissent dans notre vie, le cri de l’aveugle à la sortie de Jéricho : « Fils de David, aie pitié de moi ! » nous vient peut-être à l’esprit. C’est dans la faiblesse que nous nous sentons particulièrement démunis.

Ralentissons nous aussi notre pas devant la fatigue des autres, comme l’a fait le Christ.

L’Esprit Saint, Amour infini, consolera les autres grâce à notre compagnie, notre conversation et notre silence respectueux et constructif, auprès d’un malade qui en a besoin. Nous avons tous beaucoup de choses à faire tous les jours et les tâches se multiplient sans arrêt, mais ne permettons pas que notre agenda trop rempli nous fasse oublier les malades.

Nous avons beaucoup d’exemples de saints et de saintes qui ont imité le Christ précisément dans cette œuvre de miséricorde.

Parmi eux, Saint Josémaria expliquait souvent que l’Opus Dei était né dans les hôpitaux, parmi les malades, comme par nécessité. Depuis son arrivée à Madrid en 1926 ou 1927 et jusqu’en 1931, il participa intensément à plusieurs œuvres de bienfaisance : la Fondation des Malades, la confrérie de Saint Philippe de Néri, etc. qui s’occupaient de patients dans les hôpitaux ou à la périphérie de la capitale. Madrid comptait à l’époque plus d’un million d’habitants. Les faubourgs étaient très éloignés les uns des autres et les transports en commun très défaillants. Pourtant, Saint Josémaria allait partout où il fallait, toujours à pied, pour se rendre chez les malades et les entourer, pour leur communiquer la chaleur du Christ et le pardon de Dieu le Père. Combien de personnes sont allées au Ciel grâce à ce travail sacerdotal de saint Josémaria !

À partir de 1933 surtout, il se faisait accompagner de quelques jeunes qu’il dirigeait spirituellement. Ensemble, ils parlaient affectueusement avec les patients et leur rendaient de nombreux services : ils faisaient leur toilette, leur coupaient les ongles, les coiffaient, leur apportaient de la bonne lecture.

Ce sont précisément ces jeunes-là qui, au contact de la souffrance et de la pauvreté des autres, ont découvert Jésus chez les malades et les personnes démunies.

Mes filles, mes fils, mes amis, vous qui participez aux apostolats de la Prélature, faites que cette sollicitude envers les plus démunis ne soit pas simplement une caractéristique des premiers temps. L’Opus Dei continue de naître et de croître chaque jour, chez toi, chez moi, lorsque nous pratiquons la miséricorde auprès des laissé-pour-compte, lorsque nous découvrons le Christ chez ceux qui nous entourent, surtout chez ceux qui souffrent de différents maux.

Comme le Christ, témoignons de la miséricorde de Dieu par notre présence, nos services, voire par un simple coup de fil. Nous pouvons ainsi les aider à oublier la douleur et la solitude, les écouter patiemment quand ils nous parlent des soucis qui les oppressent, leur communiquer l’amour et le courage qui leur permettront de réagir avec dignité dans circonstances les plus dures et leur rappeler que la maladie est l’occasion de s’unir à la Croix de Jésus.

Dans Chemin, ouvrage mondialement connu de saint Josémaria, il est écrit: Un Enfant. Un Malade. Quand vous écrivez ces mots, n’êtes-vous pas tentés de leur ajouter une majuscule ? En effet, pour une âme éprise de Dieu, les enfants et les malades sont bien Lui ».

Depuis son plus jeune âge, saint Josémaria voyait le Christ chez ceux qui souffrent car Jésus n’a pas seulement guéri les malades mais il s’est identifié à eux. Le Fils de Dieu a connu d’immenses souffrances. Pensons, par exemple, à son épuisement physique et spirituel au Jardin des Oliviers ; à la douleur indescriptible de chaque coup de fouet lors de sa Flagellation ; au mal de tête et à la faiblesse physique qui ont dû le tenailler au fil des heures de sa Passion…

Il peut arriver que certains malades endurent leur souffrance comme un poids absurde. Cette réalité peut devenir sombre et sans explication. Aussi, si le Seigneur permet que nous éprouvions la douleur, acceptons-la. S’il nous faut aller chez le médecin, obéissons docilement à ses indications, soyons de bons patients : avec l’aide du Ciel, efforçons-nous d’accepter cette situation et mettons tout en œuvre pour récupérer nos forces au plus vite et être à nouveau en mesure de servir généreusement Dieu et les autres. Toutefois, si sa volonté est autre, disons Fiat, comme la Sainte Vierge : Que ta Volonté soit faite, qu’elle s’accomplisse.

Ainsi, nous saurons nous adresser au Seigneur dans notre prière en lui disant :

Je ne comprends pas ce que tu veux, mais je ne te demande pas non plus de me l’expliquer. Si tu permets la maladie, accorde-moi ton aide pour supporter cette situation : que je sois plus uni à toi, plus uni à ceux qui m’entourent, plus uni à toute l’humanité.

Répétons cette prière de saint Josémaria et confions-nous à l’Esprit Saint :

« Esprit de joie et de paix! Je veux ce que tu veux, je veux parce que tu le veux, je veux comme tu le veux, je veux quand tu le voudras… ».

Être porteurs de la miséricorde est un grand bien pour l’âme de chacune et de chacun ! Prions le Seigneur, par l’intercession de sa Très Sainte Mère, de nous encourager à transmettre l’amour de Dieu à ceux qui n’ont pas la santé et accueillons, dans la paix, la miséricorde du Seigneur si sa Volonté est que nous nous unissions à Lui au moyen de la Croix.