Un élan missionnaire renouvelé

Le 21 septembre dernier, fête de saint Matthieu, Apôtre et Evangéliste, Benoît XVI instituait le Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.

Dans le prolongement de la pensée de ses prédécesseurs , il lui donne pour objectif « d’encourager la réflexion sur les thèmes de la nouvelle évangélisation, d’identifier et promouvoir les formes et les instruments aptes à la réaliser ».

Nous vous proposons ici quelques paragraphes de la Lettre Apostolique par lequel ce nouveau Conseil pontifical a été institué.

« Le Concile œcuménique Vatican II adopta déjà parmi ses thèmes centraux la question de la relation entre l’Eglise et ce monde contemporain. Dans le sillage de l’enseignement conciliaire, mes prédécesseurs ont ensuite réfléchi ultérieurement sur la nécessité de trouver des formes adéquates pour permettre à nos contemporains d’entendre encore la Parole vivante et éternelle du Seigneur.

Avec clairvoyance, le Serviteur de Dieu Paul VI observe que l’engagement de l’évangélisation «s’avère toujours plus nécessaire également, à cause des situations de déchristianisation fréquentes de nos jours, pour des multitudes de personnes qui ont reçu le baptême mais vivent totalement en dehors de la vie chrétienne, pour des gens simples ayant une certaine foi mais connaissant mal les fondements de cette foi, pour des intellectuels qui sentent le besoin de connaître Jésus Christ sous une lumière autre que l’enseignement reçu dans leur enfance, et pour beaucoup d’autres» ( Evangelii nuntiandi , n. 52). Puis, adressant sa pensée vers ceux qui sont éloignés de la foi, il ajoutait que l’action évangélisatrice de l’Eglise «doit chercher constamment les moyens et le langage adéquats pour leur proposer ou leur reproposer la révélation de Dieu et la foi en Jésus Christ» ( ibid., n. 56).

Le vénérable Serviteur de Dieu Jean-Paul II fit de ce devoir exigeant l’un des points centraux de son vaste Magistère, en résumant dans le concept de «nouvelle évangélisation», qu’il approfondit de façon systématique dans de nombreuses interventions, le devoir qui attend l’Eglise aujourd’hui, en particulier dans les régions d’antique christianisation. Un devoir qui, s’il concerne directement sa façon de se rapporter avec l’extérieur, présuppose toutefois, avant tout, un renouveau constant en son sein, un passage permanent, pour ainsi dire, de la condition d’évangélisée à évangélisatrice. […]

Faisant donc mienne la préoccupation de mes vénérés prédécesseurs, je considère opportun d’offrir des réponses adéquates afin que l’Eglise tout entière, se laissant régénérer par la force de l’Esprit Saint, se présente au monde contemporain avec un élan missionnaire en mesure de promouvoir une nouvelle évangélisation […]

La diversité des situations exige un discernement attentif; parler de «nouvelle évangélisation» ne signifie pas, en effet, devoir élaborer une unique formule identique pour toutes les circonstances. Et, toutefois, il n’est pas difficile de percevoir que ce dont ont besoin toutes les Eglises qui vivent dans des territoires traditionnellement chrétiens est un élan missionnaire renouvelé, expression d’une nouvelle ouverture généreuse au don de la grâce. En effet, nous ne pouvons oublier que le premier devoir sera toujours celui de nous rendre dociles à l’œuvre gratuite de l’Esprit du Ressuscité, qui accompagne tous ceux qui sont porteurs de l’Evangile et ouvre le cœur de ceux qui écoutent. Pour proclamer de façon féconde la Parole de l’Evangile, il faut avant tout faire une expérience profonde de Dieu.

Comme j’ai eu l’occasion de l’affirmer dans ma première Encyclique Deus caritas est : «A l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive» (n. 1). De même, à l’origine de toute évangélisation, il n’y a pas un projet humain d’expansion, mais le désir de partager le don inestimable que Dieu a voulu nous faire, en nous faisant participer à sa vie même. »