Promotion médico-sociale à Ouguedoumé

Nous venons pour nous donner aux autres, nous venons pour faire ce qu’il faudra faire, nous sommes prêtes à tout, et ainsi nous devenons meilleures !!

Alicia entourée d'enfants

« Il vaut mieux donner que recevoir ». On pourrait dire que cette phrase inspire les responsables des Centres Culturels Marahoué et Nimba qui, soucieux de la formation intégrale des lycéennes et étudiantes qui fréquentent ces Centres, organisent depuis des années des activités sociales au profit des populations et ce habituellement au mois de juillet. Cette année le village choisi a été celui de Ouguédoumé, dans le département d’Alépé et, comme il y a déjà plusieurs années, des lycéennes et étudiantes venues d’Espagne se sont jointes à nous.

L’esprit de cette activité est clair pour chacune des participantes : nous venons pour nous donner aux autres, nous venons pour faire ce qu’il faudra faire, nous sommes prêtes à tout, et ainsi nous devenons meilleures !!

C’est ainsi que nous sommes parties à Ouguédoumé. Au village nous attendaient le couple qui nous accueillait chez lui, les parents d’Irène. Pendant toute la promotion, nous nous sommes vues entourées par cette famille qui était devenue la nôtre. Chaque jour nous avons touché du doigt leur affection et leur préoccupation pour nous !! Nous ne les remercierons jamais assez pour tout ce qu’ils ont fait pour nous !! La population aussi a été accueillante, nous avons pu réaliser nos activités sans aucune contrainte, dans une totale liberté de mouvements, ce qui a contribué au bon déroulement de tout le programme prévu.

Angèle et Andrea

Comment se déroule une journée ? Nous avons la chance de pouvoir assister àla Sainte Messe tous les jours car un prêtre est disponible pour nous, y compris l’abbé Désiré du village de Dabré. Nous profitons de l’occasion pour le remercier. Ensuite, nous avons le petit déjeuner et aux environs de 10h00 nous partons à l’école primaire pour restaurer les salles de classe (un des deux bâtiments existants). Pendant que quelques-unes font la peinture des murs intérieurs, d’autres rabotent les pupitres et d’autres encore font le vernissage des pupitres déjà rabotés. L’équipe est magnifique. Chacune est à son poste. On travaille à la chaîne. Evidemment, il y a toujours des « curieux » – des enfants – qui n’ont jamais vu des filles faire ce type de travail et qui veulent aider. A vrai dire, ils gênent plus qu’ils n’aident, mais nous les laissons faire car nous savons qu’ils veulent être utiles. Des femmes passent, des jeunes passent, et toujours le même commentaire: comment des filles peuvent faire tout ça ? Une de nos ivoiriennes répond à une de ces femmes qui se posent la question: « Dans l’Œuvre, on nous apprend tout ! » A 13h00, nous rentrons à la maison pour déjeuner. Nous faisons la réunion, nous récitons le chapelet et ensuite nous faisons des activités diverses avec les jeunes filles du village: de l’artisanat, des cours de cuisine, des jeux, etc. Les activités finissent aux environs de 17h30.

Ils apprennent et s’amusent

Les deux derniers jours de la promotion ont été dédiés aux consultations médicales, nous avons fait plus de 300 consultations, c’était magnifique !!! Le samedi soir, veille de notre départ, les notables et chefs du village ont tenu à nous offrir un dîner pour nous remercier pour tout le travail effectué dans leur village. A vrai dire, nous estimons que c’est à nous de les remercier car sans leur aide, sans leur accord, rien n’aurait pu se faire. Les jeunes filles qui ont participé aux activités ont préparé un petit spectacle pour les parents et ils sont les invités d’honneur, bien sûr. A la fin du dîner, ils nous ont beaucoup remercié de tout ce que nous avons fait; les consultations ont été un point important: qu’un groupe de médecins soit venu pour offrir des consultations à la population et remettre des médicaments gratuitement, cela ne pouvait pas passer inaperçu.

Nous avons appris à vivre avec des personnes que nous n’avions jamais vues ; nous nous sommes rendu compte que cela était possible ; chacune a appris à penser davantage aux autres

Des commentaires ? De la part de celles qui ont participé à la promotion, elles ont beaucoup appris ! Matériellement, elles se sont rendues compte qu’elles aussi pouvaient restaurer des meubles, faire la peinture, chose qu’elles n’avaient jamais pensé pouvoir faire. Mais plus important que cela : l’une d’elles me disait qu’elle avait appris à vivre avec des personnes qu’elle n’avait jamais vues et qu’elle s’est rendue compte que cela était possible ; chacune a appris à penser davantage aux autres et l’esprit de service était une caractéristique de l’ambiance. Il y avait beaucoup de joie et chacune cherchait à prendre les « contrariétés » du bon côté. En effet, il y a eu parfois des coupures d’eau ou d’électricité mais cela n’était pas si important que cela car ce qui était important pour nous c’est que nous étions ensemble. Les espagnoles, quant à elles, ont connu notre pays: ses faiblesses (les conditions de vie pauvre, des filles qui ne vont pas à l’école, …) et ses richesses (la joie même si les circonstances sont difficiles, des personnes qui travaillent dur pour faire aller de l’avant leurs familles, …).

Marie Jeanne et Andrea

L’union dans la convivialité et dans le travail entre ivoiriennes et espagnoles a toujours été très forte, je pense que je n’ai pas entendu une seule fois quelqu’un dire qu’elle ne voulait pas faire quelque chose: nous étions des amies avec un projet commun et nous étions disposées à le faire aller de l’avant ensemble. Comment nous comprenions-nous entre nous ? Quelques-unes faisaient appel à l’anglais, d’autres à l’allemand, d’autres cherchaient des traductrices pour l’espagnol, mais il faut dire qu’avec l’affection et le vrai intérêt pour l’autre, on peut découvrir sans mots ce dont l’autre a besoin et ce langage aussi a été utilisé.

Dieu ? Il était toujours là !!! Avant tout à la Sainte Messe, et c’est frappant que le vendredi, dans un village perdu de la Côte d’Ivoire, avec tellement peu de catholiques, on célèbre la Messe pour les chrétiens persécutés dans le monde !!!!!! Et que le lendemain, fête de saint Benoît, on se rappelle d’une manière particulière du pape Benoît XVI !! Vive l’Eglise!! D’autre part, il n’a presque pas plu. Il nous a toujours « dépannées » dans nos difficultés. Il a même arrangé les choses pour qu’on fasse une promenade en « pinasse » sur la lagune !! Il faut dire également qu’Il nous a manqué au village, car il n’y a pas de Saint-Sacrement à l’Eglise…

Ouguédoumé, près de la Lagune Ebrié

Beaucoup d’autres bonnes choses se sont passées. Une promotion est bonne à vivre, pas tellement à raconter….La famille d’Irène, les notables, la population souhaitent que nous revenions l’année prochaine, et je crois que cela sera une réalité, nous voulons revenir à Ouguédoumé !!

La promotion s’est achevée à Ouguédoumé mais se poursuivra à Kouassiblékro, un village à côté de Bouaké.