Projet solidaire 2015

Ils sont très heureux de consacrer une partie de leurs vacances à travailler pour les autres. Des étudiants d’Abidjan ont fait des travaux de réfection de l’école du village, donné des cours d’appui scolaire pour les plus jeunes, dispensé des consultations et soins médicaux pour tous. Les acteurs en bénéficient au moins autant que la population du village : ils ont la joie de servir les autres.

Pacôme donne des médicaments à un malade

'est à Gangoro Nanafoué, village situé à 5 kilomètres de Tiébissou, que s’est tenu le Projet solidaire du Centre Culturel Comoé, du 22 septembre au 1er octobre 2015. Le projet solidaire est une activité de vacances pendant laquelle des étudiants réalisent bénévolement diverses actions sociales : réhabilitation de l’école primaire, appui scolaire aux enfants, assistance médicale. Nous étions 18 étudiants venus d’Abidjan à y prendre part.

C'est le commencement du chantier. Il y a du travail à faire

La réhabilitation de l’école primaire de Gangoro représentait un défi majeur, c’est pourquoi la plus grande partie des effectifs y était affectée. Ladite école est composée de trois bâtiments dont le plus ancien date de 1976. Elle comprend six salles de classe, un bureau pour le Directeur et une cantine. Sur ce chantier, il y avait beaucoup à faire. Les toitures étaient fissurées par endroits, les bancs étaient en si mauvais état qu’on se mettait à tanguer de gauche à droite rien qu’en les regardant, la peinture était très dégradée. La toiture de la terrasse du plus ancien bâtiment avait été complètement emportée lors d’un orage. Il fallait donc la refaire ainsi que tout le plancher de cette partie. Les constats ayant été faits, nous avons tout de même gardé le sourire et retroussé les manches. En plus des heures de travail, il y avait d’autres efforts et quelques contrariétés qui nous aidaient à avoir plus présents à l’esprit les bénéficiaires. Et des choses très sympathiques qui nous faisaient sourire : par exemple, on entendait par moments les écoliers qui participaient à des cours de renforcement non loin. Ils disaient à haute voix « bonjour Monsieur, je m’assois et je me tais ». Pour nous c’était nouveau et assez surprenant. En pensant à eux, il valait la peine de s’appliquer à bien faire les tâches qui nous étaient confiées.

Les cours d'appui solidaire sous les arbres

L’appui scolaire a été apporté à plus de 200 écoliers. À la tâche, il y avait Félix, Isidore et Pacôme, trois étudiants devenus enseignants pour la circonstance. Chacun avait à sa charge des élèves de 2 classes regroupés par niveau (Cours Préparatoire, Cours Élémentaire et Cours Moyen). Les « salles » de classe étaient franchement atypiques. Quand on y « entrait » on se rendait compte que les élèves avaient de la voix et étaient très disciplinés. Ils accueillaient avec leur fameuse récitation « bonjour …me tais ». La salle, n’avait pas de porte, encore moins des fenêtres. Assis à trois ou quatre par banc, les élèves pouvaient au moins profiter de l’air frais, en suivant les cours. En effet, l’appui scolaire se déroulait à l’air libre, à l’ombre des manguiers plantés dans la cour de l’école. Malgré tout, le sérieux ne manquait pas aux enseignants et encore moins aux apprenants, même si quelques fois ces derniers ne pouvaient s’empêcher de s’exprimer en baoulé (langue de la région) au lieu du français. Les cours finis, en rentrant, ces écoliers pouvaient apprécier l’avancement des travaux de leur école.

Franck-Hermann avec un jeune patient

Au dispensaire du village, le décor était tout autre. Le bâtiment avait été inauguré peu de mois auparavant. Chaque jour, des dizaines de patients s’y rendaient pour bénéficier gratuitement de consultations, de soins et de médicaments. La prise en charge des patients était assurée par Franck-Hermann, qui vient de finir ses études de médecine, un autre Pacôme, docteur en pharmacie, et Olivier et Boris, étudiants en médecine ; Yannick, étudiant en Droit, faisait le travail des aides-soignants.

Les cours d'hygiène pour les mamans

Pendant qu’ils attendaient leur tour, les patients (pour la plupart des femmes et des enfants) étaient sensibilisés sur l’hygiène, les maladies infantiles et l’importance de la vaccination. Félix et Abraham commentaient des panneaux très expressifs conçus à cette fin. Leurs explications étaient traduites en la langue locale par des personnes du village.

Les villageois nous ont aidés dans certains volets des travaux. Par exemple, la deuxième journée a été marquée par un déploiement spectaculaire sur le chantier. Ce jour-là, équipés de machettes, les hommes ont désherbé la cour de l’école. Les femmes ont aussi contribué en apportant du sable et du gravier. Deux familles se sont chargées d’héberger tous les participants.

Le Projet Solidaire est une aventure dans laquelle tout un groupe s’engage à venir en aide aux autres, dans une ambiance sympathique et amicale. Le soir venu après le repas, nous échangions sur les évènements de la journée. Quelquefois, des jeunes du village passaient saluer et faire connaissance avec nous. En réalité, nous en sommes les bénéficiaires, autant que les gens du village : nos congés ont été utiles et enrichissants aussi bien pour eux que pour nous.

Le 1er octobre fut le dernier jour de ce projet. La veille, nous étions restés très tard sur le chantier de l’école pour les dernières touches. Avant de rendre les clés des bâtiments aux autorités du village, nous avons effectué une remise de prix aux enfants qui ont été le plus assidus à l’appui scolaire. Il s’agissait de sacs à dos, de cahiers et d’ardoises. Ces dons ont été possibles grâce au soutien d’une entreprise agroindustrielle. Après les au-revoir à nos hôtes nous avons quitté Gangoro en début d’après-midi, non sans un petit pincement au cœur : un peu de nostalgie.