Noël

La fête de Noël, au commencement de l’hiver, est parfois éclipsée par l’agitation autour des cadeaux et la fatigue de la fin de l’année. Quelques considérations pour nous aider à redonner à cet événement tout son sens, en compagnie de saint Josémaria.

La crèche sur la place Saint-Pierre, à Rome

Un peu d’histoire

Le terme de Noël apparaît vers le XIIe siècle par évolution du mot latin natalis (relatif à la naissance). La fête commémore la naissance de Jésus-Christ à Bethléem. Si les évangélistes permettent de mieux dater l’année de naissance du Christ, il n’en est pas de même pour le jour ni le mois. C’est en 354 que le pape Libère fixa le jour du 25 décembre. Auparavant, la naissance du Christ était fêtée le 6 janvier, en même temps que l’adoration des mages. Cette date aurait été choisie pour christianiser les fêtes païennes qui avaient lieu pour le solstice d’hiver. En effet c’est alors que le soleil est au plus bas et qu’il va peu à peu gagner sur la nuit que la naissance du Christ est célébrée comme la lumière qui vient briller dans les ténèbres et inaugure un jour nouveau, une ère nouvelle sur le monde.

Le sens de l’événement

La naissance du Christ représente un événement à nul autre pareil : c’est la naissance de Dieu fait homme parmi les hommes, que l’on traduira par Emmanuel, mot hébreu signifiant Dieu avec nous.

Saint Jean écrit dans sa première lettre : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie ; car la Vie s'est manifestée : nous l'avons vue, nous en rendons témoignage et nous vous annonçons cette Vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est apparue ; ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons… » (1, 1-3). Cette rencontre si bien exprimée par Saint Jean commence à Noël.

« Comme je l’ai écrit dans l’Encyclique Deus caritas est, disait Benoît XVI, à la base du fait d’être chrétien – et donc à l’origine de notre témoignage de croyants – il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec la Personne de Jésus Christ, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive (n.1) ».

La prière de saint Augustin (Sermon pour Noël)

« Ô homme, éveille-toi; c'est pour toi que Dieu s'est fait homme. Toi qui dors, lève-toi ; lève-toi d'entre les morts, et le Christ t’illuminera (Eph 5, 14). Oui, c'est pour toi que Dieu s'est fait homme; et s'il n'était né dans le temps, éternellement tu serais mort ; jamais tu ne serais délivré de cette chair de péché, s'il n'en avait pris la ressemblance ; s'il ne te faisait une si grande miséricorde, tu serais livré à une misère sans fin ; tu n'aurais point recouvré la vie, s'il ne s'était assujetti à mourir comme toi ; tu aurais succombé, s'il ne t'avait secouru ; tu aurais péri, s'il n'était venu. »

Noël avec saint Josémaria

Au temps de Noël, saint Josémaria passait de longs moments à contempler l’enfant Jésus et à le prendre dans ses bras. Sa prédication en sera essentiellement imprégnée.

Le triomphe du Christ dans l’humilité

« Lorsque Noël arrive, j'aime contempler les représentations de l'enfant Jésus. Ces images qui nous montrent l'anéantissement du Seigneur, me rappellent que Dieu nous appelle, que le Tout-Puissant a voulu se présenter démuni, qu'Il a voulu avoir besoin des hommes. Dès le berceau de Bethléem, le Christ me dit, et te dit, qu'Il a besoin de nous; Il nous invite à mener une vie chrétienne, sans compromission, une vie de générosité, de travail, de joie.

Jamais nous n'obtiendrons la véritable bonne humeur si nous n'imitons pas vraiment Jésus; si nous ne sommes pas humbles comme Lui. J'insiste à nouveau: avez-vous vu où se cache la grandeur de Dieu ? Dans une étable, dans les langes, dans une grotte. L'efficacité rédemptrice de nos vies ne peut s'exercer qu'avec humilité, parce qu'alors, nous cessons de penser à nous-mêmes et nous sentons que nous avons le devoir d'aider les autres » (Quand le Christ passe, n°18).

Une rencontre toute spéciale avec Dieu

« Une lumière brillera aujourd'hui sur nous, car le Seigneur nous est né. C'est la grande nouvelle qui émeut les chrétiens en ce jour et qui s'adresse, par eux, à l'humanité tout entière. Dieu est là. Cette vérité doit remplir nos vies : chaque fête de Noël doit être pour nous une nouvelle rencontre toute spéciale avec Dieu, et nous devons faire en sorte que sa lumière et sa grâce pénètrent jusqu'au fond de notre âme. » (Ib, n°12).

Examiner notre vie à la lumière de l’enfant

« Maintenant, devant l'enfant Jésus, nous pouvons continuer notre examen personnel : sommes-nous décidés à faire en sorte que notre vie serve de leçon aux hommes, nos frères et nos semblables ? Sommes-nous disposés à être d'autres Christ ? (...) Es-tu en train de vivre la vie du Christ, dans ta vie ordinaire au milieu du monde ? » (Ib, n°21)