Mireille, Johnès et les familles de leurs amis

Le 9 décembre dernier a été célébrée à Bingerville la XIIème Journée Ivoirienne de la Famille. Il y avait du monde, près de quatre cents personnes (papas, mamans et enfants) dans une ambiance décontractée et sympathique. Nous avons rencontré Mireille et Johnès, qui font partie des organisateurs, pour en savoir davantage.

Johnès, Mireille, Pierre-Emmanuel et Eloïse

  Mireille, Johnès, pourriez-vous nous expliquer un peu ce qui se passe autour de nous ? Mireille.- Nous sommes réunis pour célébrer la Journée Ivoirienne de la Famille. Une fois par an, des amis qui attachent beaucoup d’intérêt à des questions telles que l’éducation des enfants, la gestion du temps de travail et du temps consacré à la famille, le dialogue entre les parents, etc., se réunissent pour échanger des expériences, émettre des idées, partager une journée d’amitié et de détente.

Et depuis quand organisez-vous ces journées ? Mireille.- La première édition a eu lieu en 2000 ; nous devrions en être aujourd’hui à la 13ème. Mais les événements de décembre 2010 nous ont empêchés d’organiser la journée cette année là.

En fait, lorsque vous dites « nous », de qui parlez-vous ? Certainement pas de vous deux seulement. Johnès.- Bien sûr ! Depuis plusieurs années, plus de vingt ans déjà, un groupe de couples s’est intéressé aux questions de la famille. Il est remarquable de voir que, pour enseigner les mathématiques ou la grammaire aux enfants il faut suivre des cours spécifiques, obtenir des diplômes et des autorisations administratives ; en revanche, on suppose que pour constituer une famille et éduquer des enfants, le bon sens suffit. Il est évident que des problèmes financiers, de manque de temps, des contraintes imposées par le travail des époux, des différences de tempérament entre eux, sont des aspects qui méritent d’être pris en compte et d’être analysés. Déjà l’amour conjugal a besoin d’être soigné pour qu’il s’épanouisse ; puis, les enfants demandent d’être écoutés, compris, aidés, éduqués. Chaque enfant est un bijou unique. Il faut connaître ses potentialités individuelles pour l’aider à les mettre en valeur, déceler ses points faibles pour l’aider à les corriger. Tout cela avec un dosage de liberté – autorité qui doit être trouvé conjointement par les parents, compte tenu des particularités de chaque enfant.

Et tout cela, vous l’analysez une fois par an ? Mireille.-  Bien sûr que non ! Dès 1989 nos aînés ont commencé à se réunir en groupes de quinze à vingt couples pour développer ce type de sujets en dix ou douze séances. Ce système, qui s’apparente à la méthode d’étude des cas qui est utilisée par beaucoup de Business Schools (d’ailleurs, quel business serait plus important que la famille, n’est-ce pas ?) s’est avéré très efficace. La première fois que j’ai participé à ces cours, cela a été une découverte : apprendre à se comprendre et à mieux comprendre les autres et l’environnement familial, pour nous rendre plus heureux les uns les autres. C’est peut-être l’un des aspects les plus visibles chez les couples qui participent à ces sessions ; dans certains cas le dialogue entre les conjoints sur certains points devient tellement difficile qu’ils n’osent pas les aborder ; or, feindre d’ignorer un souci n’est pas une bonne manière de le surmonter… Des participants aux cours ont fait parfois des déclarations très émouvantes dans ce sens.

Johnès.- Je suis tout à fait d’accord. La découverte de ces cours m’a beaucoup aidé ; puis nous nous y sommes engagés, de sorte que maintenant nous participons avec d’autres amis à l’organisation et à la modération des différentes sessions. Le groupe informel du départ est devenu une association reconnue, « Famille et Éducation », qui fait partie de la Fédération Internationale pour le Développement de la Famille ; cette fédération organise des congrès internationaux et jouit du statut de Consultant du Conseil Economique et Social des Nations Unies.

Pour enseigner les mathématiques aux enfants il faut suivre des cours spécifiques ; en revanche, on suppose que pour les éduquer, le bon sens suffit

Et après avoir participé à une session, quelle est la suite ? Mireille.- Les participants découvrent beaucoup de choses sur la façon d’analyser et de traiter les situations concernant la vie de la famille, l’amour conjugal, l’éducation des enfants. Puis, on devient des amis. Chaque session est « couronnée » par une journée de détente à la plage ou dans un autre endroit. La plupart des participants se constitue après en ce que nous appelons « un groupe de recherche » pour continuer à approfondir sur les questions qui concernent la famille. Ces groupes se réunissent aussi pour faire des sorties ensemble, les couples seulement ou avec leurs enfants.

Johnès.- On développe l’intérêt pour son épouse et ses enfants, on apprend à les maintenir à la première place dans les centres d’intérêt personnel, on a le souci d’aider aussi ses amis dans ce sens. Une partie des participants se réunit de façon très informelle une fois par mois dans les « goûters de la famille ».

Nous avons vu que la journée d’aujourd’hui a commencé par une messe, célébrée par l’abbé Traoré, qui a fait mention dans son homélie de textes du Pape, du Fondateur de l’Opus Dei, du Prélat de l’Opus Dei. Quel est le lien entre votre association et l’Opus Dei ? Johnès.- Il y a ici beaucoup de monde ; et évidemment, tous ne sont pas des fidèles de l’Opus Dei. Moi oui, et Mireille aussi. Lorsque j’ai connu l’Opus Dei je commençais mes études à l’université. C’est dans un centre de l’Opus Dei à Abidjan que j’ai entendu parler de l’appel universel à la sainteté ; et, notamment du mariage compris comme une vocation chrétienne. D’ailleurs, c’est le titre de l’une des homélies de saint Josémaria, fondateur de l’Opus Dei, publiée dans un recueil d’homélies qui a pour titre « Quand le Christ passe ». Après je suis parti à l’étranger pour poursuivre mes études d’architecture. C’est à mon retour, lorsque je commençais ma vie professionnelle, que j’ai repris contact avec l’Opus Dei, qui m’aidait à envisager mon avenir en tant que chrétien, en tant qu’architecte et en tant qu’époux et père de famille comme faisant une unité. Et j’ai demandé à être admis à l’Opus Dei. Lorsque nous nous sommes connus et que par la suite nous nous sommes mariés, Mireille et moi partagions tous les deux ces mêmes idées. Dans ce contexte, l’intérêt pour tout ce qui concernait le mariage et la famille allait de soi. La découverte de Famille et Éducation a été pour nous très encourageante : elle nous aidait à trouver une voie pour faire quelque chose de concret en faveur de notre propre famille et de celles de nos amis.

Eloïse est heureuse avec son papa

Mireille.- Aider à l’organisation des activités de l’association suppose certainement un investissement en temps et en énergies assez important. Mais je pense qu’il est très bien compensé par les satisfactions que l’on en tire, par l’aide que cela suppose à de très nombreux amis et à nous-mêmes.

Il est vrai que l’ambiance reflétait bien un haut degré de satisfaction et d’intérêt chez les participants ; tout cela mêlé à une grande joie

Les enfants s'amusent

Alors que les adultes écoutent les conférenciers