Mes souvenirs de Guadalupe Ortiz de Landazuri : « Son grand sens de fidélité et la joie de vivre à fond la vocation reçue »

Rosario est en Côte d’Ivoire depuis longtemps. Elle a connu Guagalupe Ortiz de Landázuri l’une des premières femmes de l’Opus Dei, qui sera béatifiée à Madrid le 18 mai prochain. Elle nous transmet des souvenirs sur la vénérable, bientôt bienheureuse Guadalupe.

Même s’il est fort probable que j’ai eu plusieurs occasions de voir Guadalupe de manière sporadique, avant et après, mon souvenir clair est celui d’avoir eu la chance de passer avec elle un mois entier en Juillet 1970 à Madrid.

Nous étions logées dans une résidence du nom d’ALCOR. C’était à l’occasion d’une rencontre annuelle pour suivre un cours d’étude de matières de théologie ; nous étions une vingtaine de jeunes étudiantes de diverses villes d’Espagne ; toutes,membres de l’Œuvre, et elle était la Directrice de cette activité. Dans la même résidence avait lieu simultanément une autre rencontre d’étude portant sur des matières de philosophie avec un groupe bien plus nombreux, mais Guadalupe était avec nous.

Dès notre arrivée elle s’est montrée spécialement accueillante et joyeuse. Lorsque nous nous sommes toutes retrouvées le soir de cette première journée, elle nous a poussées à faire une petite blague très amusante au groupe de celles qui étudiaient la philosophie : elles étaient plus jeunes que nous, et très nombreuses et leur directrice – pensant que nous faisions partie de ce deuxième groupe – craignait qu’il n’y ait pas assez de place pour loger tout le monde. Nous avons ainsi commencé la rencontre dans la joie et dans une magnifique ambiance.

Quoique je n’aie pu garder que quelques petites notes de ce cours, je me rappelle qu’elle a raconté beaucoup d’anecdotes de ses premières années dans l´Opus Dei : par exemple, comment sont venues les premières vocations et surtout comment Saint Josémaria prenait soin de chacune. Mon souvenir le plus intense est son grand sens de fidélité à la vocation et son désir de nous aider à vivre avec le même esprit qui imprégnait ces premières années. Dans les causeries et réunions informelles que nous avions avec elle chaque jour, elle a su nous transmettre la joie de vivre à fond la vocation que nous avions reçue.

Je garde parmi ces quelques notes prises, le récit d’une petite histoire de l’étape de sa vie passée au Mexique ; une jeune fille avait demandé l’Admission comme Numéraire Auxiliaire et elle habitait dans un Centre. Son père est tombé gravement malade dans son village. Guadalupe est allée le voir. Il s’agissait d’une famille très pauvre ; le père était couché sur une natte et a confié ceci à Guadalupe : « J’aurais voulu que ma fille reste avec sa mère mais elle m’a expliqué son engagement et je la comprends. Maintenant elle a son « troupeau » et quand une brebis sort de son troupeau, elle est une brebis perdue même si elle est chez sa mère. Quand notre dernière fille sera grande, si elle reçoit la même vocation, je suis disposé à ce qu’elle parte aussi dans cette nouvelle famille de l’Œuvre ». Guadalupe était fort impressionnée par le sens surnaturel de ce papa et disait avoir beaucoup appris au Mexique, surtout en contact avec des personnes de condition très humble.

Les cours et causeries qu’elle faisait nous ont énormément aidées et chaque jour, elle inventait une nouvelle manière de nous rendre la vie très agréable.Ce qui reste frappant, c’est qu’elle riaitbeaucoup ; je l’imagine avec son grand sourire et ses paroles encourageantes, toujours optimiste. C’est bien plus tard que j’ai su qu’elle était malade à cette période ; je n’aurais jamais pu l’imaginer car elle ne le faisait jamais sentir.

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