Makoré : une équipe soudée.

Nous vous proposons de découvrir une école en Côte d'Ivoire, créée à l'initiative de plusieurs personnes de l'Opus Dei qui en assure l'aumônerie.

Nous avons rencontré Cyrille et son épouse, Alvine, qui font partie des promoteurs du projet et dont trois fils (Yoel-Axel, Charles-Emmanuel et Pierre-Ilan) font leurs études à Makoré. Une fille, Grâce-Marie, fréquente la grande section de la maternelle de l'école jumelle : Etimoé.

Réunion de famille

Cyrille, tu étais dans l'équipe de promotion de ce collège. Quels étaient vos objectifs ?

Nous étions un groupe de parents avec des enfants en bas âge, qui réfléchissions à la scolarisation de nos enfants, qui approchait à grande vitesse. Il y avait, et il y a toujours, certaines difficultés qui sont bien connues de tous. Face à ces difficultés, nous avons décidé de créer « notre école » à nous. Une école dans laquelle l'instruction serait dispensée en même temps qu'une éducation, au sens le plus complet du mot. Faire en sorte que les enfants bénéficient d'un projet éducatif qui intègre les valeurs qui sont les nôtres : un cadre où l'éducation dispensée par l'école est sur la même longueur d'onde que celle que donnent les parents à la maison.

Tu parlais tout à l'heure de difficultés ; à quel type de difficultés pensiez-vous ?

Le travail des parents, le temps que nous pouvons consacrer au foyer, l'harmonisation des modèles que l'enfant reçoit à l'école avec ceux qui lui sont proposés par papa et maman, demande un effort de la part de tous et, surtout, demande que les parents fassent équipe avec les enseignants. Autrement, le rôle de l'école risque de se voir réduit à donner une instruction et préparer les enfants pour réussir les certificats et examens successifs. Cet aspect est important, mais il faut apprendre aux enfants à savoir vivre, à savoir être.

Alvine, tu étais toi aussi impliquée dès le départ dans le projet ?

Bien sûr ! Des amis qui ont vu fonctionner des écoles de ce type en Europe nous en ont parlé. Nous étions séduits par l'idée. Yoel-Axel et Charles-Emmanuel ont été inscrits dès la première année. L'aîné, qui est maintenant en classe de 5ème, fait partie de la première promotion.

Au début, le nombre d'élèves était assez réduit. Petit à petit nos amis ont vu comment nos enfants se développaient, les uns ont parlé aux autres et c'est ainsi que le nombre d'élèves a grandi.

Il est très intéressant de voir comment nous les parents sommes appelés à collaborer avec les enseignants pour le suivi de l'évolution de chaque enfant.

Chaque élève a un précepteur qui l'oriente dans son développement personnel et scolaire.La présence des parents est fortement encouragée. Ils rencontrent périodiquement le précepteur de chacun de leurs enfants

Il y a des rencontres fréquentes entre un enseignant et un couple pour parler de leur enfant. Et aussi des réunions de tous les parents des enfants d'une classe avec les enseignants qui les encadrent. L'organisation de ces rencontres est le rôle du « Couple Chargé de Classe » (CCC). Cyrille et moi nous occupons de la classe de CM2.

Une salle de classe

Cyrille, quels sont les traits que tu soulignerais comme caractéristiques ou spécifiques de Makoré ?

Certainement, le suivi personnalisé de chaque enfant par les enseignants et les précepteurs. Chaque élève a un précepteur qui l'oriente dans son développement personnel et scolaire.

La présence des parents est fortement encouragée. Ils rencontrent périodiquement le précepteur de chacun de leurs enfants. En fonction de la situation scolaire et de la maturité personnelle de l'enfant, on fixe d'un commun accord des objectifs pour l'aider. Par ailleurs, les parents sont invités à participer à des cours d'orientation familiale, dans lesquels on échange des expériences et on améliore notre façon d'analyser les questions relatives à l'éducation des enfants et à la vie au foyer.

L'identité chrétienne de l'école. Makoré accorde une grande importance à l'éducation des enfants dans les vertus humaines et, pour ceux dont les parents le désirent, une formation doctrinale et spirituelle catholique.

Charles-Emmanuel

Alvine ?

Cela vaut la peine de souligner que tous les parents maintiennent un entretien avec l'un des dirigeants de l'école avant d'inscrire leurs enfants. Dans cet entretien, tous les aspects éducatifs du projet sont abordés. Y compris le degré d'implication que l'école attend des parents ; sans cette collaboration, le projet éducatif ne pourrait pas fonctionner tel que nous le concevons. Des parents non catholiques adhèrent complètement à l'orientation du projet. Très souvent ils préfèrent que leurs enfants bénéficient aussi des moyens de formation spécifiquement chrétienne. Ces formations, tout comme la messe, qui a lieu une fois par semaine, ne sont pas obligatoires.

Un autre point très sympathique est le grand attachement des enfants à leur école. Ils parlent de leurs camarades et de leurs enseignants à la maison. Il y a des liens d'amitié très forts entre les enfants qui, les week-ends aidant, génèrent des liens d'amitié entre les parents.

Pierre-Ilan, à droite, avec ses camarades

Parlons de la réception de l'éducation par les enfants

Il y a certainement de très bons résultats aux évaluations que l'Inspection du Ministère de l'Enseignement organise, ce qui est très satisfaisant. Mais il y a aussi des habitudes acquises et développées et à la maison et à l'école : des vertus qui se manifestent dans des détails du comportement, de politesse, de la façon de se tenir et de s'exprimer. Les enfants sont invités à intégrer à leur idéal de maturation la charité, l'obéissance, la sincérité, l'ordre… L'école nous a aidés à assigner à chaque enfant des tâches dont il doit s'occuper pour collaborer au bon fonctionnement de la maison.

En plus de cela, l'aumônier s'occupe de leur formation spirituelle. Ceux dont les parents le souhaitent reçoivent la préparation nécessaire pour la Première Communion et pour la Confirmation, avec l'accord du curé de la paroisse. À la demande des parents, des cours de catéchisme ont été aussi organisés pour préparer leurs enfants à recevoir le Baptême.

Accompagner le travail des enfants

Et les parents eux-mêmes ?

Comme nous le disions tout à l'heure, les parents sont invités à travailler au coude à coude avec les enseignants. En plus des réunions de chaque couple avec chacun des précepteurs de leurs enfants, il y a les réunions des parents des élèves d'une même classe et, une fois par trimestre, une réunion d'évaluation de la marche générale de l'école, à laquelle tous les parents sont invités.

Des récollections spirituelles ont commencé à être organisées mensuellement pour les papas et les enseignants. Une chapelle a été aménagée de façon provisoire en attendant de pouvoir construire la définitive. Des parents se sont cotisés pour acheter les objets liturgiques les plus indispensables. Y compris un tabernacle et une très belle statue de la Vierge.

Des mamans se réunissent aussi périodiquement pour des causeries de formation chrétienne.

Et puis il y a les fêtes des grandes retrouvailles : l'arbre de Noël, la fin de l'année scolaire… Il n'y a pas longtemps, à l'occasion des congés de février, un match de football a été organisé : les mamans « contre » les papas ! Le résultat a été un match nul. Nul mais très sympathique. Les enfants ont bien rigolé à le regarder.

Et s'amuser avec eux

Cyrille, maintenant, parle-nous en tant que promoteur de l'école

C'est facile : une grande satisfaction pour la réussite, pour les résultats scolaires, pour l'attachement affectif des parents, des élèves et des enseignants.

Et un défi : l'année prochaine, ceux qui sont maintenant en 5ème seront en 4ème, et ainsi de suite : chaque année une nouvelle classe. Les effectifs augmentent et il faut que les infrastructures suivent. Jusqu'à présent le pari a été tenu, même si parfois, un ou deux mois avant la rentrée, des questions se posaient. Le projet architectural est très ambitieux ; il se concrétisera de façon progressive, avec la collaboration de tous.

une grande satisfaction pour la réussite, pour les résultats scolaires, pour l'attachement affectif des parents, des élèves et des enseignants.

Ce qui est important c'est que le modèle éducatif que nous nous proposions, la collaboration entre les parents et les enseignants, l'épanouissement des enfants, sont déjà des réalités évidentes.

À la fin de l'année scolaire, la promotion qui a fini l'enseignement primaire et passe en 6ème