Comme tous les ans, des messes en l’honneur de saint Josémaria ont été célébrées partout dans le monde. Mgr Joseph Spiteri, Nonce Apostolique en Côte d’Ivoire, a présidé la célébration à la Paroisse Sainte-Famille de la Riviera. Voici la salutation, qu’il a adressée aux participants au début de la messe et son homélie.

Introduction à la Messe

Cher Monseigneur François Sanchez, chers frères dans le sacerdoce ministériel, chers frères et sœurs bien-aimés.

Je suis très heureux d'être chez vous ce matin, ici dans cette belle église de la Paroisse Sainte Famille, pour célébrer ensemble la Fête de Saint Josémaria. Je salue cordialement tous les membres, les amis et les bienfaiteurs de la « grande famille » de l'Opus Dei en Côte d'Ivoire.

Je vous porte les prières et les bénédictions du Pape François.

Je voudrais offrir cette sainte Messe à vos intentions, en invoquant l'abondance de bénédictions divines sur la Prélature.

Rendons grâce au Seigneur pour tous les dons de son amour, particulièrement pour le don de Saint Josémaria. Demandons la grâce de la fidélité et la lumière de l'Esprit Saint pour répondre avec décision à l’appel universel à la sainteté et pour être de vrais témoins, dans les actions de chaque jour, de la tendresse et de la miséricorde divine envers tous nos frères et sœurs.

Homélie

L’exemple des saints nous encourage à reprendre le chemin chaque matin avec le Seigneur et avec nos frères et sœurs. Les saints, comme saint Josémaria, nous donnent la joie de vivre avec cohérence et paix dans notre cœur.

Chers frères et sœurs, chaque fois que nous célébrons les saints, c'est une vraie bénédiction pour nous. La célébration que nous faisons de saints, nous rappelle les dons d'amour de Dieu, dans sa miséricorde, à l'humanité toute entière. Les saints, en effet, on vécu pour Dieu et au service de leurs frères et sœurs. Ils ont été une présence de Dieu dans le monde. Quand nous les célébrons, nous rendons grâce à Dieu pour sa bonté infinie. Ils nous rapprochent de Dieu notre Père, ils intercèdent pour nous et nous obtiennent les grâces divines. Ils nous invitent à accueillir l'appel à la sainteté comme baptisés, à être de vrais disciples de Jésus vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sans crainte, même dans notre faiblesse. Leur exemple nous encourage à reprendre le chemin chaque matin avec le Seigneur et avec nos frères et sœurs. Les saints, comme saint Josémaria, nous donnent la joie de vivre avec cohérence et paix dans notre cœur.

Vous vous rappelez très bien comment saint Josémaria a envisagé le chrétien: une personne qui ne doit pas « mener une espèce de double vie: d'un côté, la vie intérieure, la vie de relation avec Dieu; de l'autre, une vie distincte et à part, la vie familiale, professionnelle et sociale ». Au contraire, « il n'y a qu'une seule vie, faite de chair et d'esprit, et c'est cette vie-là qui doit être - corps et âme - sainte et pleine de Dieu ».

Une des tentations constantes que nous avons dans la vie est de faire trop de distinctions, de diviser et classifier chaque chose et, par conséquent, les personnes autour de nous et notre propre vie. Ça me plait, ça ne me plait pas; cette personne est sympathique, l'autre antipathique; nous suivons plutôt les émotions et nous évitons les défis, surtout d'une vie spirituelle engagé.

Quand nous faisons trop de distinctions, nous risquons de perdre la vision globale de la vie, de ne pas voir la richesse de la diversité - de « toutes sortes d'arbres » du jardin d'Eden (I lect. Gn 2,4b-9.15) - et de considérer seulement une partie. Notre vie se fractionne, tout parait fragmenté. C'est l'effet du péché. Nous nous ne sommes plus capables de travailler et garder le jardin tout entier de la création. Nous perdons la paix intérieure et la communion avec nos frères et sœurs. Seulement l'amour plein de miséricorde de Dieu peut nous redonner la paix.

Saint Josémaria a bien compris le mystère de la miséricorde de Dieu capable de nous libérer de l'esclavage du péché pour faire de nous « des fils et filles de Dieu » (II lect. Rm 8,14-17).

Le fondateur affirmait que: « La filiation divine est le fondement de l'esprit de l'Opus Dei ». Avoir la pleine conscience d'être enfants de Dieu signifie avoir toujours confiance dans la providence divine.

C'est pour ça que le fondateur affirmait que: « La filiation divine est le fondement de l'esprit de l'Opus Dei ». Que signifie avoir la pleine conscience d'être enfants de Dieu? Signifie avoir toujours confiance dans la providence divine. Les petits enfants ne questionnent pas l'amour de leur maman, ne se demandent pas si elle va les laisser tomber. Leur confiance est pleine et ils sont dans la sérénité et la paix.

Toute activité humaine que nous engageons peut devenir un lieu de rencontre avec Dieu et la possibilité de bâtir une société renouvelée, plus juste et fraternelle.

Saint Josémaria nous enseigne, en outre, que la simplicité dans notre relation personnelle avec Dieu nous conduit à avoir un sens plus profond de la dignité de tout être humain et de la fraternité entre les personnes. Si nous sommes fils et filles du même Père, nous sommes donc frères et sœurs entre nous. Mais la fraternité que nous découvrons grâce à la miséricorde de Dieu et dans son amour est plus forte que tous les liens simplement humains. C'est la fraternité en Jésus ressuscité, Seigneur de la vie. C'est le don de l’Esprit Saint. Nous pouvons comprendre l'invitation de saint Josémaria de vivre toujours avec sérénité et optimisme. La filiation divine transforme radicalement notre vision de la vie. Nous sommes, et restons, toujours en Dieu et son amour. C'est clair, donc, que toute activité humaine que nous engageons peut devenir un lieu de rencontre avec Dieu et la possibilité de bâtir une société renouvelée, plus juste et fraternelle.

Il y a quelques jours, le Pape François nous a rappelé le martyre de la vie quotidienne, le témoignage de tous les jours, dans l'effort d'aller contre ce qui la société considère à la mode, mais que n'est pas juste, contre tous types de corruption, d'injustice avec les plus démunis, de discrimination, de propagande pleine de haine, radicalisation et violence. Ce n'est pas facile - martyre - et a besoin de beaucoup de patience et humilité. Saint Josémaria : Ne vous considérez jamais ennemis de qui que ce soit. Il faut un effort dans le travail, à faveur de la justice, dans la joie ... pour vivre toutes les vertus humaines et chrétiennes. Semence de pardon, d'amour et de paix.

Un dernier mot. La fête de saint Josémaria, pour les membres de l'Opus Dei n'est pas simplement un moment de joie et d'action de grâce. C'est aussi une invitation à renouveler l'engagement de vie chrétienne profonde dans la spiritualité du fondateur. L'exemple du fondateur doit vivre en vous et grâce à votre témoignage.

Nous sommes tous missionnaires, témoins de la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu et de sa tendresse, de son pardon.

C'est une grande responsabilité. Vous pouvais dire, comme Simon dans l'Evangile d'aujourd'hui (Lc 5,1-11) : nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. Mais vous pouvais aussi déclarer: sur ton ordre, nous jetterons les filets!

Nous sommes tous missionnaires, témoins de la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu et de sa tendresse, de son pardon. Sommes-nous témoins de sa présence parmi nous, au milieu de nos familles, de nos groupes, de notre paroisse?

Le Pape François, dans la conclusion de l'Encyclique Evangelii gaudium, nous présente l'exemple de la Mère de Dieu, notre Mère: « Marie sait reconnaître les empreintes de l'Esprit de Dieu aussi bien dans les grands événements que dans ceux qui apparaissent imperceptibles. ( ... ) Elle est aussi bien la 'femme orante et laborieuse à Nazareth, que Notre-Dame de la promptitude, celle qui part de son village pour aider les autres « en hâte » (cf. Lc 1, 39-45).

Demandons l'aide de Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation, et l'intercession de saint Josémaria pour rester fidèles à notre vocation et grandir dans la vie de la charité et du service fraternel ... pour être de vrais témoins du service de la charité et de la tendresse qui rend possible la réconciliation, pour renouveler ensemble la vie de l'Eglise et de la société.

D’autres messes ont eu lieu au Plateau, à Yopougon, à Koumassi, Abobo, etc. En dehors d’Abidjan, à Ayamé, Yamousoukro, Bouaké, Prikro, Toumono… Et dans d’autres pays voisins (Burkina Faso, Sénégal, Togo). Une collection des photos de ces différentes célébrations est à votre disposition. Elle sera complétée progressivement.