Le Pape Jean-Paul II en Suisse

Le 5 et 6 juin, vingt ans exactes après son premier voyage dans ce pays, le Pape Jean-Paul II a visité la Suisse, et surtout les jeunes qui ont participé à la première rencontre des jeunes catholiques de Suisse qui portait le slogan « Lève-toi ». Il a trouvé un enthousiasme qui dépassait toutes les attentes dans une église locale qui a connu bien des tensions ces dernières décennies. Avec son énorme charisme, Jean-Paul II a su transmettre un nouvel optimisme au catholicisme helvétique.

Environ 14.000 jeunes se sont rassemblés le samedi, en fin d’après-midi, au stade de hockey sur glace à Berne. Ils ont accueilli le Pape par une tempête d’applaudissements. Trois jeunes venus des différentes régions linguistiques de la Suisse ont présenté leurs témoignages d’espérance, et invité le Pape à communiquer par sa présence sa propre espérance.

« Le christianisme n’est pas une idéologie, mais une personne »

Le Pape Jean-Paul II a souligné que le slogan « Lève-toi !» provient d ’une scène de rencontre de l’évangile. Lorsque Jésus dit aujourd’hui à un jeune « Lève-toi !» , il ne lui communique pas simplement sa Parole, il se communique lui-même. « Le christianisme n’est pas un simple livre de culture ou bien une idéologie, ni seulement un système de valeurs ou de principes, si élevés soient-ils. Le christianisme est une personne, une présence, un visage: c’est Jésus, qui donne sens et plénitude à la vie de l’homme. »

« Moi aussi, j’ai eu vingt ans, et je cherchais le sens que je voulais donner à ma vie »

« N ’ayez pas peur de rencontrer Jésus !» a dit le Pape aux jeunes. Il a évoqué sa propre jeunesse : « Comme vous, moi aussi j’ai eu vingt ans. J’aimais faire du sport, du ski, du théâtre. J’étudiais et je travaillais. J’avais des désirs et des préoccupations. Au cours de ses années désormais lointaines, au temps où ma terre natale était dévastée par la guerre et ensuite par le régime totalitaire, je cherchais le sens que je voulais donner à ma vie. Je l’ai trouvé

en suivant le Seigneur Jésus. » Sa propre expérience lui permet de dire que cela vaut la peine « de se donner jusqu ’au bout pour le Royaume de Dieu ». – « Si tu sais ouvrir ton cœur et ton esprit en étant disponible, tu découvriras «ta vocation», le projet que Dieu, dans son amour, a depuis toujours sur toi. »

Dans son appel final aux jeunes, Jean-Paul II leur a exprimé sa confiance et son espérance : « Jeunes de Suisse, mettez-vous en route ! Le Seigneur fait route avec vous ! »

Workshops, bistrots, un musical – et confessions

Après la rencontre avec le Pape, la soirée s ’est poursuivie par la fête des jeunes. Les jeunes ont eu l ’occasion de participer à différents workshops, à des moments de prière, ou visiter la halle dans laquelle de nombreux groupement catholiques présentaient leurs stands et offraient la possibilité de discuter pour mieux se connaître. Dans le « Bistrot des évêques », les jeunes pouvaient converser spontanément avec les évêques. Les animations pastorales ont eu du succès, qu’il s’agisse de la catéchèse des évêques, d’entretiens spirituels, ou de la possibilité de se confesser, dont le jeunes ont fait usage jusqu’après minuit.

Le programme du soir s ’est conclu par un concert du groupe international « Gen Rosso » qui a présenté son spectacle musical « Streetlight ». En dépit de sa longueur et de son contenu exigeant, il a été applaudi par un public nombreux.

Messe de conclusion avec 70.000 participants

Pour conclure la rencontre, le Pape a célébré la messe dominicale, à laquelle les enfants et les adultes étaient également invités. Cette messe constituait le second point fort de la rencontre. Plus de 70.000 personnes, venues des quatre coins de la Suisse et des pays voisins, ont accueilli l’arrivée du pape avec un grand enthousiasme. Il y avait un demi-siècle que la Suisse n ’avait plus vu un tel nombre de participants à une messe.

La messe en l’honneur de la fête de la Sainte Trinité s’est ouverte par un geste symbolique. Des jeunes ont apporté de l’eau du Rhône, du Rhin, de l’Inn et du Tessin, les quatre rivières des quatre zones linguistiques qui quittent la Suisse vers les quatre points cardinaux. Le Pape a béni cette eau, dont les participants ont ensuite été aspergés pour leur rappeler leur baptême.

Œcuménisme sur la base de l’unité entre les catholiques

Dans son sermon, prononcé d’une voix claire dans les trois langues principales du pays, le Pape a dit qu’en célébrant le mystère d’un Dieu unique en trois personnes, les chrétiens sont appelés avec urgence à s’engager pour l’unité. Il s ’agit en premier lieu de l’exigence œcuménique, de l’unité de tous les chrétiens. « En cette occasion, manifestons clairement notre volonté de progresser sur ce chemin difficile, mais qui nous remplit néanmoins de joie !» – « Toutefois, il est certain qu’une forte contribution à la cause oecuménique viendra de la volonté des catholiques de vivre l’unité entre eux. […] Une Église locale dans laquelle fleurira la spiritualité de la communion saura se purifier constamment des ‹ toxines › de l’égoïsme, qui engendrent jalousies, méfiances, replis frileux, oppositions nuisibles. »

Témoigner de la vérité par la vie

Les risques de ce chemin difficile, a poursuivi le Pape, « suscite en nous une prière spontanée à l’Esprit Saint, que Jésus a promis de nous envoyer : «Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière» (Jn 16, 13). » Mais c’est quoi, la vérité ? « La juste formulation de la question », a répondu le Pape, « n’est pas ‹ Qu’est-ce que la vérité ?›, mais ‹ Qui est la vérité ? ›. […] Chers Frères et Sœurs, nous ne pouvons pas nous taire, parce que nous la connaissons. La vérité est Jésus Christ, venu dans le monde pour nous révéler et nous donner l’amour du Père. Nous sommes appelés à témoigner de cette vérité par la parole mais surtout par notre vie ! »

Vers la fin de son homélie, souvent applaudie par un public bien content, Jean-Paul II

a rappelé que « la Suisse a en effet une grande tradition de respect pour l’homme. Il s’agit de la tradition qui est placée sous le signe de la Croix: la Croix-Rouge ! » En effet, la Croix-Rouge a été fondée en 1863 par le Suisse Henri Dunant pour venir en aide aux victimes des champs de bataille dt des guerres. « Chrétiens de ce noble Pays, soyez toujours à la hauteur de votre glorieux passé ! En tout être humain sachez reconnaître et honorer l’image de Dieu ! »

Rencontre familiale avec les anciens gardes suisses

La célébration, et en même temps la rencontre des jeunes, a été conclue par l’évêque des jeunes Denis Theurillat : « Levons-nous, mettons-nous en marche !»

Avant de quitter le pays vers Rome, le pape a rencontré les membres de l'association des anciens Gardes suisses: une rencontre familiale, à laquelle les 300 anciens gardes et leur famille ont souhaité participer, La Garde suisse pontificale fêtera en 2005 son 5ème siècle d'existence.

Source principale : communiqués du comité organisateur.