Le dispensaire d’Ilomba. Une interview à la directrice

Un dispensaire fonctionne depuis 2002 dans le village de M’Batto Bouaké, Sous-préfecture de Bingerville. Il fait partie d’un ensemble plus vaste qui comprend, outre le dispensaire, un centre de rencontres et un centre d’éducation rurale destiné aux femmes. Des cours de formation chrétienne sont confiés à l’Opus Dei. Nous avons rencontré la directrice du dispensaire.

Pouvez-vous vous présenter ? Qui êtes-vous? Qu’est ce que vous faites ? Depuis quand êtes-vous en Côte d’Ivoire ?

Je m’appelle Pilar Donoso; je suis médecin. Je travaille au dispensaire d’Ilomba depuis 2002. Je suis arrivée en Côte d’Ivoire en 1984, alors que je venais juste de finir mes études de médecine en Espagne. Avant de travailler à Ilomba, j’ai été 12 ans à la PMI de Treichville au service de Pédiatrie.

Quand et comment est né le dispensaire d’Ilomba?

Le dispensaire a commencé à fonctionner en 2002, mais déjà, des années auparavant, nous faisions des consultations une fois par semaine dans le village de M’Batto Bouaké. Nous réunissions des médecins et des étudiantes en médecine une fois par semaine pour faire des consultations dans une maison du village. Une fois que le dispensaire a été terminé, nous nous sommes installées et les populations des villages les plus proches ont commencé à se déplacer pour recevoir l’assistance médicale.

Qui en sont les promoteurs ?

Le promoteur est une association à but non lucratif qui essaie de promouvoir le développement dans les zones moins favorisées.

Quels sont les objectifs du dispensaire?

Le dispensaire a pour objectif immédiat d’offrir une assistance médicale à toutes ces personnes qui vivent plus ou moins loin des centres de santé de la ville, qu’il leur est difficile d’atteindre par manque de moyens financiers. Un autre objectif est de promouvoir la santé, à travers des programmes de formation sur l’hygiène, l’alimentation et la prévention (vaccins).

Pourquoi avoir ouvert un dispensaire à M’Batto Bouaké?

Les autorités du village se sont intéressées à ce projet, puisqu’il n’y avait pas de dispensaire à M’Batto Bouaké, ni dans les autres villages voisins. Ils voyaient le service que cela pourrait rendre à la population et ils nous ont cédé un terrain pour construire cette structure. Ils sont très contents des résultats.

Pouvez-vous décrire le dispensaire de M’Batto Bouaké? Quels sont les services que vous offrez aux malades?

Nous pouvons faire une classification. Il y a les services dans le dispensaire même et les activités dans la zone.

Dans le dispensaire, nous avons le domaine de la prévention que réalise une assistante sociale avec une aide-soignante. Il est adressé aux mères et aux enfants. Les mères participent à des cours de formation sur l’alimentation, les vaccins, les maladies, l’hygiène, etc. Nous avons des sessions de nutrition et de vaccinations. On mesure et on pèse régulièrement les enfants pour suivre leur courbe de croissance et détecter le plus vite possible un début de malnutrition.

En ce qui concerne le domaine des consultations, nous avons des consultations prénatales au cours desquelles nous suivons les femmes enceintes en leur offrant la formation, la prévention et l’attention médicales. Nous avons également des consultations de pédiatrie, pour les adultes, ainsi que pour les personnes du 3e âge, qui ont deux orientations : curative et surtout préventive. Dans les salles de soins, nous avons également une salle de « mise en observation ».

Les activités dans la zone se composent de campagnes de vaccination et de campagnes de nutrition.

Comment fonctionne le dispensaire du point de vue des moyens financiers et matériels et en matière de personnel ?

Le dispensaire a un caractère social. Les personnes qui viennent ont de faibles ressources économiques. Pour cela, nous essayons d’offrir une assistance de bonne qualité en leur demandant une petite contribution pour les consultations et les produits pharmaceutiques. Mais cela n’arrive pas à couvrir les nécessités, nous demandons donc de l’aide financière à d’autres ONG et fondations, en réalisant des projets concernant la santé, la prévention et la nutrition, qui aident la population et qui aident également au maintien du dispensaire en matière de matériel médical et de rémunération du personnel.

Combien de malades avez-vous en moyenne par jour ?

Entre 12 et 15 malades ; dans le domaine de la prévention, 30 à 40 personnes par semaine peuvent assister aux sessions de formation.

Quels sont les cas que vous rencontrez le plus souvent ?

Les cas les plus fréquents sont : le paludisme, les maladies de la peau, les maladies respiratoires, les anémies, les gastro-entérites.

Quels sont vos projets pour ce dispensaire ?

Maintenir cette même ligne d’action, qui répond aux besoin du pays: accorder une attention médicale de qualité à nos malades en leur donnant des méthodes diagnostiques et de médication conformes à leurs possibilités économiques en mettant comme centre de notre action « la personne », et offrir « un service de formation et d’information » qui a pour objectif d’améliorer les conditions de vie et de santé des personnes et de chaque famille.

Le mot de la fin

Nous voudrions remercier pour la diffusion de cette information qui peut aider beaucoup de personnes à se décider à réaliser des activités en faveur des populations les plus défavorisées. Et je me mets à la disposition de ces personnes qui voudraient mieux connaitre notre dispensaire ou qui désirent nous aider.