Fioretti janvier 2019

Le premier mois de l'année 2019 est marqué par les JMJ au Panama.

Ne tombons dans la culture du bullying

Aux jeunes des JMJ de Panama (Chemin de croix), le 25 janvier 2019 :

« Le chemin de Jésus vers le Calvaire est un chemin de souffrance et de solitude qui se poursuit de nos jours. Il marche et il souffre en tant de visages qui souffrent de l’indifférence satisfaite et anesthésiante de notre société, une société qui consomme et se consume, qui ignore et néglige la douleur de ses frères.

Nous aussi, tes amis Seigneur, nous nous laissons prendre par l’indifférence et l’immobilisme. Les fois ne manquent pas où le conformisme nous a gagnés et nous a paralysés. Il a été difficile de te reconnaître dans le frère souffrant : nous avons détourné le regard, pour ne pas le voir ; nous avons trouvé refuge dans le bruit, pour ne pas l’entendre ; nous avons fermé la bouche, pour ne pas crier.

Toujours la même tentation. Il est plus facile et plus “payant” d’être amis dans les victoires et dans la gloire, dans le succès et sous les applaudissements ; il est plus facile d’être proche de celui qui est considéré comme populaire et vainqueur.

Comme il est facile de tomber dans la culture du bullying, du harcèlement et de l’intimidation, de l’acharnement sur celui qui est faible.

Pour toi ce n’est pas comme ça Seigneur, sur la croix tu t’identifies à toutes les souffrances, à tous ceux qui se sentent oubliés.

Pour toi ce n’est pas ainsi Seigneur, tu as voulu embrasser tous ceux que nous considérons souvent ne pas être dignes d’une embrassade, d’une caresse, d’une bénédiction ; ou, plus grave encore, ceux dont nous ne réalisons pas qu’ils en ont besoin, ceux que nous ignorons.

Pour toi ce n’est pas ainsi Seigneur, sur la croix tu rejoins le chemin de croix de chaque jeune, de chaque situation pour la transformer en chemin de résurrection. »

Les “promoteurs d’injustice”

À Sainte-Marthe, le 21 janvier 2019 :

L’Évangile est le vin nouveau qui est donné aux fidèles, mais pour être de bons chrétiens il convient d’adopter un comportement nouveau, un nouveau style, qui est celui du chrétien et dont seules les Béatitudes savent indiquer le chemin. Ceci est la signification de ”la parole clé” qui conclut l’Évangile de saint Marc de ce jour: ”À vin nouveau, outres neuves”.

Pour comprendre ce qu’est le style chrétien, identifions les comportements qui ne sont pas ceux du bon chrétien, par exemple le style accusateur, le style mondain ou le style égoïste.

Le style accusateur est le style de ces croyants qui cherchent toujours à accuser les autres. Ils vivent en accusant, en disqualifiant les autres, comme le ferait un promoteur d’injustice. Ils sont toujours en train d’accuser mais ne se rendent pas compte que c’est le style du diable. Dans la Bible, le diable est désigné comme “le grand accusateur”.

Voilà une mode que nous avons, mais et qui existait déjà au temps de Jésus qui, plus d’une fois, a réprimandé les accusateurs : “Au lieu de regarder le brin de paille dans les yeux des autres, regarde la poutre qui est dans les tiens” ou encore : “Que ceux qui n’ont jamais péché, jettent la première pierre”.

Vivre en accusant l’autre et en lui cherchant des défauts n’est pas chrétien, comme d’ailleurs le style mondain».

Les saints sont des fous du concret

À Sainte-Marthe, le 7 janvier 2019 :

« Au temps de Jésus il y avait des personnes de bonne volonté, mais qui pensaient que la route de Dieu était une autre : les pharisiens, les sadducéens, les esséniens, les zélotes. Ils avaient tous la loi à la main, mais ils n’ont pas toujours emprunté les routes les meilleures. […] Douceur de de l’obéissance ! C’est pourquoi le peuple de Dieu avance toujours dans le concret, celui de la charité, de la foi, de l’Église. […] Quand la discipline de l’Église est dans ce concret, elle aide à grandir, en évitant ainsi les philosophies des pharisiens ou des sadducéens.

Dieu lui-même s’est fait concret ; il est né d’une femme concrète ; il a vécu une vie concrète, il est mort d’une mort concrète, et il demande aux baptisés d’aimer leurs frères et sœurs concrets, même si certains ne sont pas faciles à aimer.

Les commandements de Dieu sont du concret : c’est donc cela le critère du christianisme, et non les belles paroles. Demandons saux saints, qui sont les fous du concret, de nous aider à cheminer sur cette voie, et à discerner les choses concrètes que le Seigneur nous demande, plutôt que les illusions des faux prophètes. »

À Noël avons-nous porté un cadeau à Jésus, pour sa fête, ou avons-nous échangé des cadeaux seulement entre nous?

Homélie de la messe de l’Épiphanie, 6 janvier 2019 :

« Aujourd’hui, nous sommes invités à imiter les Mages. Ils ne discutent pas, mais ils marchent; ils ne restent pas à regarder, mais ils entrent dans la maison de Jésus; ils ne se mettent pas au centre, mais ils se prosternent devant lui qui est le centre; ils ne se fixent pas sur leurs plans, mais ils se disposent à prendre d’autres chemins. Dans leurs actes, il y a un contact étroit avec le Seigneur, une ouverture radicale à lui, une implication totale en lui. Avec lui, ils utilisent le langage de l’amour, la même langue que Jésus, encore enfant, parle déjà. En effet, les Mages vont chez le Seigneur non pas pour recevoir, mais pour donner. Demandons-nous : à Noël avons-nous porté un cadeau à Jésus, pour sa fête, ou avons-nous échangé des cadeaux seulement entre nous?

Si nous sommes allés chez le Seigneur les mains vides, aujourd’hui nous pouvons y remédier. L’Évangile présente, en effet, pour ainsi dire, une petite liste de cadeaux: l’or, l’encens et la myrrhe. L’or, considéré comme l’élément le plus précieux, rappelle qu’à Dieu revient la première place. Il doit être adoré. Mais pour le faire, il est nécessaire de se priver soi-même de la première place et de se reconnaître pauvres, et non pas autosuffisants. Voilà alors l’encens, pour symboliser la relation avec le Seigneur, la prière, qui comme un parfum monte vers Dieu (cf. Ps 141,2). Mais, comme l’encens doit brûler pour parfumer, ainsi faut-il pour la prière “brûler” un peu de temps, le dépenser pour le Seigneur. Et le faire vraiment, pas seulement en paroles. A propos des faits, voici la myrrhe, un onguent qui sera utilisé pour envelopper avec amour le corps de Jésus descendu de la croix (cf. Jn 19,39). Le Seigneur désire que nous prenions soin des corps éprouvés par la souffrance, de sa chair la plus faible, de celui qui est laissé en arrière, de celui qui peut seulement recevoir sans rien donner de matériel en échange. Elle est précieuse aux yeux de Dieu la miséricorde envers celui qui n’a rien à redonner, la gratuité! En ce temps de Noël qui arrive à sa fin, ne perdons pas l’occasion de faire un beau cadeau à notre Roi, venu pour tous, non pas sur les scènes somptueuses du monde, mais dans la pauvreté lumineuse de Bethléem. Si nous le faisons, sa lumière resplendira sur nous. »

La Vierge n’est pas optionnelle

Messe du 1er janvier 2019 :

« Dieu ne s’est pas passé de sa Mère : à plus forte raison en avons-nous besoin. Jésus lui-même nous l’a donnée, non pas à n’importe quel moment, mais de la croix il dit au disciple, à tout disciple : “Voici ta mère” (Jn 19, 27). La Vierge n’est pas optionnelle : elle doit être accueillie dans la vie. Elle est la Reine de la paix, qui est vainqueur du mal et conduit sur les voies du bien, qui rétablit l’unité entre ses enfants, qui éduque à la compassion.

Prends-nous par la main, Marie. Agrippés à toi nous passerons les virages les plus difficiles de l’histoire. Par la main, amène-nous à redécouvrir les liens qui nous unissent. Rassemble-nous tous sous ton manteau, dans la tendresse de l’amour vrai, où se reconstitue la famille humaine : “Sous ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu”. Disons-le tous ensemble à la Vierge : ”Sous ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu”. »

Nous avons un père : non pas un patron ni un beau-père

Audience générale du 9 janvier 2018 :

« ”Priez ainsi : ‘Père, qui es aux cieux’. “Père” : ce mot si beau à prononcer. Nous pouvons passer tout le temps de la prière avec ce mot uniquement : ”Père”. Et sentir que nous avons un père : non pas un patron ni un beau-père. Non, un père. Le chrétien s’adresse à Dieu en l’appelant avant tout “Père”.

[…] Pour nous donner confiance, Jésus explique certaines choses. Elles insistent sur les attitudes du croyant qui prie. Par exemple, il y a la parabole de l’ami importun, qui va déranger toute une famille qui dort parce qu’à l’improviste une personne est arrivée d’un voyage et qu’il n’a pas de pain à lui offrir. Que dit Jésus de celui qui frappe à la porte et qui réveille son ami : “Eh bien ! Je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut” (Lc 11,9). Il veut ainsi nous apprendre à prier et à insister dans la prière. Et aussitôt après, il donne l’exemple d’un père qui a un fils affamé. Vous tous, pères et grands-pères, qui êtes ici, quand votre fils ou votre petit-fils demande quelque chose, a faim et demande, demande, et puis il pleure, il crie, il a faim : “Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ?” (v. 11). Et vous avez tous cette expérience, quand votre fils demande, vous lui donnez à manger ce qu’il demande, pour son bien.

Par ces paroles, Jésus fait comprendre que Dieu répond toujours, qu’aucune prière ne restera sans réponse, pourquoi ? Parce qu’il est Père et qu’il n’oublie pas ses enfants qui souffrent. »

Les médisances sont comme des bonbons au miel

À Sainte-Marthe, le 10 janvier 2018 :

« Quand je ressens en moi des sentiments de jalousie, d’envie et que me vient l’envie de souhaiter du mal au prochain… C’est un signal que tu n’aimes pas. Arrête-toi là. Ne laisse pas grandir ces sentiments : ils sont dangereux. […]

Et puis le signe le plus quotidien que je n’aime pas mon prochain, et donc que je ne peux pas dire que j’aime Dieu, c’est la médisance. Mettons-nous cela clairement dans le cœur et dans la tête : si je médis, je n’aime pas Dieu, parce que par les médisances je détruis cette personne. Les médisances sont comme des bonbons au miel… L’un entraîne l’autre et le suivant, et puis l’estomac se rend malade… parce qu’il est “doux” de médire… mais cela détruit. Et c’est le signe que tu n’aimes pas.[…]

Si une personne cesse de bavarder, je dirais qu’elle se rapproche de Dieu, s’abstenir de commérer, c’est garder son prochain, conserver Dieu dans le prochain. […] L’esprit du monde est vaincu par cet esprit de foi : croire que Dieu est vraiment dans mon frère et ma sœur… C’est seulement avec beaucoup de foi que l’on peut emprunter ce chemin, pas avec des pensées humaines de bon sens… non, non : elles sont inutiles. Elles aident, mais pas pour cette lutte. Seule la foi nous donnera la force de ne pas médire, de prier pour tout le monde, y compris pour ses ennemis et de ne pas laisser grandir nos sentiments de jalousie et d’envie. »