Benoît XVI dans le mois : août 2011

C'est évidemment la Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid qui aura donné lieu aux principaux enseignements du pape en août.

1) Ce mois d’août fut marqué évidemment par les JMJ, qui sont un événement essentiel pour ‘donner une visibilité à la foi’. Le Saint Père, dont les discours ont par ailleurs déjà été publiés sur ce site, l’expliquait aux journalistes dans l’avion qui le conduisait à Madrid, et sans doute les participants aux JMJ souscriraient-ils tous à cette déclaration :

« Chers amis, bonjour ! Je suis heureux de me rendre avec vous en Espagne pour ce grand événement, et après deux JMJ vécues de manière personnelle, je peux dire qu’en créant les JMJ, Jean-Paul II nous a vraiment donné une intuition : une grande rencontre des jeunes du monde entier avec le Seigneur. Je dirais que ces JMJ sont un signe, une cascade de lumière. Elles donnent une visibilité à la foi, une visibilité à la présence de Dieu dans le monde et suscitent ainsi le courage d'être croyants. Les croyants se sentent souvent isolés dans ce monde, un peu perdus. Ici ils voient qu'ils ne sont pas seuls, qu'il existe un grand réseau de foi, une grande communauté de croyants dans le monde, qu'il est beau de vivre dans cette amitié universelle. Il me semble que c’est ainsi que naissent les amitiés, au-delà des frontières des différentes cultures, de différents pays. La naissance d'un réseau universel d'amitié qui relie le monde et Dieu est importante pour l'avenir de l'humanité, pour la vie de l'humanité aujourd'hui. La JMJ ne peut évidemment pas être un événement isolé. Elle fait partie d'un chemin plus grand. Elle est préparée par ce chemin de la Croix des JMJ qui passe dans différents pays, associant les jeunes sous le signe de la croix et sous le signe merveilleux de la Vierge. Ainsi, la préparation de la JMJ …est une préparation intérieure, c'est se mettre en marche vers les autres et ensemble vers Dieu. Puis des groupes d'amitié se créent. Garder contact universel ouvre les frontières des cultures et des oppositions humaines et religieuses. Cela devient un chemin continu qui conduit ensuite à un nouveau sommet d'une nouvelle JMJ. Il me semble que la JMJ doit être considérée dans ce sens, comme un signe, comme une partie d'un grand chemin qui crée des amitiés, ouvre des frontières et montre qu'il est beau d'être avec Dieu, que Dieu est avec nous. Dans ce sens, nous voulons poursuivre cette grande idée du bienheureux pape Jean-Paul II. »

2) Comme le grain de blé semé en terre l’effet JMJ a besoin de se poursuivre dans la vie de tous les jours. Ainsi Benoît XVI répondait-il à la question : Comment faire pour que l'expérience positive de la JMJ se poursuive dans la vie de tous les jours ?

« Dieu sème toujours en silence. Cela n'apparaît pas tout de suite dans les statistiques. Le grain que le Seigneur met en terre avec la JMJ est comme celui dont parle l'Evangile. Un peu tombe sur la route et se perd, un peu sur la pierre et se perd, un peu sur les épines et se perd mais un peu tombe dans de la bonne terre et porte beaucoup de fruits. C'est comme cela avec la JMJ aussi. Beaucoup se perd et cela est humain et, pour reprendre d’autres paroles du Seigneur, le grain de sénevé est petit mais grandit et devient un grand arbre. En d'autres termes, il est évident que l’on perd beaucoup, on ne peut pas dire qu’une grande croissance de l'Eglise reprendra dès demain. Dieu n'agit pas ainsi. Mais la croissance – une grande croissance – se fait en silence. Je sais que les autres JMJ ont fait naître de grandes amitiés, des amitiés pour la vie ; beaucoup de nouvelles expériences de la présence de Dieu. Nous avons confiance en cette croissance silencieuse. Nous croyons, même si les statistiques n'en parlent pas beaucoup, que la semence du Seigneur grandit vraiment. Et ce sera pour un très grand nombre de personnes le début d'une amitié avec Dieu et avec les autres, d'une universalité de la pensée, d'une responsabilité commune qui montre vraiment que ces journées portent du fruit. »

3) Comme pour donner le ton de ces JMJ le pape a parlé, lors de l’audience générale du 17 août, à Castelgondolfo, de l’importance de « s’arrêter un moment et de méditer », en prenant Sainte Marie pour exemple :

« Ainsi, jour après jour, dans le silence de la vie ordinaire, Marie a continué de conserver dans son cœur les admirables événements successifs dont elle a été le témoin, jusqu’à l’épreuve extrême de la Croix et la gloire de la Résurrection. Marie a vécu pleinement son existence, ses devoirs quotidiens, sa mission de Mère, mais elle a su maintenir en elle un espace intérieur pour réfléchir sur la parole et sur la volonté de Dieu, sur ce qui avait lieu en Elle, sur les mystères de la vie de son Fils. A notre époque, nous sommes absorbés par de nombreuses activités et occupations, préoccupations et problèmes ; on tend souvent à remplir les espaces de la journée, sans avoir un moment pour s’arrêter et réfléchir et nourrir sa vie spirituelle, le contact avec Dieu. Marie nous enseigne qu’il est nécessaire de trouver dans nos journées, avec toutes nos activités, des moments pour nous recueillir en silence et méditer sur ce que le Seigneur veut nous enseigner, sur la façon dont il est présent et agit dans le monde et dans notre vie : être capables de s’arrêter un moment et de méditer. Saint Augustin compare la méditation des mystères de Dieu à l’assimilation de la nourriture et utilise un verbe qui revient dans toute la tradition chrétienne : « ruminer » ; c’est-à-dire que les mystères de Dieu doivent constamment résonner en nous afin qu’ils deviennent familiers, qu’ils orientent notre vie, qu’ils nous nourrissent comme cela a lieu avec la nourriture nécessaire pour nous alimenter ».