"Puissiez-vous partager l'Évangile de la famille comme joie pour le monde !"

Interventions du Pape François lors de la Rencontre mondiale des familles, qui s'est tenue en Irlande.

DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

Croke Park Stadium (Dublin)
Samedi 25 août 2018

Dia dhaoibh ! [Bonsoir en gaélique]
Cher frères et sœurs, bonsoir !

Je vous remercie de votre accueil chaleureux. C’est bon d’être ici ! C’est bon de célébrer, parce que cela nous rend plus humains et plus chrétiens. Cela nous aide aussi à partager la joie de savoir que Jésus nous aime, nous accompagne dans le voyage de la vie et nous attire chaque jour plus près de lui.

Dans chaque célébration familiale, nous sentons la présence de tous : pères, mères, grands-parents, neveux, oncles et tantes, cousins, de ceux qui n’ont pas pu venir et qui vivent trop loin ; tous. Aujourd’hui, à Dublin nous sommes rassemblés pour une célébration familiale d’action de grâce à Dieu pour ce que nous sommes : une seule famille en Christ, répandue sur toute la terre. L’Église est la famille des enfants de Dieu. Une famille dans laquelle on se réjouit avec ceux qui sont dans la joie et dans laquelle on pleure avec ceux qui sont dans la souffrance ou qui se sentent jetés à terre par la vie. Une famille dans laquelle on prend soin de chacun, parce que Dieu notre Père a fait de nous tous ses enfants dans le Baptême. C’est pourquoi je continue à encourager les parents à faire baptiser les enfants dès que possible, pour qu’ils fassent partie de la grande famille de Dieu. Il est nécessaire d’inviter chacun à la fête, même le petit enfant ! Et c’est pourquoi il doit être baptisé rapidement. Et il y a autre chose : si l’enfant est baptisé petit, l’Esprit Saint entre dans son cœur. Faisons une comparaison : un enfant sans le Baptême, parce que les parents disent : « Non, quand il sera grand » ; et un enfant avec le Baptême, avec l’Esprit Saint en lui : celui-là est plus fort parce qu’il a en lui la force de Dieu !

je continue à encourager les parents à faire baptiser les enfants dès que possible, pour qu’ils fassent partie de la grande famille de Dieu.

Vous, chères familles, vous êtes la grande majorité du Peuple de Dieu. A quoi ressemblerait l’Église sans vous ? Une Eglise de statues, une Eglise de personnes seules… C’est pour nous aider à reconnaître la beauté et l’importance de la famille, avec ses lumières et ses ombres, que l’Exhortation Amoris laetitia sur la joie de l’amour a été écrite, et que j’ai voulu que le thème de cette Rencontre Mondiale des Familles soit "l’Évangile de la famille, joie pour le monde". Dieu désire que chaque famille soit un phare qui rayonne la joie de son amour dans le monde. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’après avoir rencontré l’amour de Dieu qui sauve, nous essayons, avec ou sans parole, de le manifester à travers des petits gestes de bonté dans la routine du quotidien et dans les moments plus simples de la journée.

La vocation à l’amour et à la sainteté n’est pas quelque chose de réservé à quelques privilégiés

Et comment cela s’appelle-t-il ? Cela s’appelle sainteté. J’aime parler des saints "de la porte d’à côté", de toutes ces personnes ordinaires qui reflètent la présence de Dieu dans la vie et dans le monde (Cf. Ex. Ap. Gaudete et exsultate, nn.6-7). La vocation à l’amour et à la sainteté n’est pas quelque chose de réservé à quelques privilégiés, non. Même maintenant, si nous avons des yeux pour voir, nous pouvons l’apercevoir autour de nous. Elle est silencieusement présente dans les cœurs de toutes ces familles qui offrent l’amour, le pardon et la miséricorde quand elles voient qu’il y en a besoin, et qui le font tranquillement, sans sonneries de trompettes. L’Évangile de la famille est vraiment joie pour le monde, du moment que là, dans nos familles, Jésus peut toujours être trouvé ; là il demeure dans la simplicité et la pauvreté, comme il l’a fait dans la maison de la Sainte Famille de Nazareth.

Le mariage chrétien et la vie familiale sont compris dans toute leur beauté et leur attrait, s’ils sont ancrés à l’amour de Dieu qui nous a créés à son image, pour que nous puissions lui rendre gloire comme icônes de son amour et de sa sainteté dans le monde. Papas et mamans, grands-pères et grands-mères, enfants et petits-enfants : tous, tous appelés à trouver, dans la famille, l’accomplissement de l’amour. La grâce de Dieu aide chaque jour à vivre avec un seul cœur et une seule âme. Même les belles-mères et les belles-filles ! Personne ne dit que c’est facile, vous le savez mieux que moi. C’est comme pour préparer un thé : c’est facile de faire bouillir l’eau, mais une bonne tasse de thé demande du temps et de la patience ; il faut laisser infuser ! Ainsi jour après jour, Jésus nous réchauffe avec son amour en faisant en sorte qu’il pénètre tout notre être. Du trésor de son Sacré Cœur, il répand sur nous la grâce dont nous avons besoin pour guérir nos infirmités et ouvrir notre esprit et notre cœur pour nous écouter, nous comprendre et nous pardonner les uns aux autres.

Le mariage chrétien et la vie familiale sont compris dans toute leur beauté et leur attrait, s’ils sont ancrés à l’amour de Dieu

Nous avons écouté à l’instant les témoignages de Félicité, d’Isaac et de Ghislain qui viennent du Burkina Faso. Ils nous ont raconté une histoire émouvante de pardon en famille. Le poète disait que "se tromper est humain, pardonner est divin". Et c’est vrai : le pardon est un don spécial de Dieu qui guérit nos blessures et nous rapproche des autres et de lui. Des petits et simples gestes de pardon, renouvelés chaque jour, sont le fondement sur lequel se construit une solide vie familiale chrétienne. Ils nous obligent à dépasser l’orgueil, la distance et la gêne et à faire la paix. Nous sommes souvent fâchés entre nous, et nous voulons faire la paix, mais nous ne savons pas comment. C’est gênant de faire la paix, mais nous voulons la faire. Ce n’est pas difficile, C’est facile. Fais une caresse, et comme ça, la paix est faite ! C’est vrai, j’aime dire que dans les familles nous avons besoin d’apprendre trois mots – toi [Ghislain] tu les as dits – trois mots : "pardon", "s’il te plaît" et "merci". Trois mots. Quelles sont les trois mots ? Tous : [sorry, please, thank you]. Encore : [sorry, please, thank you]. Je n’entends pas… [sorry, please, thank you]. Thank you very much ! Quand tu te disputes à la maison, assure-toi, avant d’aller au lit, d’avoir demandé pardon et d’avoir dit que tu es désolé. Faire la paix avant la fin de la journée. Et vous savez pourquoi il est nécessaire de faire la paix avant la fin de la journée ? Parce que si tu ne fais pas la paix, le lendemain, la “guerre froide” est très dangereuse ! Faites attention à la guerre froide en famille ! Mais, peut-être, tu es parfois fâché, et tu es tenté d’aller dormir dans une autre chambre, seul et à l’écart. Si tu te sens comme ça, frappe simplement à la porte et dis :"s’il te plaît, puis-je entrer ?". Ce qu’il faut, c’est un regard, un baiser, une parole douce… Et tout revient comme avant ! Je dis cela parce que, quand les familles le font, elles résistent. Il n’existe pas une famille parfaite ; sans l’habitude du pardon, la famille grandit malade et s’écroule graduellement.

Des petits et simples gestes de pardon, renouvelés chaque jour, sont le fondement sur lequel se construit une solide vie familiale chrétienne.

Pardonner signifie donner quelque chose de soi. Jésus nous pardonne toujours. Avec la force de son pardon, nous aussi nous pouvons pardonner aux autres, si nous le voulons vraiment. N’est-ce pas ce pour quoi nous prions, quand nous disons le Notre Père ? Les enfants apprennent à pardonner quand ils voient que les parents se pardonnent entre eux. Si nous comprenons cela, nous pouvons apprécier la grandeur de l’enseignement de Jésus à propos de la fidélité dans le mariage. Loin d’être une obligation juridique froide, il s’agit surtout d’une promesse puissante de la fidélité de Dieu lui-même à sa parole et à sa grâce sans limites. Le Christ est mort pour nous, pour que nous puissions, à notre tour, nous pardonner et nous réconcilier les uns les autres. De cette façon, comme personnes et comme familles, nous apprenons à comprendre la vérité de ces paroles de Saint Paul : alors que tout passe, « l’amour ne passera jamais » (1 Co 13,8).

Les médias sociaux peuvent être bénéfiques s’ils sont utilisés avec modération et prudence.

Merci Nisha et Ted pour votre témoignage venu de l’Inde, où vous enseignez à vos enfants à être une vraie famille. Vous nous avez aidés aussi à comprendre que les médias sociaux ne sont pas nécessairement un problème pour les familles, mais qu’ils peuvent contribuer à construire un "réseau" d’amitié, de solidarité et de soutien mutuel. Les familles peuvent se connecter par internet et en tirer avantage. Les médias sociaux peuvent être bénéfiques s’ils sont utilisés avec modération et prudence. Par exemple, vous qui participez à cette Rencontre Mondiale des Familles, vous formez un "réseau" spirituel et d’amitié, et les médias sociaux peuvent vous aider à maintenir ce lien et à l’élargir à d’autres familles dans de nombreuses parties du monde. Il est important, toutefois, que ces moyens ne deviennent jamais une menace pour les vrais réseaux de relations de chair et de sang, en nous emprisonnant dans une réalité virtuelle et en nous isolant des relations concrètes qui nous stimulent à donner le meilleur de nous-mêmes en communion avec les autres. Peut-être que l’histoire de Ted et Nisha peut aider toutes les familles à s’interroger sur la nécessité de réduire le temps qu’elles dépensent pour ces moyens technologiques, et de dépenser plus de temps de qualité entre elles et avec Dieu. Mais quand tu utilises trop les social media, tu “entres en orbite”. Quand, à table, au lieu de parler en famille, chacun a le téléphone portable et se connecte avec l’extérieur, il est “en orbite”. Mais ça c’est dangereux. Pourquoi ? Parce que cela te coupe du concret de la famille, et te porte à une vie “vaporeuse”, sans consistance. Faites attention à ça. Rappelez-vous l’histoire de Ted et Nisha qui nous apprennent à bien utiliser les social media.

Nous avons entendu de la part d’Enass et de Sarmaad comment l’amour et la foi dans la famille peuvent être sources de force et de paix, même au milieu de la violence et de la destruction, causées par la guerre et la persécution. Leur histoire nous ramène aux situations tragiques que subissent quotidiennement tant de familles obligées d’abandonner leurs maisons, à la recherche de sécurité et de paix. Mais Enass et Sarmaad nous ont montré comment, à partir de la famille et grâce à la solidarité manifestée par beaucoup d’autres familles, la vie peut être reconstruite et l’espérance renaître. Nous avons vu ce soutien dans la vidéo de Rammy et de son frère Meelad, dans laquelle Rammy a exprimé sa profonde reconnaissance pour l’encouragement et pour l’aide que leur famille a reçue de la part de tant d’autres familles chrétiennes du monde entier, qui leur ont rendu possible de retourner dans leurs villages. Dans chaque société, les familles engendrent la paix, parce qu’elles enseignent l’amour, l’accueil, le pardon, les meilleurs antidotes contre la haine, le préjugé et la vengeance qui empoisonnent la vie des personnes et des communautés.

Comme un bon prêtre irlandais l’a enseigné, "la famille qui prie ensemble reste ensemble", et irradie la paix.

Comme un bon prêtre irlandais l’a enseigné, "la famille qui prie ensemble reste ensemble", et irradie la paix. Une telle famille peut être un soutien particulier pour d’autres familles qui ne vivent pas en paix. Après la mort du Père Ganni, Enass, Sarmaad et leur famille ont choisi le pardon et la réconciliation plutôt que la haine et la rancune. Ils ont vu, à la lumière de la Croix, que l’on peut combattre le mal seulement par le bien et surmonter la haine seulement par le pardon. De manière presqu’incroyable, ils ont été capables de trouver la paix dans l’amour du Christ, un amour qui fait toutes choses nouvelles. Et ce soir, ils ont partagé cette paix avec nous. Ils ont prié. La prière, prier ensemble. Pendant que j’écoutais le chœur, j’ai vu, là-bas, une maman qui apprenait à son enfant à faire le signe de la croix. Je vous pose la question : est-ce que vous apprenez à vos enfants à faire le signe de la croix ? Oui ou non ? [yes] Ou bien est-ce que vous leur apprenez à faire une chose comme ça [il fait un geste rapide], dont on ne comprend pas ce que c’est ? Il est très important que les petits enfants, apprennent, très petits, à bien faire le signe de la croix : c’est le premier Credo qu’ils apprennent, le Credo dans le Père, dans le Fils et dans le Saint Esprit. Ce soir, avant de vous coucher, vous les parents, demandez-vous : est-ce que j’apprends à mes enfants à bien faire le signe de la croix ? Pensez-y, c’est à vous !"

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VISITE À LA CATHÉDRALE

DISCOURSDU PAPE FRANÇOIS

St Mary’s Pro-Cathedral (Dublin)
Samedi 25 août 2018

Good afternoon !

Chers amis,

Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer dans cette Pro cathédrale historique Sainte Marie, qui, au fil des ans, a vu d’innombrables célébrations du sacrement de mariage. En vous voyant, si jeunes, je me demande : mais alors, ce n’est pas vrai ce que l’on dit, que les jeunes ne veulent pas se marier ? Merci ! Se marier et partager la vie est une belle chose. Il y a un dicton espagnol qui dit : « souffrance à deux, souffrance à moitié ; joie à deux, une joie et demi ». C’est cela la route du mariage. Tant d’amour a été manifesté, tant de grâces ont été reçues dans ce lieu sacré ! Je remercie l’Archevêque Martin pour son accueil cordial. Je suis particulièrement heureux d’être avec vous, couples de fiancés et d’époux qui vous trouvez à différentes étapes du parcours de l’amour sacramentel. C’est beau aussi d’entendre cette musique qui vient de là-bas : les enfants qui pleurent… Elle est une espérance, elle est la plus belle des musiques ; mais aussi la plus belle prédication, entendre un enfant qui pleure, car c’est le cri de l’espérance, que la vie continue, que la vie va de l’avant, que l’amour est fécond. Regarder les enfants… Mais j’ai salué aussi une personne âgée : il faut aussi regarder les personnes âgées, car les personnes âgées sont pleines de sagesse. Ecouter les personnes âgées : « Comment s’est passée ta vie ?... » Cela m’a plu que ce soit vous [il s’adresse au couple âgé qui a parlé en premier] qui ayez commencé, après 50 ans de mariage, car vous avez beaucoup d’expérience à partager. L’avenir et le passé se rencontrent dans le présent. Les vieux – permettez-moi cette expression : les vieux, the old – ont la sagesse. Les belles-mères aussi ont la sagesse… [rires]. Et les enfants doivent écouter la sagesse ; vous les jeunes vous devez écouter la sagesse, et parler avec eux pour aller de l’avant, parce qu’ils sont les racines. Ils sont les racines, et vous prenez aux racines pour aller de l’avant. Je dirai cela plus loin, mais je voulais le dire avec le cœur.

Se marier et partager la vie est une belle chose.

De manière spéciale, comme je l’ai dit, je remercie pour leur témoignage Vincent et Teresa, qui nous ont parlé de leur expérience de cinquante ans de mariage et de vie familiale. Merci et pour les paroles d’encouragement et pour les défis que vous avez présentés aux nouvelles générations de nouveaux mariés et de fiancés, non seulement ici en Irlande mais dans le monde entier. Ils ne seront pas comme vous, ils seront différents. Mais ils ont besoin de votre expérience pour être différents, pour progresser. C’est si important d’écouter les anciens, d’écouter les grands-parents ! Nous avons beaucoup à apprendre de votre expérience de vie matrimoniale soutenue chaque jour par la grâce du sacrement. J’ai envie de vous demander : vous-êtes-vous beaucoup disputés ? Mais ça fait partie du mariage ! Un mariage où on ne se dispute pas est un peu ennuyeux… [rires] Mais il y a un secret : les assiettes peuvent même voler, mais le secret et de faire la paix avant la fin de la journée. Et pour faire la paix, pas besoin d’un discours, une caresse suffit, comme ça, et la paix est faite. Et savez-vous pourquoi c’est important ? Parce que si on ne fait pas la paix avant d’aller se coucher, la « guerre froide » du lendemain est trop dangereuse, la rancune commence… Oui, disputez-vous tant que vous voulez, mais le soir, faites la paix. D’accord ? Ne l’oubliez pas, vous les jeunes. Grandissant ensemble dans cette communauté de vie et d’amour, vous avez éprouvé beaucoup de joies et, certainement, aussi bien des souffrances. Avec tous les époux qui ont parcouru tant de chemin sur la route, vous êtes les gardiens de notre mémoire collective. Nous aurons toujours besoin de votre témoignage plein de foi. C’est un atout précieux pour les jeunes couples, qui regardent vers l’avenir avec émotion et espérance… et peut-être aussi avec une pincée d’anxiété : comment sera l’avenir ?

Je remercie aussi les jeunes couples qui m’ont adressé quelques questions franches. Il n’est pas facile de répondre à ces questions. Denis et Sinead vont s’embarquer pour un voyage d’amour qui, selon le projet de Dieu, comporte un engagement pour toute la vie. Ils ont demandé comment ils peuvent aider les autres à comprendre que le mariage n’est pas simplement une institution mais une vocation, une vie qui va de l’avant, une décision consciente et pour toute la vie de prendre soin l’un de l’autre, de s’aider et de se protéger mutuellement.

le mariage n’est pas simplement une institution mais une vocation

Assurément nous devons reconnaître que nous ne sommes pas habitués aujourd’hui à quelque chose qui dure réellement pour toute la vie. Nous vivons dans une culture du provisoire, nous sommes habitués. Si je sens que j’ai faim ou soif, je peux me nourrir, mais ma sensation d’être rassasié ne dure même pas un jour. Si j’ai un travail, je sais que je pourrais le perdre contre ma volonté ou que je pourrais devoir choisir une carrière différente. Il est même difficile de suivre ce monde, dans la mesure où tout autour de nous change, les personnes vont et viennent dans nos vies, les promesses sont faites mais elles sont souvent rompues ou laissées inachevées. Peut-être que ce que vous venez de me demander est en réalité quelque chose de plus fondamental : "N’y-a-t-il vraiment rien de précieux qui puisse durer ?". C’est cela la question. Il semble que rien de beau, rien de précieux ne dure. "Mais il n’y a vraiment rien de précieux qui puisse durer ? Pas même l’amour ? " Et il y a la tentation que ce "pour toute la vie" que vous direz l’un à l’autre se transforme et, avec le temps, meure. Si l’amour ne grandit pas par l’amour, il dure peu. Ce "pour toute la vie" est un engagement à faire grandir l’amour, car dans l’amour il n’y a pas de provisoire. S’il ne s’appelle pas enthousiasme, il s’appelle, je ne sais pas, fascination, mais l’amour est définitif, il est un « moi et toi ». Comme on dit chez nous, il est « la moitié de l’orange » : tu es ma moitié d’orange. L’amour est ainsi : tout et pour toute la vie. Il est facile de rester prisonniers de la culture de l’éphémère, et cette culture attaque les racines mêmes de notre processus de maturation, de notre croissance dans l’espérance et dans l’amour. Comment pouvons-nous faire l’expérience, dans cette culture de l’éphémère, de ce qui dure vraiment ? C’est une question forte : comment pouvons-nous faire l’expérience, dans cette culture de l’éphémère, de ce qui dure vraiment ?

Ce "pour toute la vie" est un engagement à faire grandir l’amour, car dans l’amour il n’y a pas de provisoire.

Voilà ce que je voudrais vous dire. Parmi toutes les formes de la fécondité humaine, le mariage est unique. C’est un amour qui donne origine à une nouvelle vie. Il implique la responsabilité mutuelle dans la transmission du don divin de la vie et offre un milieu stable dans lequel la vie nouvelle peut grandir et s’épanouir. Le mariage dans l’Église, autrement dit le sacrement du mariage, participe d’une manière particulière au mystère de l’amour éternel de Dieu. Quand un homme et une femme chrétiens s’unissent par le lien du mariage, la grâce de Dieu les habilite à se promettre librement l’un à l’autre un amour exclusif et durable. Ainsi leur union devient signe sacramentel - cela est important : le sacrement du mariage - devient signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle entre le Seigneur et son épouse, l’Église.

le mariage est aussi un risque, mais un risque qui vaut la peine.

Jésus est toujours présent au milieu d’eux. Il les soutient au cours de leur vie dans le don mutuel de soi, dans la fidélité et dans l’unité indissoluble (Cf. Gaudium et spes, n. 48). L’amour de Jésus pour les couples est un rocher, il est un refuge dans les temps d’épreuve, mais par-dessus tout, il est source de croissance constante dans un amour pur et pour toujours. Faites un gros pari, pour toute la vie. Prenez des risques. Parce que le mariage est aussi un risque, mais un risque qui vaut la peine. Pour toute la vie, parce que l’amour est ainsi.

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autres interventions :

- Rencontre avec les Autorités, la Société civile et le Corps diplomatique (25 août)

- Visite au Centre d'accueil pour les familles sans abris (25 août)

- Angelus (26 août)

- Homélie de la Messe (26 août)

- Rencontre avec les évêques (26 août)