Ouverture de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens

Comme tous les ans, la semaine de prière pour l'unité des chrétiens commence le 18 janvier, pour se terminer le 25, fête de la Conversion de saint Paul. Cette année, le thème proposé est : "Tous, nous serons transformés par la Victoire de notre Seigneur Jésus Christ"

Voici un extrait de l'article consacré à la Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens publié sur le site du Vatican.

Texte biblique : 1 Corinthiens 15,51-58

Je vais vous faire connaître un mystère. Nous ne mourrons pas tous, mais tous, nous serons transformés, en un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale. Car la trompette sonnera, les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons transformés. Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, et que cet être mortel revête l’immortalité.

Quand donc cet être corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que cet être mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Écriture : « La mort a été engloutie dans la victoire». Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? L’aiguillon de la mort, c’est le péché, et la puissance du péché, c’est la loi.

Rendons grâce à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, faites sans cesse des progrès dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre peine n’est pas vaine dans le Seigneur.

Introduction au thème de l’année 2012 Tous, nous serons transformés par la Victoire de notre Seigneur Jésus Christ.

(cf. 1 Co 15,51-58)

Les propositions pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens de 2012 ont été préparées par un groupe de travail composé de représentants de l’Église catholique romaine, de l’Église orthodoxe et des Églises vieilles-catholiques et protestantes, présentes en Pologne.

Après de longs échanges, auxquels ont pris part les représentants de divers groupes œcuméniques de Pologne, il a été décidé de se concentrer sur un thème qui touche à la puissance transformatrice de la foi au Christ, thème très en rapport avec notre prière pour l’unité visible de l’Église, Corps du Christ. Ceci se fondait sur l’enseignement de saint Paul à l’Église de Corinthe, qui parle du caractère temporaire de notre vie actuelle (avec toute sa dimension apparente de « victoire » et de « défaite »), en comparaison du don qui nous est fait par la victoire du Christ dans le mystère pascal.

Pourquoi un thème de ce genre ?

L’histoire de la Pologne a été marquée par une série de défaites et de victoires. On peut citer le nombre d’invasions qu’elle a subies, ses partitions, l’oppression qu’elle a connue de la part de puissances étrangères et de systèmes hostiles. Le combat permanent pour vaincre tout asservissement et le désir de liberté sont des caractéristiques de l’histoire polonaise qui ont conduit à des transformations significatives dans la vie de la nation. Et cependant, toute victoire suppose des perdants qui ne partagent ni la joie ni le triomphe des vainqueurs.

Cette histoire propre à la nation polonaise a conduit le groupe œcuménique rédacteur des propositions de cette année à réfléchir plus profondément sur ce que signifient « gagner » et « perdre », en tenant compte notamment du fait que le langage de la « victoire » est souvent perçu en termes triomphalistes. Le Christ nous le présente pourtant tout autrement !

En 2012, le championnat d’Europe de football se déroulera en Pologne et en Ukraine – ce qui n’aurait jamais été possible par le passé. Pour beaucoup de gens, c’est le signe d’une nouvelle « victoire nationale », puisque des centaines de millions de supporters attendent impatiemment de connaître les équipes gagnantes qui s’affronteront dans cette partie de l’Europe. Cet exemple peut nous amener à réfléchir à la difficulté de ceux qui ne connaissent pas la victoire – et cela pas seulement dans le domaine du sport mais dans leur vie personnelle et communautaire : qui se souviendra des perdants, de ceux qui subissent constamment des défaites parce que la victoire leur est refusée, en fonction de conditions et circonstances diverses? La rivalité n’est pas qu’une caractéristique permanente du sport mais aussi de la politique, des affaires, du monde culturel et même ecclésial.

Le fait que les disciples de Jésus se soient querellés pour savoir « qui était le plus grand » (Mc 9,34), a bien montré la force de cette impulsion. Mais la réaction de Jésus a été très simple : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9,35). La victoire dont il est question ici se réalise dans le service mutuel, l’entraide, le soutien pour que s’estiment personnellement ceux qui sont « les derniers », les oubliés, les exclus. Pour tous les chrétiens, l’expression la plus parfaite de cet humble service, c’est Jésus Christ, dans sa victoire sur la mort et sa résurrection. C’est dans sa vie, son action, son enseignement, sa souffrance, sa mort et sa résurrection que nous cherchons comment mener, aujourd’hui, une vie de foi victorieuse qui se traduise dans un engagement social vécu en esprit d’humilité, de service et de fidélité à l’Évangile. Et, alors qu’il allait connaître la souffrance et la mort désormais proches, Jésus priait pour que ses disciples soient un afin que le monde croie. Cette « victoire » n’est possible que par une transformation spirituelle, une conversion. Il nous semble par conséquent que nos méditations devraient porter sur ces mots de l’Apôtre des Nations. Le but est de parvenir à une victoire dont tous les chrétiens soient rendus participants à travers le service de Dieu et du prochain.

C’est dans la prière et l’effort pour la pleine unité visible de l’Église que nous-mêmes – et les traditions auxquelles nous appartenons – seront changés, transformés et rendus semblables au Christ. L’unité pour laquelle nous prions requiert peut-être le renouveau de certaines formes de vie ecclésiale dont nous sommes familiers. C’est enthousiasmant mais cela peut aussi nous faire terriblement peur ! Nous ne prions pas pour une unité qui ne serait qu’affaire d’amitié et de collaboration « confortables ». C’est une unité qui requiert la volonté de renoncer à toute concurrence entre nous. Il nous faut nous ouvrir les uns aux autres, nous faire des dons et accepter d’en recevoir en échange, afin de pouvoir entrer véritablement dans la vie nouvelle proposée dans le Christ, qui est la seule vraie victoire.

Il y a place pour chacun dans le plan divin du salut. Par sa mort et sa résurrection, le Christ embrasse tout, sans qu’il soit question de gains ou de pertes, « afin que quiconque croit ait, en lui, la vie éternelle » (Jn 3,15). Nous aussi pouvons avoir part à sa victoire ! Croyons simplement en lui, et il nous sera plus facile de vaincre le mal par le bien.

Huit jours de réflexion sur notre transformation dans le Christ

Au cours de la Semaine de prière 2012, nous sommes invités à croire toujours plus profondément que tous, nous serons transformés par la victoire de notre Seigneur Jésus Christ. L’ensemble des lectures bibliques, des commentaires, des prières et des questions proposés à notre réflexion, explore différents aspects de ce que cela signifie pour la vie des chrétiens et pour leur unité, dans et pour le monde d’aujourd’hui. Nous commençons par contempler le Christ serviteur, et notre cheminement se poursuit jusqu’à la dernière célébration, celle du règne du Christ, en passant par sa croix et sa résurrection.

Premier jour : Transformés par le Christ Serviteur

Le Fils de l’homme est venu pour servir (cf. Mc 10,45)

Aujourd’hui, nous rencontrons Jésus qui s’avance vers la victoire en passant par le service. Nous le voyons comme « celui qui est venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45). Par conséquent, l’Église de Jésus Christ est une communauté de service. La mise en œuvre de nos compétences différentes dans un service commun rendu ensemble à l’humanité rend visible notre unité en Christ.

Deuxième jour : Transformés dans l’attente patiente du Seigneur

Laisse faire maintenant. C’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice (Mt 3,15)

Notre attention se porte aujourd’hui sur l’attente patiente du Seigneur. Pour réussir n’importe quel changement, il faut persévérer et faire preuve de patience. Prier Dieu pour parvenir à une transformation, quelle qu’elle soit, c’est aussi un acte de foi et de confiance en ses promesses. Cette attente du Seigneur est fondamentale pour tous ceux qui prient cette semaine pour l’unité visible de l’Église. Toutes les activités œcuméniques demandent du temps, de l’attention mutuelle et une action commune. Nous sommes tous appelés à collaborer à l’œuvre de l’Esprit qui unit les chrétiens.

Troisième jour : Transformés par le Serviteur Souffrant

Le Christ a souffert pour nous (cf. 1 P 2,21)

En ce jour, nous sommes invités à réfléchir à la souffrance du Christ. À la suite du Christ Serviteur Souffrant, les chrétiens sont appelés à la solidarité avec tous ceux qui souffrent. Plus nous nous approchons de la croix du Christ, plus nous nous rapprochons les uns des autres.

Quatrième jour : Transformés par la victoire du Seigneur sur le mal

Sois vainqueur du mal par le bien (Rm 12,21)

Cette journée nous entraîne plus loin dans le combat contre le mal. La victoire du Christ est un dépassement de tout ce qui porte atteinte à la création de Dieu, et qui nous tient à distance les uns des autres. En Jésus, nous sommes appelés à partager cette vie nouvelle, en luttant avec lui contre ce qui est mauvais en notre monde, et en mettant une confiance renouvelée et notre joie profonde dans ce qui est bon. Tant que nous sommes divisés, nous ne pouvons pas avoir suffisamment de force pour vaincre le mal de notre temps.

Cinquième jour : Transformés par la paix du Seigneur ressuscité

Jésus se tint au milieu d’eux et il leur dit : la paix soit avec vous ! (Jn 20,19)

Nous célébrons aujourd’hui la paix du Seigneur ressuscité. Le Ressuscité est le grand vainqueur de la mort et du monde des ténèbres. Il rassemble ses disciples qui étaient paralysés par la peur. Il nous ouvre de nouvelles perspectives de vie et d’action en faveur de Son royaume qui vient. Le Seigneur ressuscité unit et fortifie tous les croyants. La paix et l’unité sont les signes de notre transformation par sa résurrection.

Sixième jour : Transformés par l’amour inébranlable de Dieu

Et la victoire, c’est notre foi (cf. 1 Jn 5,4)

Notre attention se concentre, en ce jour, sur l’amour inébranlable de Dieu. Le mystère pascal révèle cet amour indéfectible, et nous appelle à un chemin de foi nouveau. Cette foi triomphe de la crainte et ouvre nos cœurs à la puissance de l’Esprit. Elle nous invite à l’amitié avec le Christ, et donc les uns avec les autres.

Septième jour : Transformés par le Bon Pasteur

Pais mes brebis (Jn 21,17)

Les textes bibliques d’aujourd’hui nous montrent le Seigneur fortifiant son troupeau. Nous sommes appelés, à la suite du Bon Pasteur, à nous affermir les uns les autres dans le Seigneur, à soutenir et à fortifier les faibles et les égarés. Il n’y a qu’un seul Pasteur, et nous sommes son peuple.

Huitième jour : Unis dans le Règne du Christ

Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi sur mon trône (Ap 3,21)

En cette dernière journée de notre Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous célébrons le Règne du Christ. La victoire du Christ nous rend capables d’envisager l’avenir dans l’espérance. Cette victoire triomphe de tout ce qui nous empêche de partager la plénitude de la vie avec lui et les uns avec les autres. Les chrétiens savent que leur unité est avant tout un don de Dieu. Elle fait partie de la victoire glorieuse du Christ sur tout ce qui divise.