Quand avez-vous rencontré mgr Echevarria pour la première fois?
La première fois que j’ai vu le Prélat de l’Opus Dei je n’étais pas encore catholique. Ce fut à Santiago du Chili, en 1997, lors d’une rencontre en plein air. Il s’adressait à un groupe de personnes : des familles, des parents, des enfants.Il leur parlait de la façon d’harmoniser la foi avec la vie de tous les jours. Le courant passait entre eux. Cela m’a profondément touchée. Je n’étais pas catholique. Je ne saisissais pas bien tout ce qu’il disait car à l’époque je ne comprenais pas bien l’espagnol. Ceci dit, je perçus que le courant passait, il touchait les gens. Lorsqu’il parlait, on percevait qu’il était en conversation permanente avec Dieu, qu’il parlait avec Dieu. Cela nous encourageait à en faire autant.
Pour moi, qui découvrais cet univers de la foi catholique, qui n’avais jamais eu d’autre contact auparavant, ce fut très attirant. Cela m’a touchée et je me suis dit: c’est ce que je veux!
Comment était-il ?
À la question : “Père comment faites-vous pour vous en souvenir?” il répondit: « quand on prie, on s’en rappelle’’
Le prélat, comment était-il? Il y aurait beaucoup de choses à dire. C’était quelqu’un qui aimait les gens. Il aimait les personnes et tenait à être proche d’elles. Sa mémoire extraordinaire lui rappelait l’anniversaire des gens, leurs soucis, un parent malade… Un jour, il m’a demandé: “As-tu appelé Antonietta?’’ Il s’agissait de la mère de Father Robin, prêtre, ici, à Rome.
"As-tu appelé Antonietta?
‘À quel sujet, Père’ lui ai-je répondu.
“Elle fête aujourd’hui ses 90 ans!”
“Père, je n’y avais pas pensé”
“Appelle-la donc de ma part et dis-lui combien je prie pour elle”.
Il était comme ça. Il avait toujours en tête ces petits détails, de petites choses. Il tenait à être près des gens. À la question : “Père, comment faites-vous pour vous souvenir de tout ça”, il avait répondu un jour : “Quand on prie, on s’en rappelle”.
Pourriez-vous décrire sa façon de gouverner?
En travaillant avec lui, j’ai perçu qu’il nous stimulait tout simplement. Il m’a aidée à aller au-delà ce que j’aurais jamais imaginé.
Arrivée à Rome il y a six ans, j’ai été impressionnée par l’art de gouverner du Prélat. Ça ne faisait que 11 ans que je faisais partie de l’Opus Dei, alors que lui en avait presque 80 et qu’il avait une très grande expérience, qu’il avait vécu près de saint Josémaria et du bienheureux Alvaro del Portillo. Il m’avait demandé de venir à Rome pour travailler auprès de lui. Et moi qui ne me sentais pas du tout à la hauteur, - je manque d’ailleurs toujours d’expérience-, j’ai senti dès le début qu’il me faisait confiance. Il nous confiait des tâches, des choses à faire et ne doutait jamais de notre capacité de les réaliser. Je pense au jour où, six mois après mon arrivée à Rome, il m’a demandé:
“Pourrais-tu faire un voyage aux États-Unis en représentant le Père?”
Je répondis presque du tac-au tac : “Je ne me sens pas prête, il me semble que je n’y arriverai pas’. Sans rien me dire, il me fit comprendre: “Tu peux le faire!”. Sa façon d’être vous rassurait et dissipait les doutes. En travaillant avec lui, j’ai perçu qu’il nous stimulait tout simplement. Il m’a aidée à aller au-delà ce que j’aurais jamais imaginé.
Comment a-t-il encouragé les familles et s’est-il investi dans la Nouvelle Évangélisation ?
Il encourageait toujours les couples à s’aimer d’abord l’un l’autre, et à aimer ensuite leurs enfants.
Le Père nous a encouragés, entre autres, à travailler pour soutenir la famille. À l’occasion du Synode de la Famille, convoqué dans l’Église par le Pape François, et de la publication d’Amoris Laetitia, le Père nous encouragea à travailler dans la ligne de tout ce que proposait le Saint–Père. Récemment, il avait eu une réunion avec des familles investies dans le travail de formation pour les couples. Des cours où les participants travaillent sur la façon de rendre la vie en famille plus heureuse, au moyen d’études de cas. Il encourageait toujours les couples à s’aimer d’abord l’un l’autre, et à aimer ensuite leurs enfants. À s’aimer en dépit des difficultés et des défis de la vie de famille. Il les encourageait à surmonter, à eux deux, tous ces obstacles.