Quel souvenir vous laisse Mgr Echevarria ?
C’était un homme plein de bonté, souriant, prévenant. Quand j’avais à lui exposer des difficultés ou des doutes sur mon travail, je le faisais sans la moindre crainte. Et il donnait toujours des réponses emplies d’amour pour l’Église et le pape, sur un ton de profonde affection paternelle et de bonne humeur. À ce propos, j’ai toujours été frappé par son sens de l’humour, qui se manifestait par exemple dans le fait de rire de bon cœur aux bonnes histoires. Il ne se prenait pas au sérieux ; il aimait les gens et faisait tout pour les aider. Évidemment, parmi les nombreux souvenirs, je garde celui de mon ordination sacerdotale que j’ai reçue de ses mains.
Comment définiriez-vous sa foi ?
C’était un homme qui priait beaucoup, très marial et très eucharistique. Il nous disait : “Que vous soyez sous la douche ou dans la rue… priez pour les gens, priez pour l’Église“. Lorsque j’étais avec lui en voiture, à peine assis, nous récitions le chapelet. Dans ses passages dans notre pays, il aimait particulièrement se recueillir dans les sanctuaires mariaux (je pense notamment à Lourdes, à la Chapelle de la Médaille miraculeuse), et il aimait prier devant les tabernacles. L’accompagner dans la prière était un vrai plaisir, car je me sentais porté par lui dans cette facilité pour aller vers Dieu.
Quelle contribution a-t-il apporté à l’Œuvre ?
Il fut un père et un grand apôtre. Il a donné à l’Œuvre une impulsion profonde dans le domaine de l’apostolat de la famille, de la jeunesse et de la culture. Il poussait les initiatives et l’expansion : il est remarquable de constater qu’au cours des 22 années durant lesquelles il a été prélat, l’Opus Dei a commencé ses activités stables dans 16 nouveaux pays. Ses derniers encouragements au moment de l’année de la miséricorde ont été d’inviter les fidèles de l’Opus Dei à s’impliquer généreusement dans des initiatives au profit de migrants, de marginaux, de personnes défavorisées, dans le but de leur faire connaître à travers cette proximité, la bonté de Dieu.
Que vous a-t-il dit lors de votre dernière rencontre ?
Nous nous sommes rencontrés en tête à tête il y a un peu plus d’un mois, à l’occasion d’un voyage que j’ai fait à Rome. Il s’est montré plus affectueux que jamais, concluant notre entretien par une émouvante accolade. Il m’a encouragé à faire avancer les apostolats de l’Opus Dei en France, et m’a dit de rappeler à ses filles et à ses fils spirituels la joie de transmettre l’Évangile.
Propos recueillis par Arthur Herlin, I.MEDIA