L’Opus Dei, le diocèse et l’Eglise
Les paroissiens qui assistent à la messe du premier vendredi du mois et les personnes venues de tout l’arc lémanique spécialement pour l’occasion ont occupé jusqu’au dernier banc de la Basilique Notre-Dame. L’abbé Pierre Jaquet, curé de Notre-Dame, a ouvert la célébration avec des mots d’accueil pour l’évêque, les prêtres et les fidèles présents. Mgr Peter Rutz, vicaire régional de l’Opus Dei en Suisse, a ensuite esquissé l’histoire et l’actualité de l’institution en Suisse, et notamment son installation en Romandie (Fribourg, Genève, Lausanne). Après avoir mentionné le processus de « naturalisation » de l’Opus Dei et certains malentendus qui se sont produits par le passé et qui se sont dissipés grâce au dialogue et à la connaissance mutuelle, il a conclu en citant St Josémaria Escriva, le fondateur de l’Opus Dei : « Nous voulons toujours tirer le chariot dans la même direction que les évêques ». Mgr Genoud a enchaîné en soulignant comment l’amitié commencée avec Mgr Rutz il y a trente ans, quand ils enseignaient ensemble au Collège St-Michel de Fribourg, est devenue aujourd’hui l’amitié d’un évêque pour l’Opus Dei et pour ses membres, fidèles de son diocèse.
Amour du monde et amour de Dieu
Dans son homélie, Mgr Genoud a proposé une réflexion sur le thème de la sanctification du monde et des réalités ordinaires, réflexion basée sur les textes de la liturgie du jour (Job 38, Luc 10) et dans laquelle les citations de St Josémaria s’alternaient avec celles de Pascal et avec les souvenirs du Cardinal Journet. Le thème principal est introduit par des exemples qui parlent d’eux-mêmes. Premier exemple, la philosophie : certains philosophes ont élaboré « une sagesse magnifique qui donne soif de mieux rencontrer Dieu » alors que d’autres, en voulant s’ériger contre Lui, « précipitent les hommes vers les abîmes de l’orgueil et du désespoir ». Deuxième exemple, l’art : ces « formidables bibles de pierre, de verre et de bois que sont nos cathédrales » contrastent avec ces artistes qui « commencèrent à s’adorer eux-mêmes » jusqu’à des réalisations qui vont « trop souvent injurier l’homme lui-même en ne le traitant parfois que selon ses composantes les plus bestiales » . Troisième exemple, la science, dont le pouvoir peut être liberté et guérison ou esclavage et danger. Le message qui se dégage est clair : le monde et l’homme sont des réalités grandioses et belles pourvu qu’on les considère toujours à la lumière du mystère de Dieu, et non pas en opposition à Lui.
Bien des personnes dans l’assistance rapprocheront ce message à une anecdote de St Josémaria, mise en exergue dans une récente bande dessinée consacrée à sa vie. Pendant le Concile, à un père conciliaire qui s’enthousiasmait devant la perspective que les fidèles laïcs transforment le monde de l’intérieur, le fondateur de l’Opus Dei avait répondu : « Pour cela, il faut d’abord qu’ils soient des âmes de prière ; autrement, ce sera le monde qui les transformera ». D’autres ne manqueront pas de remarquer qu’en plaidant avec passion en faveur d’une raison éclairée par la foi, Mgr Genoud « tire le chariot » dans la même direction que Benoît XVI. Mgr Genoud a choisi de terminer en citant le Cardinal Journet qui parlait de « refus de l’absurde et vénération du mystère », pour conclure en souhaitant à tous « la même attitude et donc aussi la même joie face aux choses du monde et face aux choses de Dieu, complémentaires dans des ordres radicalement divers, celui de la nature et celui de la grâce, mariés en Jésus-Christ ».
L’Opus Dei en Suisse
L’Opus Dei a commencé ses activités en Suisse en 1956. Cinquante ans plus tard, l’Œuvre est présente avec des centres à Zurich, Genève, Lausanne, Fribourg et Lugano. Ses membres (environ 210 hommes et femmes actuellement en Suisse) et de nombreuses autres personnes trouvent dans son message un soutien pour vivre l’idéal chrétien dans leurs circonstances quotidiennes, notamment le travail et la vie en famille.